Sauvé de justesse en pleine baignade par les Sauveteurs en Mer

Didier, retraité de 71 ans, est en train de nager devant la plage de Saint-Georges-de-Didonne (sud-ouest de la France). Soudain, en pleine baignade, il fait un arrêt cardiaque. Des nageurs sauve­teurs de la SNSM inter­viennent aussi­tôt et lui font un massage cardiaque durant 28 longues minu­tes… 

Didier, sa femme Viviane, et les sauveteurs du poste
Didier (au centre) et sa femme Viviane, ainsi qu'une partie des sauveteurs qui l'ont secouru, dont Maxime (à droite). DR

L’émo­tion lui serre la gorge quand Didier se remé­more ce mercredi 17 juillet, jour où il serait sans doute mort sans l’in­ter­ven­tion des nageurs sauve­teurs de la SNSM. « C’est grâce à eux que je suis encore là », arrive-t-il à arti­cu­ler malgré l’émo­tion.

Baignade d’un habi­tué qui intrigue les Sauve­teurs en Mer

Cet après-midi-là, le retraité de 71 ans se rend à la plage de Saint-Georges-de-Didonne. Ce sont les vacances scolaires : il est accom­pa­gné de ses deux petites-filles, âgées de 13 et 15 ans, ainsi que de quelques amis. Le groupe s’ins­talle sur la langue de sable blond longue de 2,5 km, bordée par les eaux turbides de l’es­tuaire de la Garonne.

Didier connaît parfai­te­ment les lieux : cela fait 38 ans qu’il fréquente la station balnéaire. « Et je nage jusqu’à la bouée des 300 mètres à chaque fois que je vais à la plage  », souligne-t-il. La zone où il se baigne habi­tuel­le­ment est surveillée par les nageurs sauve­teurs de la SNSM. « Jamais je n’au­rais pensé avoir besoin d’eux », admet le retraité, origi­naire de Cognac.

Pour­tant, le petit groupe a déjà attiré l’at­ten­tion de l’un des sauve­teurs en poste. Maxime Hermitte est venu d’Angers pour surveiller les plages de Charente-Mari­time pendant deux mois. Un peu avant 17 heures, quand Didier et ses proches entrent dans l’eau, il remarque le septua­gé­naire, dont la tech­nique de nage parti­cu­lière l’in­ter­pelle. « Cela fait quatre ans que je surveille des baignades et je sais que ce sont des personnes à risques », précise l’étu­diant de 21 ans.

Il jette régu­liè­re­ment un regard aux nageurs qui se dirigent vers le large. Quand ils arrivent près de la bouée des 300 mètres, certains se mettent à faire de grands gestes. Maxime réagit en quelques secondes. «  J’ai dit à mon collègue Milan : « Là, ils ne font pas coucou à des amis, il faut qu’on y aille. » Et on s’est mis à courir. » Les deux jeunes hommes se préci­pitent vers leur semi-rigide, qui repose sur le sable. Ils le mettent à l’eau, démarrent le moteur et foncent vers les nageurs en détresse. « À ce moment-là, je ne pensais pas que c’était grave, mais plutôt que les personnes étaient fati­guées ou quelque chose de ce genre », explique Maxime.

Victime d’un arrêt cardiaque en pleine baignade, à 300 mètres de la plage

La situa­tion est en réalité beau­coup plus sérieuse : Didier a été victime d’un arrêt cardiaque en pleine baignade. « J’ai dit que je me sentais mal, puis j’ai perdu connais­sance », se souvient-il. Heureu­se­ment, sa petite-fille de 15 ans pratique la nata­tion synchro­ni­sée et parvient à lui main­te­nir la tête hors de l’eau. Elle hurle à pleins poumons pour qu’on lui vienne en aide.

Maxime et Milan arrivent rapi­de­ment près d’eux. Le premier se jette à l’eau, tandis que le second approche le semi-rigide. Maxime tente de faire réagir la victime, qui ne répond pas. Les deux nageurs sauve­teurs hissent Didier dans leur embar­ca­tion et foncent vers la plage, où ils échouent direc­te­ment leur bateau sur le sable. 

Aidés par des passants, les deux sauve­teurs soulèvent le septua­gé­naire et l’al­longent sur le sable. « Quand je l’ai pris dans mes bras, il avait l’air mort  », se souvient Maxime Hermitte. Mais pas ques­tion d’aban­don­ner : un pompier volon­taire qui se trouve à proxi­mité entame un massage cardiaque. Le jeune nageur sauve­teur se place à la tête de la victime et libère ses voies respi­ra­toires, notam­ment en lui tenant la bouche ouverte. « J’ai tenu jusqu’à ce que mes doigts soient téta­ni­sés, précise-t-il. Ensuite, quelqu’un a pris le relais. J’étais telle­ment concen­tré que je ne me suis pas aperçu qu’un péri­mètre de sécu­rité avait été mis en place autour de nous. »

D’autres Sauve­teurs en Mer accourent, se chargent d’ap­pe­ler le SAMU, de préve­nir les pompiers et de les guider jusqu’à la victime et de main­te­nir la  foule à distance. Maxime se rapproche des amis et de la famille de Didier pour prendre des rensei­gne­ments et tenter de les rassu­rer.

Des Sauve­teurs en Mer émus et heureux de sauver des vies

Le temps file. Plusieurs secou­ristes se relaient au massage cardiaque, exer­cice éprou­vant. Au bout de 28 minutes, la victime recom­mence à respi­rer. Les pompiers l’em­mènent sans tarder à l’hô­pi­tal. Didier passe plusieurs jours dans le coma avant de reprendre conscience. « J’y suis resté trois semaines. Je suis sorti le mardi soir. Le mercredi matin, j’étais au poste de secours pour remer­cier ceux qui m’ont sauvé la vie, souligne-t-il, la voix trem­blante. C’était pour moi très impor­tant de le faire. »

La rencontre n’émeut pas que Didier. Les nageurs sauve­teurs sont aussi heureux de le voir bien vivant. « Ça m’a fait un choc de l’en­tendre parler, le voir bouger, se souvient Maxime. Je l’ai vu comme mort et, là, il rigole, nous offre à manger. À ce moment-là, j’ai compris que j’avais sauvé une vie.  »

Le retraité a chau­de­ment féli­cité les Sauve­teurs en Mer qui l’ont secouru. Et a tiré quelques ensei­gne­ments de son acci­dent. « Désor­mais, je conseille à tout le monde de se baigner dans des lieux surveillés, souligne Didier. Jusqu’ici, je n’au­rais jamais pensé avoir besoin des sauve­teurs. Mais, main­te­nant, je sais qu’ils sont indis­pen­sables.  »


Retrou­vez nos conseils pour se baigner en toute sécu­rité !


Nos sauve­­­­­­­­­teurs sont formés et entraî­­­­­­­­­nés pour effec­­­­­­­­­tuer ce type de sauve­­­­­­­­­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Nageurs sauveteurs engagés :

Chef de secteur : Erwan Rondin
Chef de poste : Mathéo Nico­las
Nageurs sauve­teurs : Thibault De Cock, Charles Decrucq, Maxime Hermitte, Tatiana Julien, Gaetan Mercier, Milan Poncin Bene­dini, Antoine Rous­seau

Article rédigé par Nico­­las Sivan