Ergonomie des navires
Étape 1 : Travail sur des modélisations 3D
Dans un premier temps, début décembre, l’équipe Couach et l’équipe de programme SNSM ont affiné l’ergonomie des navires sur la base de modélisations 3D. L’objectif : approfondir les choix proposés par le maître d’œuvre et les architectes, et vérifier que les besoins opérationnels des sauveteurs ont bien été pris en compte.
De nombreux aspects ont ainsi été analysés : l’organisation de la plage avant dédiée au mouillage, la circulation sur le pont avec l’intégration de la ligne de vie, la zone de remorquage avec ses différents apparaux et ses conditions de sécurité, la mise en œuvre de l’annexe… Le groupe a aussi examiné des besoins particuliers comme l‘amarrage cyclonique pour les vedettes d’Outre-mer qui doivent rester au mouillage lors du passage d’un cyclone.
Les futurs navires devront être adaptés aux besoins des différentes stations, sur toutes les façades maritimes, et intégrer du matériel plus moderne, adapté aux exigences actuelles.
Eric Gelinet, président de la station des Saintes et membre de l’équipe de programme SNSM.
Étape 2 : Travail sur des maquettes à l’échelle 1
Dans un second temps, après les plans, dès janvier, le groupe a travaillé et validé des maquettes en bois réalisées à l’échelle 1 : des maquettes à taille réelle, représentatives de l’ergonomie des futures zones de travail extérieures.
En découvrant les maquettes, les membres du groupe ont été très surpris par l’espace disponible, notamment sur la plage arrière, qui constitue la zone de travail principale sur un navire de sauvetage. Les nouveaux navires font presque la même taille que les navires actuels mais l’espace a été optimisé pour offrir des zones de travail plus confortables et sécurisées
Gérard Rivoal, directeur du programme Nouvelle Flotte et chef du service soutien technique et logistique.
Pour apprécier les espaces, tester en réel la circulation à bord des navires et la prise en charge d’un naufragé, l’équipe a simulé des situations d’équipiers en intervention.
Zoom sur l’ergonomie extérieure des gammes NSH et NSC1
- La plage arrière
La plage arrière est une zone de travail importante pour les sauveteurs. C’est par exemple ici que les naufragés sont recueillis avant leur prise en charge ou leur évacuation. Parmi tous les éléments à considérer dans cette zone : la taille de la porte de la timonerie et la position du biton de remorquage utilisé pour le remorquage d’une embarcation en difficulté. Cet élément est délicat à positionner car il peut gêner le passage. Les exercices simulés ont permis au groupe de valider l’emplacement optimal proposé.
- La plage avant
La plage avant est surtout utilisée lors du mouillage mais également pour l’amarrage. Dans le sud de la France, les pontons sont plus rares. Faute de place, les bateaux sont souvent amarrés « cul à quai » et l’étrave, l’avant du bateau, est maintenue par une pendille, un cordage fixé à une chaîne au fond de l’eau. Pour le groupe de travail, l’objectif était d’examiner l’ergonomie de la plage avant pour permettre une prise de pendille plus facile et plus sécurisée pour le sauveteur.
Zoom sur l’ergonomie extérieure de la gamme NSC2
Sur ce navire d’un genre nouveau à la SNSM, il s’agissait de valider l’ergonomie générale de la timonerie et du poste de commandement. En effet, la timonerie doit être dimensionnée pour permettre une bonne accessibilité des postes pilote et navigateur, et une évacuation rapide de l’équipage en cas, notamment, de retournement. Mais il faut aussi que les passes-avant soient suffisamment larges pour assurer une bonne circulation entre l’avant et l’arrière de l’embarcation. Le meilleur compromis entre largeur de la timonerie et largeur des passes-avant a ainsi été trouvé.
Zoom sur l’ergonomie intérieure de la gamme NSH1
Un travail particulier a été mené à l’intérieur des navires de la gamme NSH1. Le but : concevoir l’architecture et l’ergonomie intérieures pour optimiser la prise en charge et la pré-médicalisation des naufragés à bord ainsi que pour permettre l’intervention de moyens supplémentaires comme les SMURs (structures mobiles d’urgence et de réanimation) embarqués.
En tant que médecin, le principal sujet pour moi était de comprendre et de visualiser les conditions d’accueil des naufragés qu’ils soient blessés, malades ou indemnes. Puis, de s’assurer que les dotations secouristes (soins, immobilisations, oxygène…) trouvent leur place à bord, et soient faciles d’accès pour les intervenants.
Antoine André, médecin référent.
Installations embarquées
Étude des réseaux embarqués
Affiner les spécifications techniques proposées par le maître d’œuvre, en cohérence avec les exigences réglementaires et celles de la SNSM, telle était l’ambition des séances de travail consacrées aux installations embarquées. En effet, le retour d’expérience et les pratiques opérationnelles mise en œuvre lors des missions de sauvetage constituent un apport précieux pour l’équipe de projet Couach. Le groupe a ainsi analysé tous les réseaux techniques des navires : réseaux hydraulique, de carburants, de réfrigération des moteurs ainsi que les réseaux électrique et électronique de bord.
Zoom sur les réseaux communication et navigation
Un travail spécifique a été mené par un sous-groupe de l’équipe de programme. La problématique étudiée était celle de l’architecture générale des réseaux informatiques du bord et de la répartition des équipements, lors des missions de sauvetage, en cas de perte ou de panne d’un réseau.
Deux réseaux indépendants seront mis en place dans les navires. Si l’un tombe en panne, il sera possible de continuer à naviguer en sécurité.
Bruno Mouchet, patron suppléant à la station de Bandol.
Il s’agissait également d’apprécier l’adéquation des équipements de télécommunication ou de navigation aux exigences de facilité d’exploitation et de performances.
Les éléments intégrés, les écrans tactiles… c’est bien mais nous avons aussi souhaité garder des outils « à l’ancienne » comme un écran pour le radar ou un sondeur afin de pouvoir continuer à naviguer en cas de panne complète de l’électronique.
Bruno Mouchet.
La maintenance à distance des moteurs
Pour l’installation propulsion des nouveaux navires de type NSH et NSC1, les moteurs John Deere ont été retenus par le maître d’œuvre. Pourquoi ?
John Deere est une référence sur le marché et a une réputation de qualité. Ces moteurs ont les caractéristiques techniques les mieux adaptées aux missions de la SNSM et les coûts d’entretien les plus intéressants, le tout associé à un réseau de soutien en service performant.
Gérard Rivoal, directeur du programme Nouvelle Flotte et chef du service soutien technique et logistique.
Le chantier Couach a sélectionné NPS Diesel, distributeur officiel des moteurs John Deere en France depuis 27 ans. Ce motoriste a été choisi car il dispose d’une équipe support conséquente et mondiale capable d’intervenir au moindre problème 24 h / 24 et 7 j / 7, y compris en Outre-mer ; un critère majeur pour la SNSM.
Autre évolution, ces nouveaux moteurs seront équipés d’un dispositif électronique et d’une liaison de données entre le navire et la terre qui permettront au Pôle de soutien de la flotte de Saint-Malo de suivre à distance leur comportement à travers des indicateurs comme la consommation d’huile, le régime moteur, les températures… L’objectif : introduire dans la nouvelle flotte des outils de maintenance prédictive permettant d’anticiper les pannes et d’intervenir avant qu’un problème ne survienne.
À suivre
Depuis mi-mars, la crise sanitaire et le confinement liés au Covid-19 ont bouleversé le planning de suivi de projet. En télétravail, l’équipe du maître d’œuvre Couach et l’équipe de programme SNSM ont poursuivi leurs échanges via la visio-conférence et sur documents ou modélisations 3D. Les sessions de travail nécessitant une présence physique – approfondissement des maquettes à l’échelle 1 – ont été reportées en juin.
Pour en savoir plus, lire l’article du 24 janvier 2020 Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ?