Compétentes, engagées, aussi efficaces que leurs alter égo masculins à bord, la mixité permet également de traiter tous les publics pour les soins… Les Sauveteuses en Mer sont indispensables à bord des canots et sur les plages, et leur professionnalisme n’est plus à démontrer. Elle sont désormais plus nombreuses à s’engager et accèdent aux postes à responsabilité rapidement. Patronnes d’embarcation, cheffes de postes de secours, canotières, formatrices, nageuses de bord, directrices de centre de formation et d’intervention, présidentes ou trésorières de station… Leurs rôles sont très variés.
N’attendons pas la Journée internationale des droits des femmes pour les mettre à l’honneur !
La richesse de la SNSM ? La diversité des profils
Elles sont étudiantes, infirmières, comptables, médecins, retraitées, professeures des écoles, restauratrices, militaires, fleuristes, ingénieure, navigatrices… Elles ont des métiers et des activités variés, mais un point commun les unit : bénévoles au service du sauvetage en mer, elles répondent présentes toute l’année en mer et sur les plages pour secourir toute personne en danger.
Plus de femmes dans les postes de secours
À Théoule-sur-Mer dans les Alpes Maritimes, Bruno Bordereau, sauveteur, est ravi que la proportion féminine augmente dans l’avenir. « Elles sont peut-être même plus engagées. Et en plus, elles canalisent les garçons », assure-t-il.
Leurs bons rapports avec le public sont soulignés, lorsqu’il faut rassurer un enfant perdu sur la plage ou soigner des blessures en calmant les inquiétudes, par exemple. « Il ne faut néanmoins pas les cantonner à la bobologie ou la surveillance aux jumelles en haut de la plage », corrige Thierry Cantais sauveteur au Havre, en Seine-Maritime.
D’autres complètent : « des filles plus compétentes que des garçons il y en a plein, sans problème ; des 50 kg qui vous ramènent un bonhomme de 80 kg ». Et, en formation elles « tirent le groupe vers le haut ». La mixité est une plus-value.
La preuve que cela évolue chez les nageurs sauveteurs qui surveillent les plages l’été : en cinq ans, la proportion de femmes n’a pas significativement augmenté mais leur accès aux responsabilités a nettement progressé. On est passé de 15 % à 21 % pour les cheffes de poste et de 0 à 6 % pour les cheffes de secteur. Une tendance encourageante. Elles s’imposent naturellement par leurs compétences.
Camille Bernard, 24 ans, sauveteuse en Ille-et-Vilaine, veut rassurer les potentielles futures recrues : « le sauvetage garde une image très masculine, mais on n’est jamais seule en intervention, c’est un travail d’équipe ». Un été à Belle-Île-en-Mer, elle a été cheffe de poste adjointe avec une cheffe de poste, supervisant trois garçons. « Aucun problème. Au contraire. On en a parlé. Ils étaient plutôt fiers d’être dans une équipe dirigée par des femmes ».
À terre comme à bord des canots !
« Le plus difficile pour une femme n’est pas de devenir présidente, mais d’être acceptée à bord comme canotière », indiquait Annette Pruvot en 2016, alors aux commandes de l’ancienne station de Trébeurden – Île Grande, dans les Côtes d’Armor. Dans le passé, les femmes ne pouvaient pas monter sur un bateau. Aujourd’hui, mêmes formations, mêmes entraînements, mêmes positions dans les équipages que les hommes, elles s’imposent et sortent en mer en 15 minutes pour tout type d’interventions. Ainsi, en 2021, on dénombrait 8 % des femmes parmi les sauveteurs embarqués.
Mêmes formations, mêmes entraînements, mais qu’en est-il des équipements ?
La part croissante des femmes a imposé à la SNSM d’élargir le choix des tailles des tenues proposées aux sauveteuses. Bottes de mer dès la pointure 37, vêtements disponibles dès le XS, gants de plus petite taille, casque ajustable par pad gonflable, etc., le service achats en charge de la conception, de la production et de la gestion des équipements individuels a adapté ses gammes. De nouveaux pantalons et shorts non mixtes, plus adaptés aux morphologies des femmes, seront d’ailleurs livrés progressivement cet été 2023 aux sauveteuses.
Responsabilités parentales, qu’à cela ne tienne
Cécile Poujol, patronne suppléante à la Ciotat dans les Bouches-du-Rhône est maman de trois enfants. Le père marin n’est pas toujours là. Une alerte peut donc obliger Cécile à s’absenter. Les enfants, très associés à la vie de la station en sont bien informés. Lorsque qu’elle part en pleine nuit, elle laisse un tee-shirt de la SNSM sur son oreiller comme signal pour que ses enfants sachent où elle se trouve. Un engagement sans faille au service des autres.