Les Sauveteuses en Mer à l’honneur

Dans un monde marin où histo­rique­ment et cultu­rel­le­ment les hommes sont plus nombreux, les femmes trouvent aujour­d’hui de plus en plus leur place. Une évolu­tion sereine vers une mixité à laquelle la SNSM est très atten­tive.

Compé­tentes, enga­gées, aussi effi­caces que leurs alter égo mascu­lins à bord, la mixité permet égale­ment de trai­ter tous les publics pour les soins… Les Sauve­teuses en Mer sont indis­pen­sables à bord des canots et sur les plages, et leur profes­sion­na­lisme n’est plus à démon­trer. Elle sont désor­mais plus nombreuses à s’en­ga­ger et accèdent aux postes à respon­sa­bi­lité rapi­de­ment. Patronnes d’em­bar­ca­tion, cheffes de postes de secours, cano­tières, forma­trices, nageuses de bord, direc­trices de centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion, prési­dentes ou tréso­rières de station… Leurs rôles sont très variés.

N’at­ten­dons pas la Jour­née inter­na­tio­nale des droits des femmes pour les mettre à l’hon­neur !

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Sauve­teuses en Mer à l’hon­neur © Luc Civi­dino – Boris Colas – Marianne Cossin – @fafa.pics – Chloé Four­net – Maxime Huriez – Damien Langlet – Domi­nique Martel | Domi­mage – Pierre Mouty

La richesse de la SNSM ? La diver­sité des profils

Elles sont étudiantes, infir­mières, comp­tables, méde­cins, retrai­tées, profes­seures des écoles, restau­ra­trices, mili­taires, fleu­ristes, ingé­nieure, navi­ga­tri­ces… Elles ont des métiers et des acti­vi­tés variés, mais un point commun les unit : béné­voles au service du sauve­tage en mer, elles répondent présentes toute l’an­née en mer et sur les plages pour secou­rir toute personne en danger.

Plus de femmes dans les postes de secours

À Théoule-sur-Mer dans les Alpes Mari­times, Bruno Borde­reau, sauve­teur, est ravi que la propor­tion fémi­nine augmente dans l’ave­nir. « Elles sont peut-être même plus enga­gées. Et en plus, elles cana­lisent les garçons », assure-t-il.

Leurs bons rapports avec le public sont souli­gnés, lorsqu’il faut rassu­rer un enfant perdu sur la plage ou soigner des bles­sures en calmant les inquié­tudes, par exemple. « Il ne faut néan­moins pas les canton­ner à la bobo­lo­gie ou la surveillance aux jumelles en haut de la plage », corrige Thierry Cantais sauve­teur au Havre, en Seine-Mari­time.

D’autres complètent : « des filles plus compé­tentes que des garçons il y en a plein, sans problème ; des 50 kg qui vous ramènent un bonhomme de 80 kg ». Et, en forma­tion elles « tirent le groupe vers le haut ». La mixité est une plus-value.

La preuve que cela évolue chez les nageurs sauve­teurs qui surveillent les plages l’été : en cinq ans, la propor­tion de femmes n’a pas signi­fi­ca­ti­ve­ment augmenté mais leur accès aux respon­sa­bi­li­tés a nette­ment progressé. On est passé de 15 % à 21 % pour les cheffes de poste et de 0 à 6 % pour les cheffes de secteur. Une tendance encou­ra­geante. Elles s’im­posent natu­rel­le­ment par leurs compé­tences.

Camille Bernard, 24 ans, sauve­teuse en Ille-et-Vilaine, veut rassu­rer les poten­tielles futures recrues : « le sauve­tage garde une image très mascu­line, mais on n’est jamais seule en inter­ven­tion, c’est un travail d’équipe ». Un été à Belle-Île-en-Mer, elle a été cheffe de poste adjointe avec une cheffe de poste, super­vi­sant trois garçons. « Aucun problème. Au contraire. On en a parlé. Ils étaient plutôt fiers d’être dans une équipe diri­gée par des femmes ».

À terre comme à bord des canots !

« Le plus diffi­cile pour une femme n’est pas de deve­nir prési­dente, mais d’être accep­tée à bord comme cano­tière », indiquait Annette Pruvot en 2016, alors aux commandes de l’an­cienne station de Trébeur­den – Île Grande, dans les Côtes d’Ar­mor. Dans le passé, les femmes ne pouvaient pas monter sur un bateau. Aujour­d’hui, mêmes forma­tions, mêmes entraî­ne­ments, mêmes posi­tions dans les équi­pages que les hommes, elles s’im­posent et sortent en mer en 15 minutes pour tout type d’in­ter­ven­tions. Ainsi, en 2021, on dénom­brait 8 % des femmes parmi les sauve­teurs embarqués.

Mêmes forma­tions, mêmes entraî­ne­ments, mais qu’en est-il des équi­pe­ments ?

La part crois­sante des femmes a imposé à la SNSM d’élar­gir le choix des tailles des tenues propo­sées aux sauve­teuses. Bottes de mer dès la poin­ture 37, vête­ments dispo­nibles dès le XS, gants de plus petite taille, casque ajus­table par pad gonflable, etc., le service achats en charge de la concep­tion, de la produc­tion et de la gestion des équi­pe­ments indi­vi­duels a adapté ses gammes. De nouveaux panta­lons et shorts non mixtes, plus adap­tés aux morpho­lo­gies des femmes, seront d’ailleurs livrés progres­si­ve­ment cet été 2023 aux sauve­teuses.

Respon­sa­bi­li­tés paren­tales, qu’à cela ne tienne

Cécile Poujol, patronne suppléante à la Ciotat dans les Bouches-du-Rhône est maman de trois enfants. Le père marin n’est pas toujours là. Une alerte peut donc obli­ger Cécile à s’ab­sen­ter. Les enfants, très asso­ciés à la vie de la station en sont bien infor­més. Lorsque qu’elle part en pleine nuit, elle laisse un tee-shirt de la SNSM sur son oreiller comme signal pour que ses enfants sachent où elle se trouve. Un enga­ge­ment sans faille au service des autres.

La place des femmes à la SNSM en chiffres

La part des femmes est d’en­vi­ron 20 % en moyenne chez les sauve­teurs embarqués (sauve­tage au large). Nette­ment plus chez les nageurs sauve­teurs (sauve­tage sur le litto­ral) : 30,7 %.

Sur les 208 stations de sauve­tage de la SNSM : 84 ont des tréso­rières, 10 des prési­dentes, alors qu’elles étaient 5 il y a 10 ans. On compte égale­ment une ving­taine de patronnes suppléantes.

Retrou­vez plus d’in­for­ma­tions sur la fémi­ni­sa­tion à la SNSM dans le dossier « La place des femmes chez les Sauve­teurs en Mer » dans le numéro 161 de notre maga­zine Sauve­tage :

Podcasts Canal 16, la radio des Sauve­teurs en Mer : Megan, Sauve­teuse en Mer à Pala­vas-les-Flots et en Corse les années passées raconte une inter­ven­tion auprès d’une pratiquante de jet-ski® bles­sée dans la région pelvienne :