Officier de permanence, puis directeur d’établissement au sein des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS), j’ai coordonné en vingt-cinq ans quelques milliers d’opérations en mer. Une fois l’alerte reçue, il fallait déterminer les moyens les plus adaptés pour accomplir la mission : Marine nationale, douanes, Affaires maritimes… et SNSM.
La SNSM occupait une place à part. D’abord parce que c’est à elle que nous faisions appel le plus souvent. Ensuite car, contrairement aux autres intervenants, les Sauveteurs en Mer sont des bénévoles qui donnent de leur temps libre par solidarité et dont l’action est en majorité financée par la générosité du public.
J’ai toujours trouvé extraordinaire ces personnes capables, jour et nuit, de laisser famille et amis dans la minute pour se porter au secours d’inconnus. De l’autre côté du canal 16, suspendu à la radio VHF, j’ai vécu de grands moments de joie lorsqu’elles parvenaient à secourir des marins en péril. Des moments de peine aussi. J’étais le directeur du CROSS Étel lors du terrible accident des Sables-d’Olonne en 2019, où trois sauveteurs ont perdu la vie. Ce drame qui m’a marqué à jamais démontre, s’il en était besoin, l’engagement total des Sauveteurs en Mer.
Il y a quelques mois, j’ai eu l’occasion de passer de l’autre côté de la radio. J’ai rejoint la SNSM en tant qu’inspecteur pour la Méditerranée. Mon rôle est de superviser et coordonner l’activité de quarante-sept stations bénévoles, dotées d’un total de soixante-seize navires de sauvetage, en un dispositif opérationnel cohérent.
Une chose m’a tout de suite sauté aux yeux : au sein de l’association, les interventions en mer, que je coordonnais depuis les CROSS, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. J’ai été très impressionné par le travail fourni pour former les sauveteurs, construire et entretenir les moyens et les équipements, récolter des fonds, administrer et organiser la vie de cette association de 9 000 bénévoles.