Gwénola Yvin : droit au but

Elle pêche au bord de son Estéou, joue au foot­ball, enseigne l’édu­ca­tion physique à Brest tout en assu­rant son rôle d’ins­truc­trice de secou­risme au CFI de Brest. A 32 ans, Gwénola Yvin reven­dique un besoin d’ac­ti­vité physique et céré­brale. Mieux, elle le prouve.

De ses parents, papa prof de mathé­ma­tiques, maman de français, elle a hérité d’une passion sans borne pour l’en­sei­gne­ment. Mais à l’heure du choix après le bac, elle n’a pas voulu suivre le sillon tracé par eux. Elle a opté pour l’édu­ca­tion physique préci­sant avec un brin d’hu­mour « qu’elle n’a pas voulu faire comme sa cousine ».

Sans doute est-il bon de préci­ser qu’à 32 ans, Gwénola Yvin, depuis quatre ans instruc­trice de secou­risme au CFI de Brest (Centre de Forma­tion et d’In­ter­ven­tion) a tout d’une spor­tive. Toute jeune, elle pratique la gymnas­tique, excelle aux barres paral­lèles, à la poutre avant de déri­ver à l’âge de 16 ans vers une autre disci­pline inha­bi­tuelle chez la gente fémi­nine : le foot­ball, qu’elle pratique toujours au poste d’ar­rière au sein de l’A.S Diri­non. Exit donc les dimanches qu’elle passe durant la saison sur le terrain. Quant aux autres jours de la semaine, elle les partage entre ses cours au lycée Féne­lon de Brest où elle exerce depuis 2005 et la SNSM.

« J’ai besoin d’ac­ti­vité physique ou céré­brale » tient à préci­ser Gwénola. Diffi­cile de ne pas croire cette bres­toise de 32 ans qui a déjà décidé à la rentrée 2014 de prépa­rer l’agré­ga­tion de sport afin de profi­ter d’un meilleur salaire et de plus de loisirs.

C’est par des copains qu’elle rentre à la SNSM en 2003. Elle n’a que 21 ans mais souhaite se mettre au service des autres. Sans diffi­cul­tés, elle passe son diplôme de Nageur Sauve­teur et se retrouve durant l’été à surveiller les plages d’Ar­ro­manches et de Gouville dans la Manche. "C’était l’été de la cani­cule, se souvient Gwénola. On devait souvent inter­ve­nir sur des personnes prises de malaise". Mais elle n’a pas oublié les charmes de la région qu’elle décou­vrait pour la première fois ni l’am­biance bon enfant qui régnait au sein du groupe. « Nous étions six, une vraie vie de famille. Je passais des vacances utiles, au service des autres. J’étais comblée ».

Deux ans plus tard, en 2005, Gwénola passe son moni­to­rat de secou­risme avant d’ac­cé­der en 2010 à la fonc­tion suprême ; Instruc­trice de secou­risme au CFI de Brest, l’un des 32 centres de la SNSM char­gés de former les Nageurs Sauve­teurs. Aux côtés de deux autres garçons, Yannou Morvan et Claude Gosse­lin, elle y consacre tout son temps libre y compris les vacances scolaires pendant lesquelles elle forme, lors de stages, les moni­teurs de secou­risme. Pour occu­per son été, Gwénola n’a pas à se poser de ques­tions. Hors de la SNSM, point de salut. En 2009, elle est chef de poste à Brigno­gan où elle est char­gée d’as­su­rer la sécu­rité de la plage du Crapaud.

Gwenola Yvin​​​​​​

En 2013, elle met cap au sud et se retrouve en charge de la grande plage de Carnac qu’elle a retrou­vée cette année. De six à Gouville, ils sont passés à neuf, tous logés pour le meilleur et pour le rire dans un mobil-home. 

Quand nous nous sommes rencon­trés au CFI de Brest, quai Malbert, Gwénola se prépa­rait à partir pour Brigno­gan retrou­ver Fistou­lik, une vedette Estéou de 6,30 m offerte par son père il y a 10 ans. À son programme, refaire l’an­ti­fou­ling avant de s’adon­ner à la pêche qu’elle pratique au casier, à la ligne ou à la traîne. C’est dire que Gwénola n’est pas du genre à rêvas­ser. C’est une fonceuse. Une atti­tude qui pour­rait bien justi­fier son désa­mour pour la voile. À voir !

 

Portrait rédigé par Bernard Rubin­stein, Sauve­tage Maga­zine n°130