Ronan Bernardin, « Sauveteur en Mer, j’y pensais déjà quand j’avais 12 ans »

Ronan Bernar­din, 22 ans, est un jeune Sauve­teur en Mer de la station de Plou­ma­nac’h, à Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Ar­mor. Il a quitté l’Au­vergne, où il a passé une grande partie de son enfance, pour réali­ser son rêve en deve­nant béné­vole à la SNSM voici un peu plus d’un an.

Photo de Ronan Bernardin
Ronan a déménagé en Bretagne pour devenir Sauveteur en Mer © D.R.

« La mer et le milieu aqua­tique m’in­té­ressent depuis que je suis tout petit  », décrit Ronan Bernar­din. Le jeune homme de 22 ans, origi­naire de la Marne, a beau­coup vadrouillé dès son plus jeune âge. Il faut dire que son père est mili­taire ; alors, les voyages, les démé­na­ge­ments, il connaît. Après le Grand Est, alors qu’il est seule­ment âgé de 3 ans, Ronan vit un peu plus de deux ans en Nouvelle-Calé­do­nie. «  C’est le rêve », assure-t-il. C’est là que l’océan trouve sa place dans son exis­tence. « Ce cadre idyl­lique et les voyages que j’ai faits m’ont vrai­ment fait aimer la mer », indique Ronan.

Quelques années plus tard, lorsqu’il commence à réflé­chir sérieu­se­ment à ce qu’il souhai­te­rait faire dans la vie, Ronan pense au sauve­tage. « Quand j’avais entre 12 et 15 ans, je m’ima­gi­nais déjà faire du sauve­tage en mer, se rappelle-t-il. J’ai aussi envi­sagé de deve­nir plon­geur dans la Marine. »

Après avoir laissé la Nouvelle-Calé­do­nie, son grand lagon et ses palmiers, Ronan passe le reste de son enfance en Auvergne, où s’ins­talle sa famille. Là-bas, diffi­cile pour le jeune homme de s’orien­ter vers les métiers de la mer. Mais le rêve demeure bien ancré dans sa tête. « Évidem­ment, il n’y a pas la mer en Auvergne. Aussi, la seule solu­tion était d’al­ler vivre chez ma mamie, qui habite en Bretagne, explique-t-il. Mais ce n’était pas facile à concré­ti­ser, alors je me suis dit qu’il fallait faire autre chose pour avoir un bagage avant de pouvoir être sauve­teur, comme je l’ai toujours voulu. »

Son bac puis son BTS comp­ta­bi­lité en poche, il décide de rejoindre la Bretagne, enfin. Il pose ses valises chez sa grand-mère, à Plou­ma­nac’h, près de Saint-Brieuc. Après un peu d’in­té­rim, Ronan est embau­ché dans une société de télé­com­mu­ni­ca­tions.

Coup de chance, sa grand-mère emploie un paysa­giste qui est vice-patron du canot de sauve­tage de la station SNSM de Plou­ma­nac’h. Ronan saisit l’op­por­tu­nité qui s’offre à lui. Il lui explique son souhait d’être sauve­teur en mer et lui demande des conseils pour y parve­nir et réali­ser son rêve : deve­nir béné­vole à la SNSM.

Ronan, c’est le moment de montrer ce que tu sais faire.

Le patron de la station, Ronan Le Goni­dec, lui conseille de suivre une forma­tion aux premiers secours en équipe de niveaux 1 et 2, de passer le permis bateau. « J’étais déjà titu­laire du BNSSA1 depuis 2019, donc j’avais certaines compé­tences de base pour deve­nir sauve­teur », précise Ronan.

La Covid-19 contra­rie un peu ses plans : il doit patien­ter pour passer son permis bateau et le diplôme de premiers secours en équipe de niveau 2. Une fois ses forma­tions vali­dées, après un stage d’un an, Ronan intègre enfin la station de Plou­ma­nac’h en novembre 2021, comme équi­pier de pont. Il a appris tous les gestes de sécu­rité et les procé­dures de mise en œuvre des diffé­rents maté­riels à bord des vedettes de sauve­tage et des semi-rigides de la SNSM.

Il se souvient parfai­te­ment de sa première inter­ven­tion. C’était un dimanche d’oc­tobre 2022. «  Ce jour-là, je me suis dit : “Ronan, c’est le moment de montrer ce que tu sais faire”, lâche, ému, le jeune sauve­teur. C’était un voilier qui était en panne moteur. Un des passa­gers avait des problèmes de santé. Il fallait inter­ve­nir d’ur­gence pour aider le plai­san­cier, mais aussi parce que l’em­bar­ca­tion se rappro­chait des rochers. Ça s’est bien passé, mais la mer était agitée. Le bateau a été remorqué jusqu’à Trébeur­den, à l’en­trée de la baie de Lannion.  »

Aujour­d’hui, Ronan est comblé. Il a pu réali­ser son rêve de gosse. « Je suis très content d’être à la SNSM, c’est une grande famille. Il y a beau­coup de cohé­sion, d’ami­tié, j’ap­prends beau­coup et je ressens un vrai plai­sir à secou­rir les gens. »

Ronan réflé­chit toujours à la possi­bi­lité de deve­nir, un jour, plon­geur dans la Marine natio­nale. Et pourquoi pas aussi sauve­teur dans les îles, par exemple à 17 000 kilo­mètres de la France métro­po­li­taine, en Nouvelle-Calé­do­nie ?

Article rédigé par Ilias Psaria­nos, diffusé dans le maga­­­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­­­tage n°164 (2ème trimestre 2023)

1 Brevet natio­nal de sécu­rité et de sauve­tage aqua­tique.