Une maison de briques rouge sur pilotis capte l’attention sur le bord du fleuve Aa. Jean-Marie Fournier connait les lieux comme sa poche. « Il a commencé à créer ce musée dans les années 1980, explique Éric Weisbecker président de la station de Grand-Fort-Philippe. Il occupait mon poste à cette époque. » Le bâtiment a été inauguré le 21 novembre 1937 comme station. « Cette infrastructure a permis d’accueillir le premier bateau de sauvetage à moteur, narre Jean-Marie Fournier. En revanche la station existe depuis 1866. »
Quelques pièces qui ont traversé le temps sont visibles dans ce musée. « J’ai réussi à obtenir un authentique diplôme de 1876, se réjouit Jean-Marie Fournier. Nous avons aussi des rames d’époque. ». Bouées de sauvetage, bouts, certificats et tenues font découvrir les cent cinquante-sept ans d’histoire de la station. La plus belle pièce ? Une vedette des Sauveteurs en Mer des années 1970 parfaitement conservée. « C’est un très bel hommage pour nos aînés », commente Éric Weisbecker.
Huit ans pour transformer la station en musée
La cérémonie d’appellation au nom de Jean-Marie Fournier a permis de faire la genèse de ce projet atypique. « En 1989, le maire Yves Leprêtre m’a demandé de transformer l’ancienne station en musée, raconte Jean-Marie Fournier. Cela m’a pris 8 ans. J’ai ensuite été guide. » Aujourd’hui le projet est classé au patrimoine de la Marine. Une immense fierté pour cet amoureux de sa station dont il a été patron et président pendant plus de 20 ans. Il aime d’ailleurs rappeler, non sans chauvinisme : « Grand-Fort-Philippe est la cinquième station la plus vieille de France, et celle qui a reçu le plus de Légion d’Honneur pour ses patrons. »
Rémy Videau