« Une seule fente peut couler un bateau », dit le proverbe. En mer, chaque détail compte. Voilà pourquoi le prototype du NSC2 – l’un des nouveaux modèles de navires de sauvetage côtier de la SNSM – a été passé au peigne fin au Pôle national de formation (PNF), à Saint-Nazaire, tout au long du mois de janvier. Les canotiers de la station d’Agon-Coutainville ont pu se familiariser avec l’embarcation pneumatique à cabine de 9 mètres, qu’ils seront les premiers à prendre en main. L’occasion d’apprivoiser les instruments de bord dernier cri. « Il y a une caméra thermique sur le NSC2 [NDLR : pour repérer plus facilement une personne à l’eau], décrit Roger Beauquesne, l’un des bénévoles ayant participé aux essais. C’est un appareil que nous n’avons jamais utilisé à la station. » D’autres outils connus du canotier ont changé de forme et doivent être redécouverts. « Le GPS a désormais la taille d’un écran d’ordinateur, poursuit-il. Il faut s’adapter à ce nouveau matériel. » Le meilleur moyen d’évaluer un bateau de sauvetage reste de naviguer. En mer, de préférence. « Nous avons fait pas mal de manœuvres, poursuit le bénévole. Ce moyen est bien différent de notre embarcation actuelle. Il est plus réactif aux commandes. » Les deux moteurs de 225 ch du NSC2 offrent plus de puissance que ceux de 115 ch du semi-rigide SNS 5054 Caze Coutain, vieux de dix-sept ans, dont la station dispose actuellement. Le NSC2 est capable d’intervenir seul, ou en appui d’un plus gros bateau de sauvetage grâce à sa maniabilité.
« Nous n’avons plus à hurler pour nous entendre »
Les conditions météorologiques ont permis de mettre l’embarcation à l’épreuve. « Le bateau tient bien la route face au vent, affirme Roger Beauquesne. Ce sera utile chez nous, où les conditions sont souvent difficiles, avec de la houle et du gros temps. » L’équipement du NSC2 améliore aussi la communication entre les canotiers grâce à des casques à oreillettes liés à la radio. « Nous n’avons plus à hurler pour nous entendre à bord, se réjouit le sauveteur. On se parle comme si nous étions les uns à côté des autres. »
Les membres de la station d’Agon-Coutainville avaient déjà pu monter sur le NSC2 à Gujan-Mestras, au Chantier Naval Couach, en septembre dernier. Ces essais à Saint-Nazaire sont une nouvelle étape avant la livraison de l’embarcation. Ils permettent de la peaufiner. « Un bateau n’est jamais parfait, commente Thomas Colin, adjoint au directeur de la formation de la SNSM. Il y a toujours des remarques et des retours que l’on peut faire remonter au constructeur. » La prochaine étape sera d’essayer le NSC2 à Agon-Coutainville, dans les eaux où il naviguera ces prochaines années.
Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le magazine Sauvetage n°163 (1er trimestre 2023)