Programme Nouvelle Flotte : le travail continue malgré la crise

La crise sani­taire a impacté toutes les acti­vi­tés de la SNSM, y compris le calen­drier de mise en œuvre du programme nouvelle flotte. Réunions de travail à distance via visio­con­fé­rence, mise à l’ar­rêt des acti­vi­tés de produc­tion du chan­tier et de ses four­nis­seurs, le maître d’œuvre et l’équipe de programme SNSM ont dû s’adap­ter aux contraintes de la situa­tion.

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Nouvelle flotte livrée Starck SNSM © Couach

Une orga­ni­sa­tion de travail adap­tée

Avril à juin : la phase d’étude se pour­suit à distance

La phase d’étude du programme consiste à défi­nir de façon détaillée toutes les spéci­fi­ci­tés tech­niques et ergo­no­miques de l’en­semble des navires de la gamme. Plus préci­sé­ment, il s’agit de véri­fier les choix tech­niques propo­sés par le maître d’œuvre de manière à conce­voir une gamme de navires adap­tés aux besoins opéra­tion­nels des sauve­teurs. Débu­tée en novembre 2019, cette phase est à présent ache­vée pour les navires NSC3 et NSC4. Elle se pour­sui­vra jusqu’en octobre 2020 pour les autres navires.

Plus d’in­for­ma­tions sur les précé­dentes réunions de travail de la phase d’étude dans les articles ci-dessous :

Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ?

Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ? (Suite)

Pendant le confi­ne­ment, l’or­ga­ni­sa­tion de travail a été revue. Durant cette période, les travaux liés aux études d’avant-projet, ont forte­ment mobi­lisé l’équipe de programme, ainsi que la société de clas­si­fi­ca­tion Bureau Veri­tas et le Centre de Sécu­rité des Navires de Bordeaux, orga­nismes étroi­te­ment asso­ciés à la vali­da­tion de la défi­ni­tion des diffé­rents navires.  

Zoom sur la fonc­tion héli­treuillage des navires NSH

Le 23 juin, des échanges sur les tech­niques d’hé­li­treuillage se sont tenus en visio­con­fé­rence. L’objec­tif : véri­fier la fonc­tion héli­treuillage et l’in­ter­face navire / héli­co­ptère des navires NSH1 et NSH2. À travers des simu­la­tions en 3D, il s’agis­sait d’ana­ly­ser l’er­go­no­mie de la plage arrière et l’ab­sence d’in­ter­fé­rences de la mâture (ensemble des mâts du navire) avec l’hé­li­co­ptère dans le cadre des procé­dures d’hé­li­treuillage (dépose de person­nel sur la plage arrière du navire depuis un héli­co­ptère ou évacua­tion d’un blessé sur civière par héli­co­ptère depuis la plage arrière).

Nous avons passé en revue les diffé­rentes fonc­tions à assu­rer et tous les dispo­si­tifs obli­ga­toires qu’il est néces­saire de mettre en œuvre.

Michel Ulrich, béné­vole à la station de l’Her­bau­dière et membre de l’équipe de programme.

plan de la nouvelle flotte SNSM montrant un hélitreuillage
© Couach / Barreau-Neuman

Des experts du CEPA (Centre d’ex­pé­ri­men­ta­tions pratiques et de récep­tion de l’aé­ro­nau­tique navale) – un orga­nisme ratta­ché à la Marine natio­nale dont l’une des missions consiste en l’ex­pé­ri­men­ta­tion et la vali­da­tion de nouveaux maté­riels aéro­nau­tiques – ont parti­cipé à cette réunion. Leur rôle était de préci­ser au groupe les besoins spéci­fiques des pilotes d’hé­li­co­ptères enga­gés dans des opéra­tions d’hé­li­treuillage. 

Pour faci­li­ter la commu­ni­ca­tion avec les pilotes, du maté­riel spéci­fique sera d’ailleurs prévu dans les nouveaux bateaux.

En plus des diffé­rents postes de VHF mari­time que nous utili­sons déjà actuel­le­ment, nous aurons un poste de VHF aéro­nau­tique qui permet­tra de commu­niquer en direct avec les pilotes des moyens aériens enga­gés, en parti­cu­lier s’il s’agit d’hé­li­co­ptères autres que ceux de la Marine Natio­nale. Il s’agit d’un nouvel usage et d’un nouveau maté­riel pour nous et il faudra apprendre comment et dans quelles circons­tances s’en servir.

Michel Ulrich.

Juillet : les réunions physiques reprennent

À partir du mois de juillet, le groupe a pu se retrou­ver pour des réunions présen­tielles. Le maître d’œuvre et l’équipe de programme ont ainsi pu pour­suivre le travail d’étude sur les « mock-up » (maquettes en bois réali­sées à échelle 1) initié avant le confi­ne­ment.

Plus d’in­for­ma­tions sur les précé­dentes sessions de travail sur les maquettes à échelle 1 dans l’ar­ticle ci-dessous :

Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ? (Suite)

Zoom sur les navires NSH et NSC1

La première réunion, orga­ni­sée le 21 juillet, a porté sur l’er­go­no­mie inté­rieure des timo­ne­ries des navires NSH et NSC1. Lors de cette session, l’objec­tif était de présen­ter le projet d’or­ga­ni­sa­tion géné­rale des timo­ne­ries (aména­ge­ments inté­rieurs et posi­tion­ne­ment des diffé­rents éléments) et de recueillir les avis de chaque sauve­teur de l’équipe de programme. 

Deux points impor­tants ont été trai­tés : les aména­ge­ments prévus pour la partie médi­ca­li­sée sur bâbord et l’or­ga­ni­sa­tion des postes de conduite (poste de navi­ga­tion, poste de barre et poste OSC).

Yves Prigent, patron titu­laire de la station de L’Aber­wrac’h et membre de l’équipe de programme.

Il s’agis­sait notam­ment de s’as­su­rer que les remarques faites par le groupe de travail, lors de précé­dentes réunions ou sur des docu­ments trans­mis par le maître d’œuvre, avaient bien été prises en compte et que les solu­tions propo­sées répon­daient aux besoins opéra­tion­nels.

Nous faisons des propo­si­tions en prenant en compte les expé­riences de chacun de manière à coller au plus près de la réalité du terrain. Il y a une très bonne écoute de la part du chan­tier Couach et les déci­sions finales sont prises après un réel travail de concer­ta­tion.

Yves Prigent.

Maquette de l'intérieur d'un bateau de la nouvelle flotte de la SNSM
Maquette de l’in­té­rieur de la timo­ne­rie du NSH1 ©SNSM
Maquette de l'intérieur d'un bateau de la nouvelle flotte de la SNSM
Maquette de l’in­té­rieur de la timo­ne­rie du NSH1 ©SNSM

Suivront, en septembre et octobre, d’autres échanges et réunions de la phase d’étude, pour défi­nir, par exemple, l’er­go­no­mie détaillée des consoles de pilo­tage.

Un plan­ning de produc­tion recalé

La crise sani­taire a égale­ment eu un impact sur le plan­ning de produc­tion et les délais de livrai­son des premiers navires. En effet, pendant la période de confi­ne­ment, les acti­vi­tés de produc­tion du chan­tier Couach, mais aussi celles de ses prin­ci­paux four­nis­seurs, ont été mises à l’ar­rêt. Un redé­mar­rage partiel et progres­sif n’a été possible qu’à partir de mi-avril.

Zoom sur les navires NSH1 et NSH2

La première étape de la phase de produc­tion des navires NSH1 et NSH2 est la fabri­ca­tion des moules qui servi­ront à la produc­tion des coques, ponts et timo­ne­ries via un proces­sus de moulage par infu­sion. Le moule de coque du NSH1 est réalisé par la société Atlan­tic Moule Compo­site (AMC) située en Loire-Atlan­tique. Les moules de pont et de timo­ne­rie du NSH1, ainsi que les moules du NSH2, seront fabriqués par la société SMM/Ouest Compo­site implan­tée dans le Morbi­han.

Plus d’in­for­ma­tions sur les étapes de produc­tion et le moulage par infu­sion dans l’ar­ticle ci-dessous :

Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ?

Initia­le­ment, le lance­ment de la produc­tion du navire tête de série NSH1 devait avoir lieu au mois de juin. Mais la crise sani­taire ayant généré des retards, le moule de coque n’a pu être livré qu’en juillet et la produc­tion de la coque a donc commencé en septembre.

L’équipe de programme SNSM et l’équipe industrielle Couach pose devant le moule de coque du NSH1
L’équipe de programme SNSM et l’équipe indus­trielle Couach pose devant le moule de coque du NSH1, lors de la réunion du 21 juillet ©SNSM

Le moule de coque du NSH2 devrait, lui, être livré début octobre pour un début de produc­tion de la première coque en novembre.

Usinage du master de coque NSH2, élément sur lequel est moulé le moule de coque du NSH2 ©COUACH

Zoom sur le navire NSC1 

La réali­sa­tion du moule de coque du NSC1 est égale­ment réali­sée par SMM/Ouest Compo­site. Elle a été déca­lée car des tests de perfor­mances hydro­dy­na­miques ont mis en évidence des problèmes tech­niques rela­tifs à la tenue des perfor­mances de vitesse. Des réunions de travail se sont tenues pour y remé­dier. 

Plus d’in­for­ma­tions sur les tests de perfor­mances hydro­dy­na­miques dans l’ar­ticle ci-dessous :

Programme Nouvelle Flotte : où en est-on ?

Un plan d’ac­tions a été proposé par le maître d’œuvre. Le prin­cipe était de revoir la moto­ri­sa­tion du NSC1, en propo­sant un moteur plus puis­sant qui respecte néan­moins les contraintes liées à la concep­tion et aux grands équi­libres du navire.

Gérard Rivoal, direc­teur du programme Nouvelle Flotte et chef du service soutien tech­nique et logis­tique. 

Aucun des moteurs de la gamme John Deere ne corres­pon­dant à l’en­semble des besoins spéci­fiés, un moteur Fiat a été préco­nisé par le maître d’œuvre. L’in­té­gra­tion de cette nouvelle moto­ri­sa­tion a été réali­sée par ce dernier en regard des diffé­rentes exigences et contraintes du navire.  De nouveaux tests sont en cours pour véri­fier les perfor­mances de cette nouvelle moto­ri­sa­tion. S’ils sont concluants, la réali­sa­tion du moule de coque pourra alors débu­ter.

Zoom sur les navires NSC2 à NSC4 

Pour le semi-rigide NSC2, des tests de perfor­mances hydro­dy­na­miques, du même type que ceux qui ont été réali­sés pour les NSH et le NSC1, ont été conduits, pour mettre en évidence la néces­saire opti­mi­sa­tion de la carène (forme de la coque). Après de nouveaux tests, la produc­tion pourra commen­cer en octobre. Nous rappe­lons que pour ce navire, la coque n’est pas est en compo­site, comme c’est le cas pour les navires tête de série NSH et NSC1, mais en alumi­nium. La fabri­ca­tion de la coque ne néces­site donc pas de moule.

Pour le semi-rigide NSC3 et le pneu­ma­tique NSC4, la phase d’étude est termi­née. Les spéci­fi­ci­tés tech­niques et l’er­go­no­mie des embar­ca­tions ont été analy­sées en détail. Le maître d’œuvre travaille à présent à la réali­sa­tion de la docu­men­ta­tion tech­nique et à la mise au point de la forma­tion des équi­pages. 

Le premier NSC3 est en cours de produc­tion et sera livré en novembre. Débu­tera alors une phase d’es­sais opéra­tion­nels visant à vali­der la cohé­rence opéra­tion­nelle de l’en­semble du système compre­nant le navire, l’équi­page, les équi­pe­ments des sauve­teurs, le moyen opéra­tion­nel de mise à l’eau et le dispo­si­tif de soutien. 

La produc­tion du premier NSC4 est bien­tôt termi­née. La livrai­son pour essais opéra­tion­nels sur site SNSM est prévue en octobre.

La réali­sa­tion des navires NSC2, NSC3 et NSC4 est assu­rée par le groupe Z Nautic, et plus parti­cu­liè­re­ment par sa branche AKA Marine. Présent dans 90 pays dans le monde, Z Nautic est le leader mondial de la fabri­ca­tion et de la distri­bu­tion de bateaux pneu­ma­tiques et semi-rigides de plai­sance, d’an­nexes et de radeaux de survie. Répu­tés pour leur qualité et leur fiabi­lité, les produits AKA Marine équipent prin­ci­pa­le­ment les services de secours, l’ar­mée et les profes­sion­nels de la mer. 

AKA Marine a été inté­gré dans le programme dès l’amont, et a ainsi pu parta­ger son savoir-faire tech­nique avec l’équipe de programme et le maître d’œuvre d’en­semble afin de conce­voir des embar­ca­tions perfor­mantes et parfai­te­ment adap­tées aux besoins de la SNSM.

Gérard Rivoal.

Plus d’in­for­ma­tion sur le plan­ning de livrai­son 


À suivre

Dans les prochaines semaines, la phase d’étude s’achè­vera pour l’en­semble des navires de la gamme et la phase de produc­tion s’in­ten­si­fiera. Ensuite, des essais dits « opéra­tion­nels » seront réali­sés par la SNSM sur chaque tête de série. S’ils sont concluants, les navires pour­ront être récep­tion­nés et devien­dront propriété SNSM. La produc­tion des navires en série pourra alors débu­ter.