Un samedi après-midi de septembre 2020 dans une piscine à Lorient (Morbihan). Vingt jeunes, treize garçons et sept filles, alignent des longueurs de bassin en brasse, crawl ou en apnée, sous l’œil expert d’Yvan Derrien, formateur SNSM et maître-nageur. « Ce qui m’intéresse, dit-il, c’est la qualité de nage, de manière à former des groupes homogènes. »
Tous se sont portés candidats pour suivre, pendant huit mois, la formation payante de nageur sauveteur (une contribution au coût de la formation de 1160 euros leur est demandée) pour se voir ensuite affectés dans l’un des deux cent soixante postes de secours confiés à la SNSM sur les plages, en été. Mais, d’ici là, il faut passer à travers le tamis de la sélection. Être bon nageur ne suffit pas et l’entretien individuel avec les responsables du centre de formation et d’intervention (CFI) permet de cerner les candidats. « Nous nous assurerons que garçons et filles soient parfaitement motivés pour ce type d’activité et surtout leur faisons bien comprendre que la formation est très exigeante : entraînement régulier en piscine et formation générale un dimanche sur deux, soit trois cents heures », insiste à juste titre Hervé Le Gal, directeur adjoint du CFI.
Les questions fusent : « Comment avez-vous connu la SNSM ? Qu’est-ce qui vous motive ? Où en êtes-vous dans vos études ? Et l’année prochaine, serez-vous dans la région ? Quelle profession souhaitez-vous exercer ? Êtes-vous engagé dans un club sportif ?… »
Un maître mot : la disponibilité
Plusieurs candidats ne seront pas retenus, car « trop occupés par leurs études, voire trop éloignés du lieu de formation ». Au final, seize candidats sont sélectionnés : cinq filles et onze garçons. Parmi eux, Koukla, 19 ans, de Locoal-Mendon (56), étudiante en BTS Support à l’action managériale. « J’adore l’eau et je pratique le surf, explique-t-elle. Plusieurs de mes connaissances m’ont parlé de la SNSM et des nageurs sauveteurs, que j’ai l’habitude de voir l’été sur les plages. C’est ce qui m’a motivée à me porter candidate à la formation. »
Baptiste, 20 ans, de Guidel (56) est étudiant en BTS des métiers de l’eau à Guingamp (22). « Moniteur de kayak, pratiquant le surf depuis six ans, titulaire du permis bateau, j’ai déjà eu recours à la SNSM, suite à une panne de moteur. Le milieu marin ne m’est pas étranger. C’est pourquoi, dit-il, je souhaite compléter mon parcours avec la formation de nageur sauveteur. »
D’octobre à juin, les seize garçons et filles vont devoir digérer un programme particulièrement dense qui ne leur laissera aucun temps libre, excepté pendant les fêtes de Noël et du Nouvel an. Dans le détail : le permis côtier de navigation, la formation au secourisme (PSE1 et PSE2), le brevet
national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), le certificat de surveillance et sauvetage aquatique et le certificat restreint de radiotéléphonie pour l’usage de la VHF. Au programme également, deux stages mer : à Quiberon sur la côte sauvage pour l’apprentissage dans les
vagues et à Port-Blanc (Baden) pour la navigation hauturière. À cela s’ajoute la participation à deux événements nautiques en Morbihan, en 2021 : le Semaine du Golfe et l’Eurocat à Carnac. De quoi être prêts pour l’été prochain.
Nos futurs sauveteurs sont entraînés par des formateurs bénévoles. Grâce à votre soutien, vous les aidez à à former !
Article rédigé par Francis Salaün dans le magazine Sauvetage n°154 (4ème trimestre 2020)