Stress et panique. Voilà les émotions qui émergent généralement au moment de déployer un radeau de sauvetage lorsqu’une embarcation menace de couler ou prend feu. Aussi, mieux vaut savoir ce que l’on doit faire. Adapté au nombre de personnes à bord et au type de navigation, c’est un équipement obligatoire à bord des embarcations qui naviguent à plus de 6 milles (11 kilomètres environ) d’un abri. Obligatoire et indispensable.
En sac ou en conteneur, le radeau de sauvetage – également surnommé « bib » – est un objet lourd (de 23 à 43 kg) et volumineux. Qu’il soit stocké à bord ou arrimé sur le pont, il est souvent observé avec circonspection par les équipages, entre l’appréhension d’avoir besoin de s’en servir et sa présence rassurante.
À ces réserves s’ajoute que l’on ne sait guère ce qu’il contient et que son maniement demeure généralement très théorique.
Si l’ouvrir « pour voir » (sur le sol ou dans l’eau) peut être un exercice intéressant, le propriétaire du bateau – et donc du radeau de sauvetage ! – ne le souhaitera probablement pas. Car le radeau, ses révisions (1) et son reconditionnement coûtent cher ! En revanche, les Sauveteurs en Mer organisent régulièrement des ouvertures de radeaux périmés. N’hésitez pas à contacter la structure la plus proche de chez vous pour y participer.
Les étapes du fonctionnement et de l’utilisation du radeau de sauvetage
1– Un appel Mayday est diffusé ou enclenché sur la VHF. La balise de détresse est activée.
2– Chaque membre de l’équipage sangle son gilet de sauvetage individuel. Si vous en disposez, enfilez aussi une combinaison isotherme.
3– L’annexe peut être mise à l’eau en complément.
4– Sortir le radeau non déployé sur le pont.
5– Attacher solidement la sangle qui dépasse. C’est la bosse de percussion, longue d’au moins 10 mètres.
6– Donner une mission précise à chaque membre de l’équipage, notamment pour rassembler des objets qui pourront être utiles à votre survie.
7– Enfermer dans un sac étanche tout ce qui pourra servir dans le radeau de sauvetage (boisson, nourriture, VHF portable, téléphone, balise de détresse, lampes frontales…) et le tenir prêt à être embarqué. N’oubliez pas de prendre de quoi vous tenir chaud et le plus au sec possible.
8– Mettre les coupe-batteries du bateau en position off afin d’éviter un court-circuit.
9– Contrôler l’état de flottabilité du bateau : hauteur du franc-bord, hauteur d’eau à l’intérieur.
10– Accrocher les longes des harnais sur un point visible et facile d’accès.
11– Basculer le container ou le sac à l’eau. Il va flotter le temps que l’amarre se déroule et se tende.
12– L’amarre déclenche le gonflement automatique. Le radeau se déplie.
13– Le radeau flotte à proximité du bateau en difficulté.
14– Si votre radeau en est équipé, déployer la capote, qui vous permettra de rester au sec. En survie, le froid est un grand ennemi.
15– Le maintenir à distance afin qu’il ne rague (2) pas, ne s’accroche pas ou ne se place pas sous la coque du bateau, jusqu’au moment où il faudra embarquer.
Quand embarquer ?
Si votre bateau ne coule pas, il est recommandé de rester à bord et d’y amarrer votre radeau de sauvetage de façon préventive. Parce que le bateau est un abri relativement stable, qu’il dispose de moyens d’alerte (fusées, VHF, AIS…) et de survie (gilets, couvertures, nourriture…) et, surtout, qu’il est, par sa taille, plus facilement repérable par les secours.
Lorsque le navire coule, l’équipage doit embarquer à bord du radeau de sauvetage. Un couteau sans pointe est généralement fixé sur le radeau à proximité de l’amarre pour la couper afin de ne pas être emporté par l’épave.
Pour plus d’informations, lisez notre article La réglementation des radeaux de sauvetage et comment les choisir ?