Rencontre avec l’une des gagnantes du concours « Sauveteurs en Action » 2015.
Depuis quand êtes-vous Nageur Sauveteur ?
Je suis Nageur Sauveteur depuis 3 saisons, j’ai commencé ma formation à 16 ans (en 2011) lorsque j’étais au lycée. J’ai eu la chance de faire mes saisons à la fois sur la côte de la Manche et sur les façades atlantiques et méditerranéennes.
Comment avez-vous entendu parler de la formation de Nageur Sauveteur ?
Je connais la SNSM depuis toute petite grâce à mes parents qui y sont bénévoles. J’ai donc grandi en voyant mes parents évoluer dans ce milieu du sauvetage en mer. Même si être Nageur Sauveteur n’était pas une évidence pour moi au départ, ma motivation n’a fait que se renforcer au fil des années et le sauvetage m’a rapidement plu.
Pouvez-vous nous résumer le déroulement de votre formation ?
Ma formation de Nageur Sauveteur a commencé en octobre 2011 au Centre de Formation et d’Intervention d’Ille-et-Vilaine (à Rennes) par les diplômes de Premiers Secours en Équipe de niveau 1 puis de niveau 2 (PSE1 et PSE2). J’ai ensuite participé à de nombreux Dispositifs Prévisionnels de Secours (DPS) qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience en secourisme. La formation en mer a débuté par le permis bateau puis le Certificat Restreint de Radiotéléphonie (CRR). Après cela, il y a eu les entraînements en mer pour apprendre les techniques de sauvetage et le maniement des moyens nautiques (IRB, Paddleboard, etc.). Pour clôturer toutes ces heures de formation, j’ai effectué un stage mer à Saint-Malo afin de valider mes acquis et d’être opérationnelle pour l’été.
En plus de ma formation initiale, j’effectue chaque année une formation continue de secourisme et un minimum de 12 DPS par an. A cela s’ajoutent également les entraînements de natation toutes les semaines et les sorties mer pendant les week-ends pour maintenir mes compétences et ma condition physique à niveau.
Je pense que la formation de Nageur Sauveteur est dense, riche et complète. Il faut y consacrer beaucoup de temps et d’énergie mais elle nous apporte au final de solides compétences professionnelles et humaines.
Pourquoi avoir choisi de devenir Nageur Sauveteur ?
Je n’avais jamais pratiqué le sauvetage en mer avant d’être à la SNSM mais j’aimais nager. J’ai commencé la formation sans vraiment savoir à quoi m’attendre, mis à part le fait que je souhaitais travailler l’été. J’ai très vite aimé la cohésion au sein de la SNSM, les entraînements, la diversité du métier. Aujourd’hui, je suis très heureuse de faire ce travail l’été et je ne me verrais pas faire autre chose.
Quelles différences vous ont frappé entre l’entraînement et la pratique ?
L’entraînement permet d’acquérir des bases solides, utilisables dans de nombreuses situations. Il me semble néanmoins important de préciser qu’il faut savoir s’adapter à la réalité des situations et ne pas rester figé aux cas étudiés pendant la formation. Par exemple, il faut pouvoir adapter son comportement à celui du public. Les personnes que l’on a en face de soi sur la plage peuvent être très réceptives et chaleureuses mais également agressives, voire têtues. L’entraînement prépare à un maximum de situations mais c’est ensuite l’expérience du terrain qui complète la formation.
Avez-vous le sentiment que votre formation vous a bien préparé ? Que changeriez-vous ?
La formation dispensée par la SNSM est riche et complète. Les différentes formations théoriques et pratiques nous donnent un très large aperçu de ce qu’est le travail de saison. Les nombreux DPS effectués dans le centre nous permettent d’acquérir des automatismes en secourisme afin d’être plus à l’aise une fois en poste. Je pense qu’il est essentiel de toujours pratiquer, même pendant l’hiver, pour ne pas perdre l’habitude des gestes de secours.
Avec le recul, il y a peu de choses que j’aimerais changer dans ma formation initiale. Par ailleurs, je pense qu’une formation nationale, commune à tous les Centres de Formation et d’Intervention, pour les « Chefs de poste » et les « Adjoints » permettrait de définir les responsabilités et les missions de ces postes de manières plus précise.
Quelles sont les qualités requises pour être un bon Nageur Sauveteur ?
Il n’y a pas selon moi de qualités requises particulières pour être un bon Nageur Sauveteur. La formation dispensée permet de s’améliorer en continue sur les plans physiques et humains. Pour être Nageur Sauveteur, il est tout de même primordial d’être volontaire, de montrer sa motivation et son dynamisme et d’avoir l’envie d’aider les autres. Aimer la mer et être à l’aise dans l’eau me semble également essentiel puisque c’est le milieu dans lequel nous évoluons. Une dernière qualité qui n’est pas toujours énoncée pour être Nageur Sauveteur est d’être sérieux et rigoureux car nous avons tout de même des responsabilités à assumer, comme la sécurité des baigneurs.
Qu’avez-vous appris en étant Nageur Sauveteur ?
Être Nageur Sauveteur permet de gagner en maturité, de prendre des responsabilités au sein des postes de secours. J’ai appris à développer un esprit SNSM que je perçois comme étant un dépassement de soi, un esprit d’entraide, de solidarité et de cohésion entre les différents sauveteurs, et un respect mutuel. Pendant les saisons, les Nageurs Sauveteurs logent tous ensemble, ce qui permet d’apprendre à vivre avec son équipe tout en respectant chaque individu.
Êtes-vous également Sauveteur Embarqué ou pensez-vous le devenir ?
Je ne suis malheureusement pas Sauveteur Embarqué même si ce nouveau défi me tente. Je n’habite pas à côté de la mer mais, lors de mes saisons, j’ai eu l’occasion de monter à bord de CTT (Canots Tous Temps) pour partir en intervention. Les Sauveteurs Embarqués ont été très accueillants et ont toujours été disponibles pour nous transmettre leurs connaissances afin que nous les aidions dans leur mission. Peut-être qu’un jour l’occasion se présentera mais il faudra que je suive les formations nécessaires au préalable.
Quel est votre plus beau souvenir ?
Il y a évidemment beaucoup de souvenirs des formations ou des mois passés en plage. Les plus beaux souvenirs sont ceux des interventions graves qui se terminent bien. Quand les parents sont soulagés que les Sauveteurs aient retrouvé leur enfant par exemple. Mais parfois, le simple fait que des personnes soient reconnaissantes de notre travail et soient rassurées par notre présence suffit à nous faire apprécier notre métier !
Quel a été votre moment le plus difficile ?
Il est arrivé que des moments soient plus difficiles que d’autres en plage, notamment lors d’interventions dans lesquelles une détresse vitale était engagée. La meilleure solution a été de comprendre pourquoi cela avait été difficile et d’en tirer des leçons pour avancer. Tous les moments difficiles peuvent devenir positifs car ils construisent notre expérience et nous apprennent toujours plus de choses.