Remerciements aux Sauveteurs en Mer de la station SNSM de Belle-Île
"Le mercredi 22 Août 2018, mon épouse, la SNSM et les pompiers m’ont sauvé la vie.
Quatre jours après, j’ai encore du mal à réaliser puisque je n’ai aucun souvenir, étant dans un semi coma entre 4 h du matin et 21 h 28.
Quel courage et quel professionnalisme : aider mon épouse dans ces circonstances dramatiques avec tant de gentillesse et de compréhension mais aussi avec toute la volonté de sauver un homme.
Ancré dans l’Anse du Béniguet sur notre voilier de 32 pieds, tout se présentait bien pour cette croisière à 2 voiliers avec notre fils, notre belle-fille et leurs 2 jeunes enfants sur leur voilier de 21 pieds.
Vers 4 h du matin, je fais une obsession sur mon mouillage, craignant de déraper. Mon épouse vérifie qu’il n’en est rien. Mais je persiste dans mon obsession et ressort plusieurs fois. A la 3e fois, mon épouse trouve mon attitude et mon comportement désordonnés. Mais que faire ? Déjà, je ne tiens plus sur mes jambes et mes propos sont hachés voir incohérents; elle réussit cependant à me remettre dans la cabine et se demande si elle ne doit pas m’assommer car je suis devenu très agressif.
Mon épouse essaie d’appeler au téléphone notre fils mais pas de réponse.
À 6 h 42, trop inquiète, mon épouse décide d’appeler les secours. Sur le « bloc marine » elle trouve un numéo à appeler en urgence ; elle est mise en contact avec un médecin qui prévient la SNSM de Belle-Île.
La SNSM décide de venir me chercher au plus vite. Heureusement, la description du mouillage par mon épouse permet au canot de bien cerner l’endroit. Une ½ h après l’appel, le canot était là. 4 sauveteurs montent dans le cockpit dont une infirmière et un médecin qui me retrouvent dans la cabine arrière, sans connaissance.
La décision est prise de m’évacuer.
Tout se passe très vite ensuite, mais je n’en ai aucun souvenir. Seul le récit de mon épouse m’aide à combler ce vide : transport par le canot ultra rapidement vers Port Maria tout en écoutant, en consolant mon épouse et en surveillant mon état.
Puis prise en charge par les pompiers. En cours de route ma situation de santé se dégrade et les pompiers décident d’aller au maximum de leur vitesse. Arrivée aux urgences de Vannes, toujours sans connaissance.
Scanner, ponction lombaire, sonde urinaire mais toujours perte de conscience.
À 19 h 15, mon épouse et un de nos enfants, venu de Paris, sont là. Je ne les reconnais pas.
À 21 h 28 je sors de mon coma.
Sans la volonté chevillée au corps de mon épouse, de la SNSM, des Pompiers et du Service des Urgences de me sauver, peut-être que je ne serais plus là pour vous remercier.
Aujourd’hui, tout danger est écarté, il reste ce vide qui me réveille la nuit. La cause du coma est due à une erreur médicamenteuse de ma part la veille au soir. 3 secondes d’inattention, 17 heures de perte de connaissance et une vie qui aurait pu s’arrêter sans votre intervention. Le mot MERCI est tellement faible !
Mon souhait est de venir vous voir pour :
- d’une part connaître visuellement les personnes qui m’ont sauvé et vous dire de vive voix à quel point j’admire votre réactivité et votre détermination à sauver des vies humaines,
- d’autre part essayer de reconstruire avec vous ce laps de temps de votre intervention.
Dès à présent, pour être concret, je vais vous soutenir à vie. C’est la moindre des choses.
À très bientôt à Belle-Île."
Joël, voilier TY COCK, sauvé le 22 août 2018.
Photo : © Jean-Yves Nicol
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