Sylvana Stoss est une boule d’énergie et de bonne humeur. Son prénom vient de Sicile où elle est née voilà 58 ans avant que ses parents n’immigrent en Alsace. Son nom est celui de son mari Jean-Luc, alsacien de souche. Longtemps, ils ont vécu en Alsace avec leurs quatre enfants, lui travaillant aux mines de potasse. « Quand elles ont fermé, précise Sylvana, mon mari s’est retrouvé en préretraite à 48 ans. Alors on est venu s’installer ici à Saint-Cyprien où on passait déjà nos étés ». Dynamiques, entreprenants, ils montent une sandwicherie. « On se voyait, dit-elle dans un éclat de rire, travaillant six mois par an et, les six autres mois, profitant de notre canot », le Nikita, un Slayer 5.5 de Bénéteau. Si elle leur permet une parfaite intégration dans la vie locale, l’affaire ne tient pas. Il faut vendre. Positive, Sylvana remarque : « On connaissait du monde. Jean-Luc a donc choisi de rejoindre les caamarinénotiers bénévoles de la station et moi j’ai pris un travail à plein temps. La station, c’est une famille de vingt-trois personnes. Des gens sympas, plein de bonne volonté. Quand on mélange tout cela, ça fait une bonne ambiance ». Si bonne qu’en septembre 2017, Sylvana cède aux sirènes du trésorier partant et accepte de lui succéder. Une façon aussi d’être près de son homme qu’elle appelle toujours « Chéri », promu, dans l’intervalle, patron du SNS 216 Notre-Dame de Villerase !
Sa tâche de trésorière n’a rien d’une sinécure. « Ça m’occupe deux et parfois quatre soirées par semaine » à son retour de Perpignan où elle assure la comptabilité d’une société d’aéronautique. Saint-Cyprien – Perpignan, c’est quarante minutes à l’aller, soixante au retour et, en saison, plus encore. Le temps, c’est ce qu’elle donne sans compter. « Si je m’engage, tranche-t-elle, c’est à fond ». Pour sa tribu dont cinq petits-enfants. Pour les comptes de la station. Pour le Yacht club local dont elle est vice-présidente en charge de deux commissions, animation et communication. Pour l’association des usagers du port (ASCUP) dont elle est vice-trésorière… Est-ce assez, trop ? Voilà qu’elle accepte aussi de rejoindre à la SNSM le Comité national des adhésions créé en septembre dernier. Conduit par Bruno Baraduc, vice-président de la SNSM, il est composé de neuf autres bénévoles dont Sylvana. Sa mission est d’approuver la liste des bénévoles appelés à voter aux assemblées générales. Les conditions pour voter : être un bénévole actif depuis trois ans au moins. « C’est tout nouveau, explique Sylvana. Ça fait partie des objectifs de nouvelle gouvernance de la SNSM. Trop neuf pour vous en dire plus ».
Le temps, c’est ce qu’elle donne sans compter. « Si je m’engage, tranche-t-elle, c’est à fond ».
De même expédie-t-elle ses tâches de trésorière : « Je ne veux pas parler des sous ». Elle laisse le sujet au président de la station, Serge Pallares qui préside aussi la fédération française des ports de plaisance. C’est tout juste si elle reconnaît que grimpent au fil des ans les coûts d’entretien du SNS 216 Notre-Dame de Villerase, lancé en 2017. Il sort en moyenne soixante-dix fois par an y compris les entraînements et tire d’affaire une cinquantaine de personnes chaque année. Normal, Saint-Cyprien est le troisième port de plaisance de France avec deux mille deux cents anneaux. Donc autant de bateaux et de propriétaires. « Mais, confie Sylvana, ces derniers sont à peine 10 % à donner à la station. Heureusement que le public même non amariné est généreux. Et la mairie. Et le Lyons club… » Une chance pour la station et toute la SNSM.
Biographie
1963 : Naissance en Sicile. Arrive en Alsace avec ses parents à deux ans et demi.
1980 : CAP d’aide comptable.
2009 : Déménagement d’Alsace à Saint-Cyprien, comptable dans une société d’aéronautique à Perpignan.
2017 : Trésorière de la station SNSM de Saint-Cyprien (Jean-Luc, son mari, est patron du canot)
Septembre 2021: Appelée à la commission nationale des adhésions à la SNSM.
Article rédigé par Patrick Moreau, diffusé dans le magazine Sauvetage n°159 (1er trimestre 2021)