Les grands naufrages dans l'Histoire

Les naufrages de grande enver­gure sont heureu­se­ment rares, mais souvent drama­tiques. Au fil du temps, certains événe­ments tragiques ont marqué l’opi­nion publique et ont aussi permis de faire évoluer la régle­men­ta­tion. Retour sur quelques drames histo­riques.

Des sauveteurs tentent de rejoindre l’Amphitrite, trois-mâts britannique échoué en 1833 au large de Boulogne-sur-Mer, causant la mort de 133 personnes. © DR

Avril 1912, naufrage du Tita­­nic (1500 victimes)

Le trans­at­­lan­­tique, réputé indes­­truc­­tible, heurte un iceberg et coule lente­­ment (cloi­­sons étanches, mais pas assez hautes). S’en­­suit la conven­­tion inter­­­na­­tio­­nale SOLAS, Safety of Life at Sea, qui impose notam­­ment un nombre suffi­­sant d’em­­bar­­ca­­tions de sauve­­tage. Régu­­liè­­re­­ment perfec­­tion­­née, elle reste le texte de base.

Septembre 1934, incen­­die du Morro Castle (134 victimes)

Ce paque­­bot de 146 mètres de long prend feu alors qu’il rallie New York depuis La Havane, capi­­tale de Cuba. Détec­­tion et origine des flammes peu claires, lutte contre l’in­­cen­­die et évacua­­tion mal gérées par l’équi­­page. Cette catas­­trophe accé­­lère les réflexions sur cette cause majeure de sinistres : utili­­sa­­tion de maté­­riaux non combus­­tibles, détec­­teurs de fumée et sprink­­lers, comme à terre, désen­­fu­­mage et protec­­tion contre les fumées.

 

Mars 1987, chavi­­rage du Herald of Free Enter­­prise (193 victimes)

Le ferry chavire et coule à la sortie du port de Zeebrugge, en Belgique, avec plus de 450 personnes à bord. La porte d’ac­­cès des véhi­­cules est restée ouverte à l’avant ! L’Or­­ga­­ni­­sa­­tion mari­­time inter­­­na­­tio­­nale a pres­­crit, dès 1989, l’ins­­tal­­la­­tion, à bord de tous les navires à passa­­gers, de dispo­­si­­tifs permet­­tant de contrô­­ler la ferme­­ture et l’étan­­chéité des portes de char­­ge­­ment et a établi de nouvelles normes de stabi­­lité après avarie.

Septembre 1994, chavi­­rage de l’Esto­­nia (852 victimes)

Le ferry de 150 mètres de long chavire en mer Baltique par gros temps et coule. Il n’y a que 138 resca­­pés. L’ac­­ci­dent accé­­lère l’ap­­pli­­ca­­tion de régle­­men­­ta­­tions globales sur les ferrys à construire et en service, ainsi que sur les équi­­pe­­ments de sécu­­rité pour les passa­­gers, les exer­­cices, les inspec­­tions, etc.

Septembre 2002, chavi­­rage du Joola (2 000 victimes)

Le ferry assu­­rant la liai­­son entre la Casa­­mance et Dakar  (Séné­­gal) a embarqué trois fois plus de personnes que prévu. De plus, la cargai­­son est mal amar­­rée. Il se retourne dans un grain tropi­­cal. À peine 60 personnes survivent.

Janvier 2012, naufrage du Costa Concor­­dia (32 victimes)

Déchi­­re­­ment sur les rochers, puis échoue­­ment du paque­­bot sur la petite île de Giglio, avec plus de 4 000 personnes à bord. Évacua­­tion chao­­tique. Le comman­­dant est condamné à seize ans de prison. À chaud, Yves Lagane, ancien préfet mari­­time et alors président de la SNSM, estime que l’on est passé à deux doigts d’une catas­­trophe bien plus consi­­dé­­rable grâce à l’échoue­­ment tout près du port.

Septembre 2013, échoue­­ment du From­­veur II (0 victime)

Le navire faisant la liai­­son entre Molène et Oues­­sant s’échoue dans le brouillard. Coup de chance, la marée a fini de descendre, le temps est maniable et l’ac­­ci­dent a lieu près du port. Les sauve­­teurs de Molène, d’Oues­­sant et de Cama­­ret-sur-Mer évacuent dans le calme 235 personnes en plusieurs rota­­tions, d’autres embar­­ca­­tions se char­­geant des 127 restantes. Un tel échoue­­ment aurait pu être drama­­tique dans d’autres condi­­tions.

Avril 2014, chavi­­rage du Sewol (304 victimes)

Le ferry relie Incheon à l’île de Jeju, en Corée du Sud. Surcharge, embar­­dée, chavi­­rage au ralenti. Le dispo­­si­­tif de sauve­­tage, rela­­ti­­ve­­ment rapide, n’ar­­rive à récu­­pé­­rer que 172 survi­­vants.