Dans la matinée, ces membres d’un club d’Amiens sont descendus à 20 mètres au pied des impressionnantes falaises de la côte d’Albâtre. Après trente minutes au fond, ils amorcent leur lente remontée. Mais une fois à l’air libre, aucune trace de leur bateau de support, le Confetti.
Ils ne le savent pas, mais le semi-rigide de 7,5 m a subi une avarie moteur. Les deux personnes se trouvant à bord ont heureusement été recueillies par un bâtiment de pêche, L’Atlantis. Mais cela les a empêchées de dériver avec les plongeurs, qu’ils ont perdus de vue. Les six hommes-grenouilles sont livrés à eux-mêmes, dans une mer dont le calme apparent masque les forts courants qui la sillonnent.
Alertés, les sauveteurs de la station du Tréport embarquent sur la SNS 209 Président JC Fortini. Plongeurs pour la plupart, ils savent que le temps est précieux dans une telle situation. Chaque minute qui passe éloigne un peu plus les disparus du dernier lieu où ils ont été repérés. Sur la route, les bénévoles imaginent déjà des schémas de recherche pour être les plus efficaces possible une fois sur place. « Ce qui nous inquiétait le plus était de savoir s’ils seraient ensemble dans l’eau, indique Bruno Fortini, patron de la vedette de deuxième classe. Si ce n’était pas le cas, on pouvait avoir beaucoup de mal à tous les retrouver. »
Excellent réflexe des plongeurs
Les plongeurs ont heureusement un excellent réflexe. N’ayant plus leur bateau support en vue, ils palment plus d’une demi-heure afin de se regrouper. Ils forment ensuite un V avec leurs parachutes de plongée, longues bouées orange de forme oblongue servant à signaler la présence d’une personne sous l’eau ou en surface.
Ce signal voyant permet à l’équipage de la SNS 209 de les localiser rapidement. « Ils étaient bien fatigués, note Bruno Fortini. Il a fallu quinze minutes aux quatre hommes pour parvenir à monter sur la vedette. Et nous avons utilisé notre annexe pour récupérer les deux femmes. » Une fois tout le monde en sécurité, les sauveteurs prennent le Confetti en remorque et déposent le petit groupe à Dieppe, d’où il était parti sans savoir ce qui l’attendait.
Article rédigé par Nicolas Sivan, diffusé dans le magazine Sauvetage n°162 (4ème trimestre 2022)