En 2022, 38 % des interventions des Sauveteurs en Mer concernaient un avarie en lien avec un manque d’entretien du bateau.
Avant toute chose et quel que soit le navire, il est essentiel de s’assurer que la documentation du navire est à jour et que les visites périodiques des matériels soumis à échéance sont faites (survie, extinction, fusées, fumigènes, etc.). Ensuite, côté entretien matériel et mécanique, passons en revue les points de contrôle et vérification que chaque propriétaire de bateau doit faire avant de reprendre la mer à l’arrivée des beaux jours ou après une période d’inactivité prolongée.
En premier lieu, il est important de s’assurer de la propreté des crépines d’admission d’eau de mer et de la carène en général. La crépine est une pièce en forme de grille fixée sur l’orifice des prises d’eau d’un bateau, destinée à faciliter le pompage, même à pleine vitesse, et à filtrer l’eau pompée. Installée sur les prises d’eau, elles participent au process de refroidissement moteur, ou au bon fonctionnement des WC marins, si votre bateau en dispose Il faut également vérifier les lignes propulsives, les appendices, l’absence de cloques et les sorties d’échappement.
Pour un semi-rigide, en plus de s’assurer du bon état général du navire et de la propreté de la carène, n’hésitez pas à contrôler le gonflage et l’absence de fuite aux valves de gonflage des boudins. Dans tous les cas, il est essentiel de s’assurer préalablement que la documentation du navire est à jour et que les visites périodiques des matériels soumis à échéance sont faites (survie, extinction, fusées, fumigènes, etc.).
Pour ceux d’entre vous qui souhaitent procéder eux même à l’entretien de leur bateau, suivez les étapes ci-dessous, recommandées par la Direction technique de la SNSM, sinon, contactez un professionnel !
Comment déshiverner un bateau avec un moteur in-bord ?
- Vérification de la propreté des fonds, notamment en cale machine. Maintenir un navire sain permet de visualiser rapidement une éventuelle fuite. Inspection de la présence de rouille et de l’accorage des éléments à bord ;
- Contrôle de la propreté du filtre eau de mer par le nettoyage du panier. Cette opération est à renouveler fréquemment pour conserver un débit d’eau suffisant vers l’échangeur et éviter une surchauffe (présence de sable, plastique, algues…).
- Vérification de l’état et du bon fonctionnement des passe-coques et des vannes de prise d’eau de mer. Les vannes doivent être manœuvrées régulièrement pour éviter de bloquer leur mécanisme et être fermées lorsque le bateau ne navigue pas afin d’éviter un risque de voie d’eau ;
- Contrôle régulier du joint d’étanchéité de ligne d’arbre ;
- Remplacement annuel de la turbine et du rouet de la pompe à eau de mer, ainsi que des filtres (air, huile, gazole…) ;
- Contrôle du circuit de refroidissement : durites, joints, collecteurs et colliers de serrage (à la recherche de fissures, de fuites ou de desserrages). Démontez et nettoyez les échangeurs tous les deux à trois ans pour garantir la durée de vie d’un moteur ;
- Contrôle du coude d’injection d’eau (risque de colmatage des trous d’injection d’eau) ;
- Contrôle des courroies de transmission, des cardans et des caches de protection, des niveaux des fluides (huiles, refroidissements…) ;
- Test du bon fonctionnement de la fermeture des vannes de gazole ;
- Vérification des batteries des moteurs et du réseau secours (absence de corrosion et tenue de la charge avec vérification au voltmètre), ainsi que du circuit électrique en lui-même, et ce, jusqu’au tableau électrique (état du câblage, des connexions, des alternateurs…) ;
- Vérification du bon fonctionnement des alarmes moteurs, incendie et envahissement d’eau ;
- Contrôle des commandes moteurs, inverseurs et arrêts d’urgence ;
- Essais à quai, puis en charge à différentes allures, avec contrôles et relevés des paramètres (température, pression, consommation, sortie d’eau à l’échappement…).
Il est recommandé de contrôler annuellement et de remplacer, si ils sont usés, les capteurs moteurs et inverseurs.
Comment déshiverner un bateau avec un moteur hors-bord ?
- Contrôle des batteries et du réseau électrique (batteries moteur, faisceau et commande…) ;
- Démontage et contrôle visuel des bougies (idéalement avec un remontage à la clé dynamométrique), de l’embase, des anodes et de l’aileron ;
- Vérification du bon amorçage du circuit d’alimentation en essence, du réservoir, contrôle de l’absence d’eau ou de champignon dans le filtre décanteur, et de la qualité du carburant (couleur, aspect, odeur…) ;
- Remplacement des filtres (air, huile, essence…) et/ou vidange ;
- Pulvérisation d’un produit de protection (type 3 en 1) pour prévenir la corrosion ;
- Vidange de l’embase motrice et du bloc-moteur (4 T), remplacement du joint de bouchon ;
- Dépose de l’hélice, contrôle visuel, graissage de l’arbre, remontage ;
- Nettoyage, contrôle et graissage des pièces permettant la montée/descente du moteur ;
- Contrôle visuel des commandes de gaz, axe de barre/volant, du vérin de barre et du niveau de fluide hydraulique, ainsi que de la conformité et de l’étanchéité du joint de capot moteur et graissage ;
- Essais à quai puis en charge, à différentes allures, avec contrôles et relevés des paramètres moteur et du bon débit du refroidissement.
De manière générale, pour des navires équipés de moteur in-bord ou hors-bord, maintenez le plein pour éviter les phénomènes de condensation et la présence d’eau dans le circuit d’alimentation.Gardez en tête que le correctif coûte plus cher que le préventif en matière d’entretien de son navire.