Les risques de noyade en France

En mer, en lac, en rivière ou en piscine, on dénombre chaque année en France envi­ron 1 000 décès par noyade. C’est la première cause de morta­lité par acci­dent de la vie courante chez les moins de 25 ans. Comment les préve­nir et comment y faire face ? Les réponses de la SNSM.

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© Tim Marshall - Unsplash

Les types et causes de noyade

Afflux des vacan­ciers sur les plages, hausse des tempé­ra­tures et donc de l’at­trait pour les acti­vi­tés nautiques, multi­pli­ca­tion du nombre de piscines privées, etc. On dénombre malheu­reu­se­ment chaque année en France de nombreuses noyades. Défi­nie par l’OMS (Orga­ni­sa­tion mondiale de la Santé) comme une « insuf­fi­sance respi­ra­toire résul­tant de la submer­sion ou de l’im­mer­sion en milieu liquide », on distingue trois types de noyade : mortelle, non mortelle avec séquelles ou non mortelle sans séquelles.

Les jeunes enfants et personnes âgées : les popu­la­tions les plus touchées

Pour mieux appré­hen­der ce phéno­mène, Santé publique France réalise, depuis 2012 et tous les trois ans, une grande étude statis­tique sur les noyades. Celle-ci montre une baisse des cas de près de 10 % entre 2018 et 2021, passant de 1 649 à 1 480. À noter que 2018 déte­nait le record sur l’en­semble des enquêtes « NOYADES ». Cette baisse s’ex­plique très proba­ble­ment par des condi­tions clima­tiques moins favo­rables à la baignade. Dans le même temps, le nombre de décès par noyade acci­den­telle est, lui, stable : un peu moins de 25 % des cas en 2018 contre 27 % en 2021.

Les noyades acci­den­telles ont davan­tage concerné les jeunes et les plus âgés : 22 % des noyades acci­den­telles chez les enfants de moins de 6 ans et 26 % chez les personnes de 65 ans et plus. Elles sont plus fatales après 65 ans : 41 % des noyades sont suivies de décès contre 6 % chez les enfants de moins de 6 ans

Noyades : les lieux les plus fréquents

C’est sans surprise que les noyades acci­den­telles en France sont les plus nombreuses en mer, avec 47 % des cas. Suivent les piscines – tous types confon­dus (privées et muni­ci­pales) – avec 26 % des cas, les plans d’eau douce (lacs, étangs, etc.) et rivières avec 23 %, et 4 % dans d’autres lieux (baignoires, bassins, etc.)

Les noyades en piscine ont concerné davan­tage les jeunes enfants et les noyades en mer davan­tage les personnes plus âgées. Les hommes sont plus souvent victimes d’ac­ci­dents de noyade que les femmes.

Les précau­tions à prendre

La première précau­tion à prendre lorsque l’on rentre dans l’eau est, évidem­ment, de savoir nager. Cela est valable pour tous les baigneurs, pas seule­ment pour les adeptes de loisirs nautiques.

Des dispo­si­tifs pour apprendre à nager et « savoir flot­ter »

L’école et les clubs de nata­tion sont les endroits les plus recom­man­dés pour apprendre la pratique de la nata­tion. Pour faire face à la recru­des­cence des cas de noyade, le gouver­ne­ment a ainsi lancé, en avril 2019, le plan Aisance aqua­tique, visant à inci­ter les parents à faire acqué­rir à leurs enfants les bases du savoir flot­ter, et ce dès le plus jeune âge.

Autre dispo­si­tif natio­nal, J’ap­prends à nager a, par ailleurs, été renforcé en 2019. Il a pour objec­tif de finan­cer des cours de nata­tion pendant les vacances scolaires, le week-end ou lors des temps péri­sco­laires. Vous pouvez retrou­ver sur le site du minis­tère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie asso­cia­tive la liste des clubs parti­ci­pant à ces opéra­tions.

Enfin, vous pouvez, en tant que parent, vous repor­ter sur une série de tuto­riels vidéos produits par le minis­tère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie asso­cia­tive. Ces vidéos de deux minutes vous permet­tront de décou­vrir les bases néces­saires pour fami­lia­ri­ser vos enfants au milieu aqua­tique et leur apprendre à y être plus en sécu­rité.

Les bons gestes pour préve­nir les noyades

Voici une série d’autres recom­man­da­tions pour préve­nir le risque de noyade :

  • Baignez-vous avec vos enfants, même si ce sont de bons nageurs.
  • Baignez-vous dans des zones de baignade surveillées.
  • Respec­tez les inter­dic­tions de baignade, et notam­ment les drapeaux de couleur présents sur les plages. La prise en compte de ces consignes de sécu­rité est primor­diale pour éviter le risque de se noyer.
  • Ne vous baignez pas en cas de grande fatigue (risque de malaise, de perte de connais­sance, par exemple).
  • Ne consom­mez pas d’al­cool avant et pendant la baignade.
  • Nagez de préfé­rence accom­pa­gné.
  • Si vous vous éloi­gnez du rivage, signa­lez votre lieu de baignade.
  • En eau libre, nagez avec une bouée de nage.
  • Nagez de préfé­rence paral­lè­le­ment au rivage et non vers le large.

Que faire en cas de noyade ?

Si vous êtes témoin d’une noyade depuis la plage, le premier réflexe est de préve­nir immé­dia­te­ment les sauve­teurs présents ou d’ap­pe­ler les secours : SAMU, sapeurs-pompiers, secours en mer. Ceux-ci pour­ront inter­ve­nir sur place en quelques minutes, récu­pé­rer le noyé et le conduire dans le centre hospi­ta­lier le plus proche pour le prendre en charge après les gestes de premiers secours prodi­gués par les Sauve­teurs en Mer, les CRS ou les pompiers.

Avant l’ar­ri­vée des secours, si la victime se trouve dans des eaux peu profondes, la première étape consiste à la sortir de l’eau et à attendre une prise en charge de la part de profes­sion­nels de santé. En atten­dant, placez le noyé en posi­tion allon­gée sur le dos, la tête en posi­tion neutre.

Si la noyade a lieu plus loin du rivage et quand cela est possible, il est conseillé de tendre une perche ou de lancer une corde ou une bouée. En effet, la victime d’une noyade peut avoir tendance à s’agrip­per et entraî­ner vers elle la personne qui tente de la sauver. Dans tous les cas, inter­ve­nez en dernier recours : il est en effet d’abord impor­tant de ne pas se mettre soi-même en danger, au risque de se faire empor­ter par le courant.