Frédéric Delanoë, un patron SNSM passionné de mécanique navale

Portrait de Frédé­ric Dela­noë, sauve­teur à Dives-sur-Mer dans le Calva­dos.

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Passionné de mécanique navale, Frédéric veille et entretient les moteurs de la vedette de Dives-sur-Mer. ©D.R.

À Dives-sur-Mer dans le Calva­dos, à côté de Cabourg, le président de la station, Jean-Louis Monteiro, dispose dans son équipe d’un profil à faire rêver bien des stations. Tombé tout petit dans la marmite, Frédé­ric Dela­noë est fils de sauve­teur et a suivi le même chemin : équi­pier depuis 2005 puis patron titu­laire de la vedette depuis 2011. Méca­ni­cien naval de forma­tion, Frédé­ric est cogé­rant du chan­tier naval fami­lial avec Thierry, son père, qui fut lui-même patron du premier canot arrivé à Dives. C’est lui qui lui a trans­mis, très tôt, l’es­prit des Sauve­teurs en Mer, l’em­me­nant en mer dès son plus jeune âge. Toujours engagé mora­le­ment à l’égard de la SNSM, Thierry garan­tit la pleine dispo­ni­bi­lité de son asso­cié de fils.

Père de trois enfants, trop jeunes pour déjà navi­guer, Frédé­ric a 34 ans, et il arpente depuis trente ans le superbe litto­ral de la Côte Fleu­rie. Son œil de profes­sion­nel de la plai­sance iden­ti­fie rapi­de­ment la quasi-tota­lité des coques sur lesquelles la station est appe­lée : il connaît de suite la profon­deur et la forme de la coque, la posi­tion de l’hé­li­ce… et souvent même leurs passa­gers. La SNS 239, la vedette Saint-Sauveur II, de 10,50 m
avec deux moteurs de 270 ch, sort en moyenne trente fois par an, prin­ci­pa­le­ment pour aider des chalu­tiers ou des plai­san­ciers avec des bouts dans les hélices, rame­ner des kite­sur­feurs trop témé­raires, et porter assis­tance à des bateaux de tous types échoués sur des bancs de sable avec les marées. Cette vedette, Frédé­ric la connaît par cœur : il en assure béné­vo­le­ment l’en­tre­tien sur son temps libre, avec l’aide des autres équi­piers. Ses compé­tences en méca­nique sont parfois solli­ci­tées par les stations voisines pour exami­ner les devis divers avant travaux sur leurs embar­ca­tions.

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Passionné de méca­nique navale, Frédé­ric veille et entre­tient les moteurs de la vedette de Dives-sur-Mer. ©D.R.

Mari­ni­ser les béné­voles 

En tant que patron, Frédé­ric se réjouit de voir se présen­ter régu­liè­re­ment des béné­voles, volon­taires pour embarquer.

Il observe cepen­dant, selon son expres­sion fétiche, que « peu sont “mari­ni­sés”* ». À cet effet, il a insti­tué un entraî­ne­ment à la mer de son équi­page les mercre­dis soir, une semaine sur deux, qu’il y ait un beau soleil couchant, une nuit noire, une mer agitée ou une pluie normande.

Ces sorties de forma­tion en mer sont égale­ment un outil formi­dable de cohé­sion

Humble et bien­veillant, Frédé­ric tient à remer­cier les stations voisines de leurs soli­da­rité et amitié, et surtout son équi­page sans qui la SNS 239 ne pour­rait rien.

Mari­ni­ser est un terme emprunté à la méca­nique navale, qui désigne le fait d’adap­ter un moteur de voiture à une utili­sa­tion mari­time, pour qu’il puisse être refroidi à l’eau de mer.

Article rédigé par Etienne Devailly dans le maga­zine Sauve­tage n°155 (1er trimestre 2021)