La formation des sauveteurs a-t-elle évolué depuis ses débuts ?
L’évolution est considérable. La priorité, à l’origine, était de former des patrons, qui formeraient ensuite l’équipage. Mais, les stagiaires ne maîtrisent pas toujours, et d’ailleurs de moins en moins fréquemment, le socle de connaissances de base, car ils n’ont pas tous un vécu marin. Ils sont désormais instituteurs, agents immobiliers, artisans et bien d’autres choses encore. Au-delà de la profession exercée, le bénévole d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier dans ses aspirations. Avant, si on était matelot à la pêche, on était matelot à la SNSM. Si on était patron à la pêche, on était patron à la SNSM. Aujourd’hui, si l’on veut qu’un bénévole se réalise dans son engagement, s’investisse et prenne des responsabilités, l’accompagner et lui donner des perspectives est indispensable. C’est pourquoi nous avons créé des parcours de qualification, qui permettent à un sauveteur de s’affirmer au fur et à mesure des formations, jusqu’à pouvoir devenir patron d’une embarcation, par exemple.
Et d’un point de vue technique, l’enseignement a-t-il été modifié ?
La technique a énormément changé au fil des ans. On dispose de nouveaux outils, comme des cartographies électroniques, des radars plus précis, des sondeurs… La manière de gérer son équipage et la mission a aussi beaucoup évolué. Avant, le patron du bateau était un homme-orchestre qui faisait tout, avec un équipage à sa disposition. Aujourd’hui, on a un vrai travail d’équipe. La fonction de patron n’est plus uniquement de conduire le bateau, mais de conduire la mission et faire en sorte que chacun tienne son rôle à bord. Quand ils interviennent, ils ont anticipé la préparation des équipements, le rôle de chacun à bord et la manière d’opérer. Nos bénévoles ne sont pas des amateurs.
Y a-t-il des qualités nécessaires pour devenir sauveteur embarqué ?
Tout le monde peut le devenir en s’impliquant. Mais je dirais qu’il faut avoir envie de servir les autres et une bonne capacité à travailler en équipe. Disposer d’assez de caractère pour se confronter à la mer est important, mais pas de trop d’ego pour pouvoir agir en groupe. Il est aussi essentiel de savoir aborder la mer avec humilité, car elle ne manque jamais une occasion de nous rappeler à l’ordre.