Secouru par la SNSM après un accident de Jet-Ski, il nous livre ses conseils

Un pratiquant de loisirs nautiques a été secouru par les Sauve­teurs en Mer dans le Bassin d’Ar­ca­chon, après un acci­dent esti­val de Jet-Ski. Témoi­gnage d’une victime, qui est égale­ment un fidèle dona­teur de la SNSM.

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Les locations de Jet-Ski® attirent de plus en plus de public, pratiquants de loisirs nautiques amateurs ou plus aguerris. © Pixabay

Fin août 2021, un navi­ga­teur aguerri et pratiquant de loisirs nautiques, – que nous appel­le­rons Sylvain –, 65 ans, termine sa saison de navi­ga­tion par une jour­née en Jet-Ski® sur le Bassin d’Ar­ca­chon. Avec ses eaux turquoise, ses bancs de sable d’un blanc imma­culé, le Bassin d’Ar­ca­chon attire chaque année des pratiquants du nautisme de plus en plus nombreux.

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Image idyl­lique du Bassin d’Ar­ca­chon vu du ciel avec ses bancs de sable toujours en mouve­ment. © DR

Mais ce cadre idyl­lique a son lot de parti­cu­la­ri­tés et cache d’im­por­tantes diffi­cul­tés de navi­ga­tion. Pour exemple, les bancs de sable et les bas-fonds changent régu­liè­re­ment de posi­tion, provoquant des brisants et des baïnes, véri­tables dangers dans lesquels il est possible de rester bloqué.

« Ce matin-là, j’ai loué un scoo­ter des mers impo­sant et puis­sant », explique Sylvain. Après quelques heures de navi­ga­tion, les condi­tions météo­ro­lo­giques se dété­riorent. « Un brisant me retourne et m’éjecte du scoo­ter des mers. Je me retrouve soudai­ne­ment dans l’eau. Heureu­se­ment, je suis protégé du froid grâce à ma combi­nai­son inté­grale. Encer­clé par une zone de brisants éten­due, je véri­fie tout de suite la ferme­ture du coffre du Jet-Ski® qui contient mon télé­phone portable, protégé dans un sac étanche. Le coffre est bien fermé, je saisis le sac. À cet instant, je réalise que le prix de la vie est de 15 euros, le coût d’une housse étanche pour le télé­phone ! J’es­saye tant bien que mal de redres­ser le scoo­ter des mers, mais il est lourd et sa surface est glis­sante. La seule surface d’ac­croche possible est la grille de la turbine. Toute­fois, à certains endroits, ma main peut rester coin­cée. J’ap­pren­drai plus tard que le sens de redres­se­ment d’un Jet-Ski® n’est pas norma­lisé, il varie selon le modèle et la marque. Il peut s’ef­fec­tuer de bâbord à tribord ou bien de tribord à bâbord. Dans un ultime effort, je réus­sis à redres­ser le scoo­ter des mers et tente de le redé­mar­rer, en vain. Le moteur est noyé. »

Comment contac­ter les secours en mer en cas d’ac­ci­dent avec un Jet-Ski® ?

Sylvain saisit alors son télé­phone portable. « Mon premier réflexe est d’ap­pe­ler un ami pêcheur qui a l’ha­bi­tude de navi­guer dans la même zone que moi. Comme il ne répond pas, je contacte le CROSS et leur explique la situa­tion. Ils me disent qu’ils me rappellent d’ici quatre minutes. L’ap­pel tardant à être reçu et crai­gnant de déri­ver près de la zone des brisants, je les contacte à nouveau. Une bonne idée car mon numéro étant masqué, le CROSS n’avait pu me rappe­ler », reprend-il. Vingt minutes plus tard, un héli­co­ptère de la Sécu­rité civile arrive sur zone, suivi par une embar­ca­tion de la Gendar­me­rie, puis par les Sauve­teurs en Mer. « Ils me font monter à bord de la vedette et contrôlent mon état de santé. Le remorquage du Jet-Ski® est diffi­cile compte tenu des mauvaises condi­tions météo­ro­lo­giques. » Les sauve­teurs féli­citent Sylvain de sa gestion calme de la situa­tion et de sa mise en rela­tion avec la chaîne des secours. Ils lui ont livré des conseils de préven­tion pour sa prochaine sortie sur la route du retour au port.

Les conseils des Sauve­teurs en Mer pour éviter les acci­dent avec un Jet-Ski®

  • Il est prudent de consul­ter les condi­tions météo­ro­lo­giques avant de sortir en mer, et de privi­lé­gier les sorties à marée descen­dante.
  • Il est impor­tant de préve­nir un proche de sa sortie nautique et de dispo­ser d’outils de commu­ni­ca­tion afin de contac­ter les secours si besoin (VHF et/ou télé­phone portable posi­tionné sur soi dans une housse étanche).
  • Porter un gilet de sauve­tage équipé d’un signal lumi­neux est obli­ga­toire.
  • Une combi­nai­son isother­mique est recom­man­dée afin de préve­nir du froid et des lésions dues à la turbine et au choc éven­tuel à la surface de l’eau.
  • Il faut obli­ga­toi­re­ment être équipé d’un anneau et d’un cordage permet­tant le remorquage.

Retrou­vez les conseils préven­tion des Sauve­teurs en Mer sur la pratique du scoo­ter des mers.

Sortir bien équipé, un indis­pen­sable en termes de sécu­rité sur un Jet-Ski®

Cet acci­dent a sensi­bi­lisé Sylvain sur l’im­por­tance de la préven­tion et de la sécu­rité. « Vous savez, je navigue depuis plus de cinquante ans, partout en France et sur tous types d’em­bar­ca­tions. Je connais bien les eaux du Bassin d’Ar­ca­chon que je fréquence depuis 1966. Et pour­tant, j’ai moi aussi été victime d’un acci­dent. Depuis, je me dis constam­ment que j’ai épuisé mon capi­tal chance. Je suis désor­mais les conseils de la SNSM sur l’équi­pe­ment recom­mandé. Je garde mon télé­phone portable sur moi dans une housse étanche et non plus dans le coffre du Jet-Ski®. J’ai acheté des lunettes loupe, du velcro pour accro­cher mon portable sur ma combi­nai­son si besoin, un sac à dos étanche dans lequel se trouvent une bouteille d’eau et une VHF étanche capable d’in­diquer ma posi­tion au CROSS en cas de problème. Dona­teur à la SNSM, je suis d’au­tant plus convaincu de l’im­por­tance de soute­nir finan­ciè­re­ment l’as­so­cia­tion afin que les Sauve­teurs en Mer puissent conti­nuer à sauver des vies en ayant, eux aussi, un équi­pe­ment perfor­mant et sécu­ri­taire », conclue-t-il humble­ment.

Article rédigé par Alexis Haton