Fin août 2021, un navigateur aguerri et pratiquant de loisirs nautiques, – que nous appellerons Sylvain –, 65 ans, termine sa saison de navigation par une journée en Jet-Ski® sur le Bassin d’Arcachon. Avec ses eaux turquoise, ses bancs de sable d’un blanc immaculé, le Bassin d’Arcachon attire chaque année des pratiquants du nautisme de plus en plus nombreux.
Mais ce cadre idyllique a son lot de particularités et cache d’importantes difficultés de navigation. Pour exemple, les bancs de sable et les bas-fonds changent régulièrement de position, provoquant des brisants et des baïnes, véritables dangers dans lesquels il est possible de rester bloqué.
« Ce matin-là, j’ai loué un scooter des mers imposant et puissant », explique Sylvain. Après quelques heures de navigation, les conditions météorologiques se détériorent. « Un brisant me retourne et m’éjecte du scooter des mers. Je me retrouve soudainement dans l’eau. Heureusement, je suis protégé du froid grâce à ma combinaison intégrale. Encerclé par une zone de brisants étendue, je vérifie tout de suite la fermeture du coffre du Jet-Ski® qui contient mon téléphone portable, protégé dans un sac étanche. Le coffre est bien fermé, je saisis le sac. À cet instant, je réalise que le prix de la vie est de 15 euros, le coût d’une housse étanche pour le téléphone ! J’essaye tant bien que mal de redresser le scooter des mers, mais il est lourd et sa surface est glissante. La seule surface d’accroche possible est la grille de la turbine. Toutefois, à certains endroits, ma main peut rester coincée. J’apprendrai plus tard que le sens de redressement d’un Jet-Ski® n’est pas normalisé, il varie selon le modèle et la marque. Il peut s’effectuer de bâbord à tribord ou bien de tribord à bâbord. Dans un ultime effort, je réussis à redresser le scooter des mers et tente de le redémarrer, en vain. Le moteur est noyé. »
Comment contacter les secours en mer en cas d’accident avec un Jet-Ski® ?
Sylvain saisit alors son téléphone portable. « Mon premier réflexe est d’appeler un ami pêcheur qui a l’habitude de naviguer dans la même zone que moi. Comme il ne répond pas, je contacte le CROSS et leur explique la situation. Ils me disent qu’ils me rappellent d’ici quatre minutes. L’appel tardant à être reçu et craignant de dériver près de la zone des brisants, je les contacte à nouveau. Une bonne idée car mon numéro étant masqué, le CROSS n’avait pu me rappeler », reprend-il. Vingt minutes plus tard, un hélicoptère de la Sécurité civile arrive sur zone, suivi par une embarcation de la Gendarmerie, puis par les Sauveteurs en Mer. « Ils me font monter à bord de la vedette et contrôlent mon état de santé. Le remorquage du Jet-Ski® est difficile compte tenu des mauvaises conditions météorologiques. » Les sauveteurs félicitent Sylvain de sa gestion calme de la situation et de sa mise en relation avec la chaîne des secours. Ils lui ont livré des conseils de prévention pour sa prochaine sortie sur la route du retour au port.
Les conseils des Sauveteurs en Mer pour éviter les accident avec un Jet-Ski®
- Il est prudent de consulter les conditions météorologiques avant de sortir en mer, et de privilégier les sorties à marée descendante.
- Il est important de prévenir un proche de sa sortie nautique et de disposer d’outils de communication afin de contacter les secours si besoin (VHF et/ou téléphone portable positionné sur soi dans une housse étanche).
- Porter un gilet de sauvetage équipé d’un signal lumineux est obligatoire.
- Une combinaison isothermique est recommandée afin de prévenir du froid et des lésions dues à la turbine et au choc éventuel à la surface de l’eau.
- Il faut obligatoirement être équipé d’un anneau et d’un cordage permettant le remorquage.
Retrouvez les conseils prévention des Sauveteurs en Mer sur la pratique du scooter des mers.
Sortir bien équipé, un indispensable en termes de sécurité sur un Jet-Ski®
Cet accident a sensibilisé Sylvain sur l’importance de la prévention et de la sécurité. « Vous savez, je navigue depuis plus de cinquante ans, partout en France et sur tous types d’embarcations. Je connais bien les eaux du Bassin d’Arcachon que je fréquence depuis 1966. Et pourtant, j’ai moi aussi été victime d’un accident. Depuis, je me dis constamment que j’ai épuisé mon capital chance. Je suis désormais les conseils de la SNSM sur l’équipement recommandé. Je garde mon téléphone portable sur moi dans une housse étanche et non plus dans le coffre du Jet-Ski®. J’ai acheté des lunettes loupe, du velcro pour accrocher mon portable sur ma combinaison si besoin, un sac à dos étanche dans lequel se trouvent une bouteille d’eau et une VHF étanche capable d’indiquer ma position au CROSS en cas de problème. Donateur à la SNSM, je suis d’autant plus convaincu de l’importance de soutenir financièrement l’association afin que les Sauveteurs en Mer puissent continuer à sauver des vies en ayant, eux aussi, un équipement performant et sécuritaire », conclue-t-il humblement.
Article rédigé par Alexis Haton