1 Restez solidaires en mer !
Vous avez été très nombreux à révéler votre sens de la solidarité pendant la crise du coronavirus. Continuez. La solidarité en mer n’est pas réservée aux Sauveteurs en Mer, prêts à sortir bénévolement trois cent soixante-cinq jours par an, vingt-quatre heures
sur vingt-quatre. Navigateurs, écoutez le canal 16 sur votre radio de bord pour savoir si un autre bateau n’a pas besoin d’aide près de vous. Inquiétez-vous, si vous en voyez un apparemment en panne ou cafouillant. Si vous remarquez quelque chose d’anormal, un
OFNI par exemple (objet flottant non identifié qui peut endommager un bateau) ou une bouée non éclairée qu’un coup de vent a réussi à déplacer, signalez-le sur le canal 16 de votre radio VHF (70 sur une VHF ASN), en commençant votre message par « Sécurité, sécurité, sécurité ».
La solidarité concerne absolument tous les usagers de la mer. La première des solidarités est d’ailleurs celle qui consiste à ne pas faire d’imprudence pour ne pas mettre en danger ceux qui tenteront de vous sauver. Les pratiquants expérimentés du surf, du kite, de la planche à voile ou du kayak savent bien que leur sécurité est dans une large mesure assurée par les autres pratiquants, qui les surveillent du coin de l’œil s’inquiéteront s’ils ont un problème. Les plongeurs expérimentés savent bien qu’on ne plonge jamais seul, même en apnée. En cas de malaise ou d’incident qui vous coince au fond de l’eau, l’intervention rapide de l’autre est décisive. Ce principe est valable pour toutes les pratiques nautiques, scooter des mers, paddle… Même les baigneurs sont concernés. Ayez l’œil sur vos voisins de baignade.
Contrairement à ce qu’on imagine, la personne en train de se noyer ne se manifeste pas par des grands gestes et de grands cris. La noyade est souvent « silencieuse », comme disent les spécialistes. Inquiétez-vous de tout comportement anormal.
La solidarité, enfin, peut consister à assister aux formations de secourisme de base qui sont de plus en plus largement offertes aux citoyens. Parfois par les Sauveteurs en Mer lors des différentes fêtes de la saison estivale. Elles permettent de prodiguer des
premiers soins qui peuvent être déterminants en attendant l’arrivée des secours. Même si vous n’avez pas de connaissance en secourisme, vous pouvez vous inscrire sur l’application Sauv life qui permet aux citoyens volontaires d’aider une victime. Par exemple, si vous êtes à proximité d’une personne qui fait un arrêt cardiaque, les secours pourront vous contacter et vous guider dans les gestes à prodiguer, avant d’arriver sur place.
2 Préparez-vous avant toute activité en mer !
Dites-vous que cela fait partie du plaisir de la navigation et des loisirs nautiques : s’être suffisamment préparé pour que la sortie reste un plaisir. La checklist est considérable. Limitons-nous à quelques exemples. Vous n’imaginez pas le nombre d’appels au secours dus à des pannes de moteur basiques, voire à des réservoirs de carburant vides. Attention, le sauvetage de la vie humaine est gratuit ; pas celui du matériel. Les sauveteurs vous feront payer le remorquage de votre bateau (vérifiez votre assurance). Se
préparer, c’est aussi, par exemple, s’assurer qu’une personne tombée à la mer de votre embarcation pourra remonter. L’homme à la mer reste la première cause de décès enregistrée par le sauvetage en mer. Et de loin : 33 sur 80 en 2019. On se noie aussi dans
les ports, les marinas, et au mouillage. Même sur un petit bateau à moteur, même sur un pneumatique semi-rigide, seuls les athlètes remonteront à bord si vous n’avez pas prévu au moins une petite échelle. Et évidemment, assurez-vous que vos gilets gonflables sont en ordre de marche et que vos équipiers savent les utiliser. Se préparer, c’est aussi marquer son matériel, qu’il s’agisse de la
bouée de repérage d’un plongeur, d’une aile de kite, d’une annexe gonflable… Un nom, un ou deux numéros de téléphone. Si vous avez perdu votre matériel parti à la dérive, les sauveteurs pourront vérifier rapidement si quelqu’un est vraiment en danger. Pour une
famille à la plage, se préparer, c’est avoir repéré le poste des sauveteurs ou, sur une plage non surveillée, la borne d’appel, le téléphone utile, voire les panneaux qui alertent sur des dangers particuliers : courants, rochers, vives, etc. Et, une fois de plus, s’être
initié aux premiers gestes de secours. Les enfants sont souvent plus réceptifs que les adultes. Profitez des vacances pour le faire avec eux.
3 Suivez les prévisions météo
Information le plus souvent gratuite, la prévision météo est disponible aujourd’hui beaucoup plus largement qu’hier. Radio, téléphone, internet, tous les canaux sont bons. Sur les plages, elle est souvent affichée sur le poste des nageurs sauveteurs, dans les ports à la
capitainerie. De la prévision à un jour, avec tendance pour le lendemain, on est passé à des prévisions pour la semaine et des tendances pour la quinzaine ! Profitez-en, tout en ayant conscience que la situation, donc les prévisions, évoluent sans arrêt ! N’en restez pas à la situation regardée sur internet ou entendue à la télévision la veille de votre sortie. Actualisez au moment d’y aller grâce à internet ou à la radio, si vous êtes sur un bateau. Les tendances à plus de trois ou quatre jours, considérez-les comme des indications générales, pour une vaste zone. Ne vous fiez pas trop aux prévisions détaillées à cette échéance. Les modèles numériques, c’est formidable, mais l’expérience du météorologue, ce n’est pas mal non plus. Le bulletin marine officiel de Météo France est rédigé par un humain qui peut corriger d’après son expérience, alors que les modèles numériques n’ont pas encore fini de tourner. Ne vous limitez pas à la direction et à la force du vent. Regardez la hauteur des vagues qui peut surprendre, notamment après une période de temps agité (la hauteur, c’est la différence entre le creux et la crête). Et ne considérez pas que la météo est faite seulement pour les patrons pêcheurs et les skippers de voiliers. Si le vent tombe alors que le kite-surfeur est parti bien loin, il est bien ennuyé. Si le brouillard vous prend, quand vous êtes en pleine pêche à pied, vous vous en souviendrez (vérifiez que votre smartphone dispose d’une boussole). Si vous débutez en kayak de mer, vous risquez d’apprendre à vos dépens qu’un vent de force 3, idéal pour la voile, devient vite dur à remonter à la pagaie. Et à la plage, si vous voyez votre enfant partir à la dérive sur sa belle bouée rose en forme de dauphin, vous vous rappellerez ce qu’est un vent de terre.
4 En Manche et Atlantique, faites attention à la marée
La marée cache ou découvre le rocher dangereux près de la plage, empêche ou permet de rentrer au port, crée le risque d’échouement (plus grave à marée descendante qu’à marée montante, bien sûr). La marée qui remonte vite dans les zones de grand marnage peut rapidement rattraper le pêcheur à pied ou le simple promeneur, voire l’isoler sur une partie plus haute où il se croit en sécurité, alors qu’elle lui ferme déjà le chemin du retour. Dès qu’elle commence à remonter, abandonnez crevettes et crabes et rentrez. La mer crée les courants de marée qui peuvent par endroits être très, très forts. Elle peut empêcher le baigneur de revenir vers la plage, surtout dans les zones à « bâches » ou à « baïnes » (rips pour les anglophones), dans le nord ou le long de la côte landaise. Ces grandes mares se vident à marée descendante en créant un courant qui entraîne au large. Ne luttez pas ; laissez-vous porter en essayant de vous signaler et de revenir plus loin.
Amateurs de voile, si vous découvrez la navigation en Manche ou à la pointe de la Bretagne, le premier document à regarder pour planifier une navigation est la carte des courants, et son évolution heure par heure. Il vaut évidemment mieux que le tapis roulant
vous emmène dans la bonne direction. À quelques fortes nuances près. Dans certaines zones comme le raz de Sein, le courant, même portant, lève une telle mer qu’il faut passer à l’étale, quand le courant faiblit et s’annule avant de s’inverser. Il faut aussi vérifier
les directions relatives du vent et du courant, car vent contre courant lève une mer hachée qui a vite fait de créer des problèmes.
Alcool et drogue à bord
Les pratiquants de sports nautiques ne sont pas encore soumis à l’Alcotest. Mais nous risquons bientôt d’en passer tous par-là à
cause de quelques fêtards qui ne savent pas rester tranquillement au mouillage ou au port quand ils ont bu (en faisant attention de
ne pas tomber à l’eau et de ne pas importuner les bateaux voisins). On voit trop d’accidents, parfois mortels, qui sont manifestement
dus à un excès d’alcool, voire de drogue à la barre. Rappelons que le principe général de la réglementation plaisance est celui de la
responsabilité du skipper.
5 En Méditerranée, prenez le vent au sérieux : Il tue
C’est le premier jour des vacances. Il fait grand bleu, chaud. On n’a qu’une envie : se jeter à l’eau. Absurde de s’intéresser à la météo. Pire, on la regarde et on ne la prend pas au sérieux. Impossible que ce temps splendide vire au coup de vent si vite. Et pourtant c’est vrai. En Méditerranée, le temps peut changer très rapidement : le vent monte et les rafales sont pires qu’en Atlantique. Prenez la Grande Bleue au sérieux, que vous soyez baigneur, pratiquant de paddle, de bateau à moteur ou de voile. La mer, plus courte qu’en Atlantique, casse les bateaux. Le mouillage, si tranquille il y a une heure, se transforme en piège. Un phénomène quasi quotidien vous donne un avant-goût du problème dans certaines zones : la « brise » thermique qui se lève en milieu de journée et souffle de la mer vers la terre. « En Méditerranée, le vent tue », nous disait Antoine Ferri, l’ancien directeur du CROSS Med, citant Yves Joly, ancien préfet maritime de la zone.
6 Sachez dire non
Personne n’aime renoncer, pourtant la sagesse le commande parfois. Si la météo n’est pas bonne, notamment. Quand le vent et la mer sont « limites » pour votre bateau, la stratégie consistant à « sortir pour voir » est très mauvaise. Par mauvais temps, il est souvent plus dangereux de faire demi-tour, revenir vers la côte et tenter de rentrer au port que de rester au large. Ayez toujours une marge de sécurité qui vous permet de renoncer à partir, par exemple si vous devez ramener un bateau de location ou reprendre le travail. Ce précepte ne s’applique pas qu’aux skippers. Il concerne aussi bien le père de famille privant ses enfants d’aller se baigner sur la plage non surveillée qui était « si géniale » hier, avant l’arrivée du vent et des vagues. Il est difficile à appliquer pour tout le monde. Pensez au moniteur de plongée, qui a la responsabilité de ne pas faire plonger quelqu’un qu’il trouve trop fatigué ou insuffisamment qualifié.
Même les Sauveteurs en Mer ont le droit et le devoir de ne pas y aller s’ils estiment que ce n’est pas raisonnable.
7 Adaptez votre pratique à votre âge
Vous avez un an de plus que l’été dernier. C’est incontestable. Pour les petits qui ont appris à nager entre-temps, c’est un progrès. Pas pour les autres. L’âge donne éventuellement sagesse et expérience au skipper d’un bateau, mais il n’améliore pas sa résistance physique. En dehors des plus jeunes, qui se noient surtout en piscine, la noyade menace surtout les plus âgés, au-delà de 65 ans. Difficile d’accepter qu’il faille faire plus attention au choc thermique de l’entrée dans l’eau froide, ne pas trop s’éloigner de la zone où on a pied, etc. En fait, la lente érosion des moyens physiques commence assez tôt, quels que soient nos efforts pour rester en forme (et la baignade raisonnable en fait partie). Dès l’âge de 25 ans, la fréquence des noyades augmente régulièrement avec l’âge. Nous trouvons normal qu’un grand sportif comme Martin Fourcade (biathlon) ait pris sa « retraite » de la compétition, en mars 2020, à 31
ans. Mais nous acceptons difficilement d’en tirer les conséquences.
Vrai pour la baignade, ce précepte l’est pour toutes les activités nautiques où il faut éviter d’être à bout de fatigue pour revenir en sécurité, qu’il s’agisse d’affronter un coup de vent au large ou de retourner à la plage avec son kite. Le grand spécialiste des accidents de plongée, le docteur Mathieu Coulange, signale que nombre d’accidents touchent des plongeurs expérimentés qui, l’âge venant, n’acceptent pas de plonger un peu moins longtemps, un peu moins profond. Comme le docteur Pierre Michelet, grand
spécialiste de la noyade, Mathieu Coulange souligne l’importance du risque cardiaque. Un malaise dans l’eau, et plus encore au fond de l’eau, a plus vite fait de tourner au drame qu’un malaise à pied sec.
8 Ayez de quoi appeler les secours
L’idéal, c’est une VHF, radio qui vous permet d’appeler directement le CROSS, le centre officiel qui coordonne le sauvetage, mais aussi tous les bateaux autour de vous, et qui permet aux sauveteurs de vous localiser avec précision d’après la direction d’où vient votre appel. Elle n’est pas réservée aux gros bateaux. Une VHF portable, étanche, flottante, pèse dans les 300 grammes, et il y en a à partir de 150 euros. Elle a sa place dans un semi-rigide qui s’en va taquiner les rochers un peu loin ou sur l’un des kayaks d’une sortie en groupe. Pensez à bien la charger avant de partir. À défaut, un portable dans une pochette très étanche
est évidemment utile. Enregistrez bien les deux numéros courts d’appel des secours, 112 et 196, le premier étant plus général, le deuxième plutôt dédié à la navigation, car il appelle directement le CROSS de la zone.
Si vous vous baignez sur des plages non surveillées, repérez bien l’éventuelle borne d’appel ou le panneau indiquant le numéro local qu’on peut appeler. Faute d’électronique, tout est bon pour attirer l’attention, les fusées de détresse bien sûr, mais aussi le petit miroir reflétant le soleil ou la flash light (lampe à éclats) étanche, bien visible de nuit. On part de jour, mais on peut être incapable de revenir et avoir besoin de se signaler de nuit.
Enfin, il y a DIAL (voir encadré). DIAL, c’est un dispositif individuel d’alerte et de localisation conçu par les Sauveteurs en Mer pour prévenir les secours en cas de difficulté. En vente sur la boutique en ligne de la SNSM, il permet d’alerter d’abord un proche (solidarité) qui appelle les secours s’il ne peut pas vous venir en aide tout seul.
DIAL, la balise-bracelet qui sauve
Pour 149 euros, vous pouvez commander DIAL, une balise étanche, équipée d’un GPS et montée sur un bracelet, conçue par les Sauveteurs en Mer, pour tous les usagers de la mer, pratiquant dans la zone côtière, en général très bien couverte par les relais de téléphonie mobile. Que vous pratiquiez n’importe quelle activité nautique – le kite, le kayak, la planche à voile, le paddle, le scooter des mers… – il est fait pour vous. Grâce au GPS du bracelet et à sa communication avec le réseau mobile (abonnement multiopérateurs inclus), un proche qui a chargé l’application peut vous suivre en permanence sur son téléphone. Si quelque chose ne va pas, vous appuyez sur un bouton pour donner l’alerte. Si votre proche ne peut pas vous apporter son aide, il transmet l’alarme aux secours qui peuvent suivre votre position précise et vous récupérer vite, avant que l’hypothermie ne commence à faire sentir ses effets. Cerise sur le gâteau, DIAL est une solution de sécurité utilisable pour tous les loisirs de plein air (plaisance et loisirs nautiques, randonnée, trekking, trail, ski…). https://laboutique.snsm.org
9 Évitez le « suraccident »
En mer, l’accident est souvent le résultat d’un enchaînement d’incidents : on se penche par-dessus bord pour démêler un filet et on devient un « homme à la mer » ; l’électronique est en panne, on s’acharne à continuer quand même sans carte papier ni livre des feux et on finit de nuit, sur un rocher ; le bateau qui doit récupérer les plongeurs est en panne à la dérive, alors que le vent s’est levé, et les empêche de rejoindre l’embarcation. Le suraccident est celui qui s’ajoute à tout cela. Le plus classique : le bout qui se prend dans l’hélice du bateau et le prive de propulsion alors qu’il essaye de se tirer d’un mauvais pas ou d’en aider un autre. Le pire, vous l’avez lu souvent : « Il ou elle se noie en tentant de porter secours. » Les sauveteurs honorent les simples citoyens qui en sauvent d’autres. Ils décernent même tous les ans un prix à ces « citoyens de la mer ». Ils vous conseillent vivement de ne pas tenter le sauvetage. Ou tout au moins, de prendre le petit temps qui change tout, pour s’assurer que quelqu’un appelle les secours et vous munir d’un objet flottant auquel la victime pourra s’accrocher sans vous entraîner. Les sauveteurs, eux-mêmes, ont pour consigne de toujours prendre leurs précautions. Ne soyez pas étonnés s’ils commencent par tourner autour de vous pour évaluer la situation. Un exemple : avant
d’embarquer un kite-surfeur en perdition sur leur embarcation, ils vont commencer par maîtriser l’aile tombée à l’eau et la dégonfler pour qu’elle ne risque pas d’être reprise par le vent et de blesser quelqu’un pendant la manœuvre.
10 Soutenez les Sauveteurs en Mer
Pour poursuivre leurs missions, dans les meilleures conditions d’intervention et de sécurité pour tous, les Sauveteurs en Mer – qui surveillent plages et littoral l’été, et qui interviennent toute l’année au large – ont besoin de s’entraîner et de se former. Leur matériel,
son entretien et leur formation ne sont pas gratuits. Vous pouvez donc soutenir la SNSM de deux manières. En les aidant financièrement par le biais d’un don. Et encouragez vos proches à vous imiter si vous le faites déjà !
Devenir sauveteur est aussi une possibilité. Pour les jeunes qui seraient prêts à y consacrer une partie de leurs vacances l’été prochain, cet été est le bon moment pour se renseigner et s’inscrire auprès du centre de formation et d’intervention le plus proche de
chez eux. Il y en a de nombreux dans toute la France, même loin de la mer. Les personnes qui habitent ou vont habiter près d’une station de sauvetage, quel que soit leur métier, peuvent aussi se renseigner pour devenir sauveteur embarqué. Les sauveteurs ne
sont pas seulement des professionnels ou d’anciens professionnels de la mer. Rejoignez les Sauveteurs en Mer, et
restons tous solidaires.
Retrouvez quelques conseils des Sauveteurs en Mer en vidéo :
Le soleil n’est pas toujours un ami
La station saisonnière SNSM de Bernières-sur-Mer, dans le Calvados, fait depuis longtemps de la prévention autant que du sauvetage à destination de tous ceux qui viennent y profiter de la plage, de la mer et du vent : baigneurs et pratiquants du kite, du paddle, du kayak. Depuis qu’il en est devenu le président, après avoir été sauveteur embarqué, Jean-Louis Haudrechy a étendu cette action au soleil. Quelques autres stations de la zone ont emboîté le pas. En partenariat avec Unicancer et la Ligue
contre le cancer, la SNSM informe sur les bienfaits d’un peu de soleil et les méfaits de trop de soleil sans protection. Le président tient beaucoup à ce qu’on ne parle pas que des risques.
Le danger est néanmoins de plus en plus présent. Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a triplé entre 1980 et 2012, notamment les mélanomes – des tumeurs malignes, prévient l’Institut national du cancer. Le rythme ralentit peut-être un peu depuis grâce au dépistage et à la prévention. Causes de l’augmentation ? Le principal responsable est l’excès d’UV du soleil. Nous nous exposons ou nous sommes exposés depuis l’enfance au soleil, plus que les générations précédentes, notamment à la plage et en mer. L’Organisation mondiale de la santé évoque aussi la dégradation de la couche d’ozone qui filtre moins les UV.
En pratique, retenez que nous sommes très inégaux devant le soleil. Une personne très brune naturellement sera beaucoup moins en danger qu’une personne à peau blanche et taches de rousseur. Les protections des rayons directs (parasol, chapeau) ne suffisent pas quand le soleil est réverbéré par la surface de la mer ou le sable de la plage. Une crème solaire réellement protectrice et renouvelée toutes les deux heures s’impose. Évitez la mi-journée et le début de l’après-midi, surtout si vous êtes fragiles. Et protégez tout particulièrement les enfants. « Les gens savent, mais négligent ou pensent se protéger, mais se protègent mal », constate Jean-Louis Haudrechy.