Depuis cent ans, les sauveteurs sont ancrés à Trebeurden

Les 34 Sauve­teurs en Mer de cette petite ville balnéaire du Finis­tère sont très bien inté­grés à la vie locale. Preuve en est : pour célé­brer le cente­naire de la station de sauve­tage, ils ont orga­nisé une fête où se sont pres­sées près de 15 000 personnes.
 

Une partie des bénévoles de la station de Trebeurden.
Rudy Coulon (à gauche), président de la station de Trebeurden, et les équipiers de retour d’entraînement des nageurs de bord. Dominique Malécot

Le canot de sauve­tage fait partie du paysage depuis les années 1930 pour les vacan­ciers qui se pressent l’été sur les côtes bretonnes. Il symbo­lise le dévoue­ment des marins qui n’hé­sitent pas à se lancer, parfois en pleine nuit noire, dans la tempête, pour aller au secours des naufra­gés.

C’est notam­ment le cas à Trébeur­den, petite station balnéaire des Côtes-d’Ar­mor. Blotti dans la baie de Lannion, son port accueille, depuis tout juste cent ans, des Sauve­teurs en Mer. Contrai­re­ment à certaines stations nées avec l’es­sor des bains de mer, celle de Trébeur­den a été, dès l’ori­gine, vouée au sauve­tage des marins. Elle était consti­tuée d’une maison-abri prolon­gée par une cale de mise à l’eau, où station­nait l’Al­bert Henriette, un canot de 9,80 mètres équipé d’une voile et de huit avirons.

Cent ans après la créa­tion de la station, les bateaux des Sauve­teurs en Mer attirent toujours les touristes. Ils prennent en photo la cabine orange de la SNS 218 Pors Trozoul, vedette de deuxième classe, souvent sans se douter qu’elle reste­rait au port sans l’en­ga­ge­ment des béné­voles qui s’en­traînent et se relaient, afin d’être toujours prêts à inter­ve­nir.

« Nous sommes 34 béné­voles et fiers de comp­ter onze femmes parmi nous, explique le président de la station, Rudy Coulon. Nous avons deux moyens d’in­ter­ven­tion. La SNS 218 et un semi-rigide, qui nous sert en bord de côte, par exemple pour des soucis en sortie de port qui ne justi­fient pas l’in­ter­ven­tion d’un moyen lourd. Pour les grandes marées, nous dispo­sons même d’un deuxième mouillage, encore plus loin du bord, que nous pouvons rejoindre avec une annexe. Ainsi, la marée ne nous bloque jamais et nous sommes opéra­tion­nels 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. »

« Sensi­bi­li­ser le public à notre action  »

Pour célé­brer le cente­naire de la station, ses membres ont orga­nisé d’im­por­tantes festi­vi­tés le 14 septembre dernier. Près de 15 000 personnes étaient présentes. « Ces fêtes sont une occa­sion de sensi­bi­li­ser le public à notre action et, aussi, de recru­ter, estime Rudy Coulon. Les visi­teurs peuvent se rensei­gner, deman­der comment deve­nir béné­vole. Beau­coup pensent qu’il faut être marin, avoir des capa­ci­tés de secou­risme. Or, ce n’est pas le cas. »

Cette opéra­tion – finan­cée par des parte­naires, dont certains reversent leurs béné­fices à la SNSM – montre à quel point la station fait plus que jamais partie inté­grante de la ville. « Trébeur­den est une cité balnéaire. Alors, la SNSM est l’un de nos points forts, souligne Yannick Halna, troi­sième adjoint au maire. Dispo­nibles à tout moment, les sauve­teurs sont parti­cu­liè­re­ment bien inté­grés dans la vie mari­time de la station. Par exemple, le Centre Acti­vi­tés Plon­gée de Trébeur­den, qui dispense des forma­tions de plon­gée, occupe un local voisin de celui de la SNSM et colla­bore étroi­te­ment avec l’as­so­cia­tion. De même, le maître de port est sauve­teur béné­vole à la SNSM et peut embarquer très vite sur la vedette, si besoin. »

Nos sauve­­teurs sont formés et entraî­­nés pour effec­­tuer ce type de sauve­­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article rédigé par Domi­nique Malé­cot