Alors que l’océan recouvre peu à peu les rochers en ce début d’après-midi de juillet, la grande tente de la tournée mini-sauveteurs s’élève sur le sable, juste à côté du poste de secours. Le groupe des nageurs sauveteurs, épaulé par une équipe de la MACIF, s’affaire selon une mécanique bien rodée. D’ici 14 h 30, toute l’animation sera montée et prête à accueillir les enfants de 7 à 12 ans souhaitant découvrir et bénéficier d’une formation aux gestes de premiers secours. La plage de Talmont-Saint-Hilaire est la treizième étape d’une tournée qui a débuté à Wimereux (Pas-de-Calais) et s’achèvera le 28 juillet, à Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime).
Le pas hésitant et le regard curieux, Tom et sa maman s’approchent de la roue « quiz » installée à l’entrée de la tente. « Son oncle est pompier, il connaît un peu, mais j’aimerais beaucoup qu’il apprenne car c’est important s’il y a un problème. On ne sait jamais », enchaîne sa mère. Rapidement, d’autres enfants s’empressent autour de l’animation. Casquettes bleues « mini-sauveteurs » vissées sur la tête et le regard tourné vers Maxime, ils sont prêts à actionner la roue. « Ici, à l’entrée, on va les sensibiliser aux risques sur la plage, leur apprendre à identifier les différents dangers, à rechercher les informations et aussi à connaître les numéros d’urgence », détaille ce nageur sauveteur de Rouen, qui a décidé cette année de consacrer une partie de son été à la tournée mini-sauveteurs.
Désacraliser les gestes d’urgence
Le projet est né en 2019 sous l’impulsion de la SNSM et du groupe d’assurance MACIF. Avec seulement 20 % de la population française formée aux gestes qui sauvent, cette manifestation ambitionne de faire des enfants les premiers acteurs de la chaîne de survie.
L’animation est ludique et expliquée à hauteur d’enfants. « Ils retiennent très vite et assimilent les gestes avec beaucoup d’aisance. On constate aussi que les parents sont très attentifs », indique Estelle Bruguier, l’une des animatrices et nageuse sauveteuse au sein du CFI des Bouches-du-Rhône – Marseille.
Répartis en petits groupes, les enfants passent à l’action avec l’apprentissage de la PLS (position latérale de sécurité), le massage cardiaque, ainsi que la pose et l’utilisation d’un défibrillateur. Pour Chloé, directrice d’un centre de loisirs dans le 18e arrondissement de Paris, l’animation est une véritable découverte. « On venait à la plage pour un cours de surf pour les enfants. Certains n’avaient jamais vu la mer. Ils ont adoré pouvoir manipuler sur les mannequins et coller les patchs du défibrillateur. C’est un vrai cadeau, cette journée pour eux », se réjouit-elle, avec en main les diplômes délivrés aux participants à la fin de la formation. Deux cents enfants auront été formés par l’équipe et reçu gratuitement une mini-trousse de secours lors de cette étape. En tout, durant l’été, 1 364 mini-sauveteurs auront bénéficié de cette formation.
Article rédigé par Julia Tourneur, diffusé dans le magazine Sauvetage n°161 (3ème trimestre 2022). Photos Julia Tourneur.