Samedi 30 janvier, la météo n’est pas très bonne. Les sauveteurs en mer de Bastia sont réunis au port de plaisance de Toga pour un exercice quand l’alerte tombe. Un témoin, plutôt confus, parle de plusieurs personnes emportées par une vague dans le secteur de l’Aldilonda, un sentier littoral à flanc de falaise, situé sous la citadelle. Le patron de la vedette Jean Ramelli II presse ses troupes. Chaque minute compte. Les nageurs de bord doivent s’équiper le plus vite possible. Une équipe de pompiers du SDIS 2B s’apprête aussi à sortir avec leur semi-rigide, l’hélicoptère Dragon 2B est sollicité. La SNSM et les pompiers arrivent rapidement sur zone et agissent de concert pour tenter de repérer les infortunées victimes. Trois personnes sont à l’eau, deux autres coincées dans les rochers. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’équipage de la vedette SNS 132 réalise qu’il s’agit d’un exercice de mise en situation. Mais il faut jouer le jeu jusqu’au bout. Un bilan médical est dressé pour les trois victimes volontaires qui se trouvent à l’eau. Quant aux blessés bloqués dans les rochers, il va falloir les évacuer… même si ce sont des mannequins, peu enclins à décrire leurs blessures !
L’exercice, très formateur, concocté par Stéphane Lucchini, patron de la vedette, et Vincent Touret, responsable du groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu aquatique (GRIMA) du SDIS 2B, a mobilisé vingt et un bénévoles de la SNSM, sept pompiers et l’hélicoptère de la sécurité civile Dragon 2B. « Cet entraînement est l’occasion de tester nos nouvelles recrues, souligne Stéphane Lucchini, mais aussi de créer des automatismes de travail avec les pompiers, dont les moyens sont complémentaires des nôtres. »
Le lieu choisi pour l’exercice n’est pas anodin. « L’Aldilonda est une passerelle piétonne, surplombant la mer, qui longe la citadelle de Bastia. C’est un ouvrage récent qui attire beaucoup de monde et permet, à certains endroits, de descendre sur les rochers. Inévitablement, car les gens ne sont pas toujours prudents, un jour de forte mer, on aura à gérer un problème du type de celui réalisé en exercice. Et quand ça souffle sud-est ou nord-est, il y a des tourbillons au pied des remparts. D’où l’importance pour nous de bien connaître le site. » Espérer le meilleur et se préparer au pire. Un principe pleinement adopté par la SNSM de Bastia.
Article rédigé par Marjorie le Biran, diffusé dans le magazine Sauvetage n°156 (2ème trimestre 2021)