« C’est comme le Tour de France, mais en Martinique et avec des bateaux », résume François Lasne, canotier de la station de Fort-de-France. Le Tour des Yoles rondes est, depuis 1985, un événement sur l’île aux fleurs. Quatorze yoles, des bateaux de pêcheurs traditionnels, armées d’un équipage d’une dizaine de personnes, s’affrontent lors de cette course très populaire. « De nombreux bénévoles se mobilisent chaque année pour que la SNSM participe aux dispositifs de surveillance et d’intervention », souligne Sylvie Bauvin, déléguée départementale. Ils sont issus des quatre stations de l’île : Case-Pilote, Le Marin, Le François et Fort-de-France.
Les Sauveteurs en Mer ont assuré une surveillance constante sur les 110 milles nautiques du parcours, divisé en sept étapes. « Beaucoup de gens suivent la course depuis leur bateau, il faut faire respecter les zones d’évolution de chacun pour éviter les collisions. Cela demande une vigilance permanente », témoigne Philippe Chabalier, patron de la station du Marin. Ces missions exténuantes ne rebutent pas les bénévoles. « J’ai posé une semaine de congé pour prendre part au Tour des Yoles et je le fais volontiers », confie François Lasne.
L’étape se termine, pas la surveillance
Chaque jour, une fois les épreuves terminées, les Sauveteurs en Mer doivent rester attentifs lors des « after Yoles », grandes fêtes où fatigue et alcool sont susceptibles de provoquer des accidents. Les journées sont denses. Certains sauveteurs doivent rentrer chez eux après les célébrations et être opérationnels dès 9 heures le lendemain. « La fatigue s’accumule, mais la joie de participer à l’événement l’emporte à chaque fois », assure Philippe Chabalier, dont la vedette SNS 256 La Sauvegarde a pris part à six des huit journées.
Toujours sur l’eau, les Sauveteurs en Mer peuvent agir rapidement. Huit interventions ont été réalisées dans la semaine. Trois d’entre elles ont duré plus de trois heures. « Nous avons eu des remorquages classiques, mais aussi un accident avec un yoleur, qui a nécessité la mobilisation des secouristes de l’équipage », raconte François Lasne. Au-delà du bilan matériel, le Tour des Yoles est aussi important pour l’image des Sauveteurs en Mer aux Antilles : « Il y a dix ans, nous étions pris pour des fonctionnaires et les bénévoles étaient majoritairement métropolitains. Aujourd’hui, les locaux sont plus nombreux, se félicite Sylvie Bauvin. Les gens comprennent notre fonctionnement et y adhèrent. »
Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le magazine Sauvetage n°162 (4ème trimestre 2022)