Un catamaran en grande difficulté lors du traditionnel Tour des yoles

Samedi 3 août 2019, de nombreuses embar­ca­tions sont sorties en mer afin d’ad­mi­rer le tradi­tion­nel Tour des yoles de Marti­nique. Un cata­ma­ran est soudain victime d’une grave voie d’eau. Vingt-neuf passa­gers paniqués, dont trois enfants, sont à bord.

""
À bord du catamaran, vingt-neuf personnes, en difficulté et apeurées, craignaient de sauter dans une mer formée.

Le temps n’est pas idéal, mais cette course tradi­tion­nelle attire de nombreux passion­nés, dont les passa­gers du Jakadi, un cata­ma­ran abri­tant à son bord pas moins de vingt-neuf personnes, dont trois enfants.

Dans une mer agitée, une grave voie d’eau est provoquée par la rupture d’un hublot

C’est au large de Cap Ferré que la catas­trophe se produit : dans une mer agitée, une grave voie d’eau provoquée par la rupture inex­pliquée d’un hublot, enva­hit la coque bâbord, qui s’en­fonce rapi­de­ment. Les passa­gers affo­lés, bien que tous équi­pés de gilets de sauve­tage, se réfu­gient sur la coque tribord.

Heureu­se­ment, la vedette SNS 972–1 Hibis­cus, avec trois membres du SAMU à son bord, se trouve à seule­ment 4 milles afin de sécu­ri­ser l’ar­ri­vée des yoles et se présente rapi­de­ment sur zone.

Impos­sible d’ac­cueillir tant de monde sur la vedette. Une seule solu­tion : récu­pé­rer un par un les passa­gers afin de les trans­fé­rer dans le bateau de la brigade nautique de
la gendar­me­rie, le Békin, qui les a rejoints. Les deux nageurs de bord nagent jusqu’au Jakadi et escortent chaque personne, toujours à la nage, jusqu’au Békin : une opéra­tion excep­tion­nelle dans des condi­tions diffi­ciles.

Le méde­cin du SAMU est prêt à œuvrer, œuvrer  mais ce sera inutile : même s’ils sont choqués, déso­rien­tés et apeu­rés, les naufra­gés sont heureu­se­ment indemnes.

Une petite fille de six ans a surmonté sa terreur malgré ses larmes, et les sauve­teurs lui offrent un écus­son de leur station pour la féli­ci­ter de son courage.

Membres du SAMU et des Sauve­teurs en Mer ont ensuite tenu à aller rencon­trer chaque personne secou­rue au Vauclin, sur la terre ferme, pour s’as­su­rer que, malgré le choc, personne n’était blessé.

Nos béné­voles sont entraî­nés et équi­pés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article rédigé par Caro­line Guezille dans Sauve­tage n°149 du 3ème trimestre 2019

Équi­page engagé à bord de la SNS 972–1 Hibis­cus

Patron : Emma­nuel Édouard

Nageurs de bord : Xavier Magin, Philippe Lemaire

""
De gauche à droite : Emma­nuel Édouard, Xavier Magin et Philippe Lemaire

 


Un autre naufrage au même moment

En paral­lèle de ce sauve­tage, une autre embar­ca­tion a chaviré avec huit passa­gers à son bord après avoir percuté des récifs. La SNSM, déjà enga­gée, n’a pu inter­ve­nir, mais les gendarmes ont secouru une partie des naufra­gés, l’autre réus­sis­sant à gagner la plage, assez proche, à la nage.

Au moins six inter­ven­tions par jour !

Il est vrai que la mer était rela­ti­ve­ment agitée durant ces jours de course et que de nombreux « amateurs » ont fait les frais de cette météo : dimanche, c’est un bateau de loca­tion de 20 pieds qui s’est retourné avec pas moins de quatorze personnes à bord, suite à un coupe-circuit défaillant. Là c’est le SAMU, les Sauve­teurs en Mer du François et l’hé­li­co­ptère de la gendar­me­rie qui ont secouru les naufra­gés. Durant la durée de la course, la SNS 972–1 a effec­tué pas moins de six sauve­tages par jour.