Le temps n’est pas idéal, mais cette course traditionnelle attire de nombreux passionnés, dont les passagers du Jakadi, un catamaran abritant à son bord pas moins de vingt-neuf personnes, dont trois enfants.
Dans une mer agitée, une grave voie d’eau est provoquée par la rupture d’un hublot
C’est au large de Cap Ferré que la catastrophe se produit : dans une mer agitée, une grave voie d’eau provoquée par la rupture inexpliquée d’un hublot, envahit la coque bâbord, qui s’enfonce rapidement. Les passagers affolés, bien que tous équipés de gilets de sauvetage, se réfugient sur la coque tribord.
Heureusement, la vedette SNS 972–1 Hibiscus, avec trois membres du SAMU à son bord, se trouve à seulement 4 milles afin de sécuriser l’arrivée des yoles et se présente rapidement sur zone.
Impossible d’accueillir tant de monde sur la vedette. Une seule solution : récupérer un par un les passagers afin de les transférer dans le bateau de la brigade nautique de
la gendarmerie, le Békin, qui les a rejoints. Les deux nageurs de bord nagent jusqu’au Jakadi et escortent chaque personne, toujours à la nage, jusqu’au Békin : une opération exceptionnelle dans des conditions difficiles.
Le médecin du SAMU est prêt à œuvrer, œuvrer mais ce sera inutile : même s’ils sont choqués, désorientés et apeurés, les naufragés sont heureusement indemnes.
Une petite fille de six ans a surmonté sa terreur malgré ses larmes, et les sauveteurs lui offrent un écusson de leur station pour la féliciter de son courage.
Membres du SAMU et des Sauveteurs en Mer ont ensuite tenu à aller rencontrer chaque personne secourue au Vauclin, sur la terre ferme, pour s’assurer que, malgré le choc, personne n’était blessé.
Nos bénévoles sont entraînés et équipés pour effectuer ce type de sauvetage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !
Article rédigé par Caroline Guezille dans Sauvetage n°149 du 3ème trimestre 2019
Équipage engagé à bord de la SNS 972–1 Hibiscus
Patron : Emmanuel Édouard
Nageurs de bord : Xavier Magin, Philippe Lemaire
Un autre naufrage au même moment
En parallèle de ce sauvetage, une autre embarcation a chaviré avec huit passagers à son bord après avoir percuté des récifs. La SNSM, déjà engagée, n’a pu intervenir, mais les gendarmes ont secouru une partie des naufragés, l’autre réussissant à gagner la plage, assez proche, à la nage.
Au moins six interventions par jour !
Il est vrai que la mer était relativement agitée durant ces jours de course et que de nombreux « amateurs » ont fait les frais de cette météo : dimanche, c’est un bateau de location de 20 pieds qui s’est retourné avec pas moins de quatorze personnes à bord, suite à un coupe-circuit défaillant. Là c’est le SAMU, les Sauveteurs en Mer du François et l’hélicoptère de la gendarmerie qui ont secouru les naufragés. Durant la durée de la course, la SNS 972–1 a effectué pas moins de six sauvetages par jour.