Attention aux marées !

Ah, les marées… Un phéno­mène incon­tour­nable à prendre en compte avant toutes vos sorties en mer ou sur le litto­ral. Les horaires et ampli­tudes de ces mouve­ments océa­no­gra­phiques, parfois impres­sion­nants, doivent abso­lu­ment être connus avant d’en­vi­sa­ger des acti­vi­tés nautiques ou des balades en bord de mer. Ne vous inquié­tez pas, ce n’est pas « la mer à boire » !

Plage découverte à marée basse
Plage découverte à marée basse © SNSM

Le phéno­mène des marées

Comprendre le méca­nisme de la marée, c’est appré­hen­der l’une des forces les plus puis­santes de la nature qui anime une partie de notre envi­ron­ne­ment marin, c’est obser­ver le rythme natu­rel des océans, influencé par les astres, notam­ment la Lune et le Soleil. Ces derniers agissent sur le niveau de l’eau, créent des marées hautes et basses qui peuvent affec­ter la navi­ga­tion, la pêche, et même les prome­nades côtières. Et, bien que les notions de coef­fi­cient de marée et de marnage peuvent sembler complexes, elles sont essen­tielles pour anti­ci­per le mouve­ment des eaux et savoir rester en sécu­rité en mer ou sur l’es­tran.  Alors, comment cela fonc­tionne-t-il ?

Comment se forment les marées ?

Les marées sont un phéno­mène natu­rel résul­tant de l’at­trac­tion gravi­ta­tion­nelle exer­cée par la Lune et le Soleil sur les océans de la Terre. Lorsque la Lune se trouve le plus près de la Terre, sa force gravi­ta­tion­nelle attire les océans, créant ce qu’on appelle l’onde de marée.

Le Soleil, bien qu’éloi­gné, a égale­ment une influence notable. Cette conjonc­tion des forces gravi­ta­tion­nelles provoque une éléva­tion (marée haute) et une dimi­nu­tion (marée basse) régu­lières du niveau des mers et des océans. Pour la petite histoire, c’est Isaac Newton qui a décou­vert ce phéno­mène en 1687 !

Connaître le cycle des marées

En France métro­po­li­taine, le cycle des marées se décom­pose en deux marées hautes et deux marées basses chaque jour, avec un inter­valle d’en­vi­ron 6 heures entre chaque marée haute et basse. Ces alter­nances de haute et basse mer se déroulent deux fois toutes les 24 heures et 50 minutes exac­te­ment. L’ho­raire de la marée se décale donc de 50 minutes chaque jour par rapport à la veille. On appelle coef­fi­cient de marée la mesure de l’am­pli­tude des marées. Il est exprimé en centièmes et varie de 20 à 120, qui consti­tue le coef­fi­cient de la plus forte marée qui puisse exis­ter.

Plus ce coef­fi­cient est élevé, plus la diffé­rence entre haute et basse mer est marquée. Le coef­fi­cient de marée varie selon la posi­tion rela­tive de la Terre, de la Lune et du Soleil, mais égale­ment au fil du mois lunaire et de l’an­née solaire.

C’est ainsi que l’on observe les plus fortes marées aux équi­noxes de prin­temps et d’au­tomne (lorsque le jour dure autant que la nuit) et les plus faibles aux solstices d’hi­ver (le jour le plus court de l’an­née) et d’été (le jour le plus long). 

Quels sont les diffé­rents types de marées ?

Les marées se classent prin­ci­pa­le­ment en deux caté­go­ries :

  • Les marées de vives-eaux se produisent lors des phases de pleine lune et de nouvelle lune, périodes où l’at­trac­tion combi­née du Soleil et de la Lune est la plus forte, géné­rant des marées avec des coef­fi­cients élevés.
  • À l’op­posé, les marées de mortes-eaux surviennent lorsque la Lune et le Soleil forment un angle droit par rapport à la Terre, rédui­sant leur attrac­tion combi­née et donnant lieu à des marées avec des coef­fi­cients plus faibles.

Les grandes marées, souvent appe­lées marées du siècle, se produisent lorsque la Terre, la Lune et le Soleil s’alignent et que leurs forces gravi­ta­tion­nelles se conjuguent. Ce phéno­mène entraîne des marées excep­tion­nel­le­ment hautes et basses.

Quelle est la diffé­rence entre marée basse et haute ?

La marée basse – ou basse-mer – est le moment où le niveau de la mer est au plus bas dans un cycle de marée ; tandis que la marée haute – ou haute-mer – est le moment où il est au plus haut. La diffé­rence de hauteur entre ces deux niveaux est le marnage. En France, c’est le coef­fi­cient de marée qui indique si la marée du jour a un petit ou un gros marnage. Les marées peuvent être plus ou moins fortes selon l’en­droit et le coef­fi­cient. En effet, les mouve­ments de marée sont aussi liés à la confi­gu­ra­tion des côtes et à la profon­deur de l’eau. À Brest, par exemple, la diffé­rence de hauteur d’eau est d’en­vi­ron 7 mètres. Au mont Saint-Michel, elle peut atteindre 15 mètres, tandis qu’elle est seule­ment de 40 centi­mètres sur les côtes de la mer Médi­ter­ra­née. 

Connaître les hauteurs et horaires des marées par ville en temps réel !

Consul­tez les horaires des marées en temps réel et par ville sur maree.shom.fr, le site du Service hydro­gra­phique et océa­no­gra­phique de la Marine, qui calcule les horaires des marées.

Les horaires des marées changent d’an­née en année et de jour en jour. Sur la plage, la mer monte parfois très vite et pas toujours d’une manière régu­lière.

Certaines portions de sable peuvent, en effet, rester décou­vertes alors que la mer les entoure déjà. Pour que votre loisir reste un plai­sir, les Sauve­teurs en Mer vous demandent de respec­ter certains conseils de prudence.

Suivez les conseils de la SNSM pour profi­ter des grandes marées en toute sécu­rité

  • Si vous pratiquez un sport nautique ou que vous êtes sur un pneu­ma­tique (bateau gonflable, par exemple), la marée descen­dante peut entraî­ner la créa­tion d’un courant et vous emme­ner au large. Restez donc vigi­lant !
  • Si vous partez à la pêche à pied, prenez toujours avec vous un moyen de commu­ni­ca­tion et préve­nez les secours en mer en cas de danger : le 196 par télé­phone ou le canal 16 de votre VHF.
  • Avant d’al­ler à la pêche à marée basse, rensei­gnez-vous. Consul­tez notre fiche conseil La pêche à pied.

Avant de partir à la pêche à pied à marée basse

  1. Avant de partir, rensei­gnez-vous sur :
  • les heures de marées, hautes et basses*,
  • le coef­fi­cient (100 ou plus = danger),
  • le marnage (diffé­rence de hauteur d’eau entre basse et haute mer),
  • les dangers locaux (banc de sable isolé, sables mouvants, etc.),
  • les condi­tions météo­ro­lo­giques (les vents d’ouest renforcent la dange­ro­sité).
  1. Ne partez pas pêcher seul.
  2. Ayez avec vous un télé­phone portable pour donner l’alerte en cas de néces­sité.
  3. Préve­nez une personne restée à terre de l’heure prévue de votre retour. En cas de retard, elle pourra aver­tir les secours.
  4. Prenez une montre et restez atten­tif à l’heure.

* Les horaires de marées sont indiqués dans votre jour­nal local. Ils sont affi­chés dans les postes de secours, dans les capi­tai­ne­ries des ports et sont souvent distri­bués gratui­te­ment dans les commerces. Ils sont égale­ment dispo­nibles sur Inter­net.

Pendant la pêche à pied à marée basse

  • La mer remonte très vite : regar­dez autour de vous, prenez des repères.
  • La montée des eaux peut venir de tous côtés, même derrière vous (et pas seule­ment du large), vous contour­ner et vous isoler. De forts courants peuvent se créer et vous empor­ter.
  • Sachez que, pour un marnage de 10 mètres à mi-marée, l’eau monte de 5 mètres en 2 heures, soit 1 mètre en 24 minutes.
  • À l’heure de la basse mer, il est temps de remon­ter. La présence d’autres personnes autour de vous n’im­plique pas l’ab­sence de danger.
  • Esti­mez le temps qu’il vous faudra pour reve­nir sur vos pas. Gardez en tête que le temps de retour est toujours plus long que le temps de l’al­ler (vase, poids de la pêche, fatigue), notam­ment avec des enfants.

Atten­tion aussi au moment de la haute mer !

  • En cas de fort vent d’ouest, certains sites habi­tuel­le­ment acces­sibles deviennent submer­sibles : digues, chaus­sées, passages, promon­toires, etc.
  • Un vent violent peut déclen­cher une lame (vague) plus forte que les autres, qui peut happer un prome­neur inat­ten­tif ou un spec­ta­teur trop proche du bord de l’eau (conju­gai­son du fort coef­fi­cient de marée et du vent).
Numéro d'urgence en mer 196 sur un téléphone et canal 16 par VHF
Numéro d’ur­gence en mer 196 sur un télé­phone et canal 16 par VHF

Retrou­vez l’en­semble des conseils des Sauve­teurs en Mer à la rubrique dédiée et dans le guide pratique des grandes marées ci-dessous.


* Les horaires et coef­fi­cients de marées offi­ciels sont calcu­lés par le Shom.

Dans les épisodes de grandes marées, les béné­voles de la SNSM sont souvent solli­ci­tés pour secou­rir des personnes qui se sont laissé surprendre par la montée des eaux. Pour les soute­nir dans leurs missions, vous pouvez leur faire un don.

Documents à télécharger