La planche à voile

Avec plus de 80 000 licen­ciés, la planche à voile ou wind­surf séduit toujours autant les amou­reux de mer et de sensa­tions. Elle n’est pas sans risque, comme toutes les acti­vi­tés, alors pour qu’elle reste un plai­sir, il est impor­tant de connaître et respec­ter les règles de préven­tion et de sécu­rité. Voici les conseils des Sauve­teurs en Mer pour pratiquer en toute séré­nité.

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Les types de planche à voile et la compo­si­tion

Inven­tée dans les années 60, la planche à voile se compose d’une planche, à laquelle est reliée un grée­ment complet : un pied de mât arti­culé, qui relie à la planche le mât, une voile et un wish­bone pour manœu­vrer l’en­semble.  

On distingue deux grandes familles, les planches à dérive amovible et les planches sans dérive. 

Les planches à dérive

Ce sont les planches sur lesquelles il est préfé­rable de débu­ter. Plus faciles à manœu­vrer, elles sont plus larges, plus stables et permettent grâce à leur dérive de mieux remon­ter au vent (celle-ci se remonte au portant). Elles sont aussi moins rapides. 

Les planches sans dérive

On trou­vera ici les planches appe­lées en France funboards. Mais atten­tion si vous voya­gez, cette appel­la­tion n’a pas dépassé les fron­tières ! Ces planches, carac­té­ri­sées par un volume et un poids moindres, ont été déve­lop­pées pour opti­mi­ser les sensa­tions de glisse et réali­ser des acro­ba­ties. Leur vitesse permet de navi­guer au planing (ou de déjau­ger) et de “flot­ter” au-dessus de l’eau. Il faut pour cela des condi­tions fortes de vent et des voiles plus grandes, ce qui néces­site d’être accro­ché, au niveau des pieds par des foots­traps, ainsi que par un harnais relié au wish­bone. Elles sont en revanche plus diffi­ciles à manœu­vrer. 

Plus récem­ment appa­rues, les planches à foil permettent de navi­guer toujours plus vite, grâce à un hydro­foil qui s’étend sous la planche dans l’eau et lui permet de voler au-dessus de la surface de l’eau à diffé­rentes vitesses. Très coupant, le foil est source de nouveaux dangers pour les baigneurs ou les autres plan­chistes, en navi­ga­tion mais aussi en entrée et en sortie d’eau. Ces planches sont donc à manier avec précau­tion, notam­ment lors des premières prises en main. 

On peut égale­ment noter l’ap­pa­ri­tion de planches entiè­re­ment gonflables (planche, mât, voile), parti­cu­liè­re­ment pratiques pour voya­ger ! Autre avan­tage lorsque l’on débute, la voile gonflable reste à la surface lorsqu’elle tombe dans l’eau (au lieu de couler sur une planche clas­sique) et se remonte plus faci­le­ment. 

Diffé­rentes pratiques

On peut bien-sûr faire de la planche à voile juste pour le plai­sir de navi­guer. Si l’on devient accro, voici les diffé­rentes disci­plines vers lesquelles évoluer. Chacune d’entre elles néces­site un maté­riel spéci­fique : nombre de dérives, longueur, largeur et volume de la planche, forme du flot­teur, taille du mât, surface de voiles, etc.  Sans oublier les indis­pen­sables combi­nai­sons et acces­soires néoprène (gants, boots, bonnet, etc.). Pour bien s’équi­per, notre meilleur conseil consiste à vous orien­ter vers un reven­deur profes­sion­nel près de chez vous.

Les prin­ci­pales disci­plines

  • Le free­ride : c’est souvent la première option. On trouve un plan d’eau et on fait des aller-retour, juste pour le plai­sir. 
  • Le free­style : c’est une disci­pline de compé­ti­tion, dans laquelle les véli­plan­chistes sont jugés sur des figures de style. 
  • Le slalom : c’est une compé­ti­tion de type régate, où il faut navi­guer contre des concur­rents autour d’un parcours marqué par des bouées. Les parcours sont plus ou moins longs. Pour ces derniers, on parle de “longue distance”, avec des parcours pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilo­mètres. La compé­ti­tion la plus renom­mée est le Défi Wind de Gruis­san (deux aller retours jusqu’à Port-la-Nouvelle pour plus de 40 km de distance).  
  • La speed : la règle est simple : une course en solo de 500 mètres qu’il faut parcou­rir plus vite que les autres compé­ti­teurs.
  • La vague : elle se pratique dans une mer bien formée, avec un vent bien établi (au-dessus de 15 nœuds), dans laquelle il est demandé de surfer les vagues et de réali­ser sauts et figures devant un jury. La disci­pline la plus spec­ta­cu­laire ! 

Les lieux pour pratiquer 

Débu­tant ou passionné de wind­surf, voici une liste de 10 spots où pratiquer la planche à voile partout en France. 

En Médi­ter­ra­née

  • Gruis­san : proba­ble­ment la Mecque de la Planche en France qui accueille avec le Défi Wind l’un des plus impor­tants événe­ments de planche au monde, avec plus de 1500 parti­ci­pants : quelques images ici ! 
  • Leucate – La Franqui (Aude) : un spot ultra venté, qui accueille le Mondial du Vent depuis plus de 20 ans.
  • Marseille – Carro (Bouches du Rhône) : des vents puis­sants et des vagues pouvant atteindre plus de deux mètres. Conseillé pour les experts.  
  • L’Al­ma­narre (Var) : un sport mythique, propice à toutes les pratiques, notam­ment le free­ride et le slalom.
  • Pian­ta­rella (Corse du Sud) : un spot para­di­siaque, dans un lagon aux eaux trans­lu­cides, où tirer de longs bords. 

Côte atlan­tique

  • Carnac (Morbi­han) : la plage de Saint-Colom­ban, à Carnac, un spot ouvert à toutes les pratiques de wind­surf.
  • La baie de la Baule (Loire Atlan­tique) : un spot pour pratiquer du slalom, du free­ride, du wind foiling et les vagues, avec diverses orien­ta­tions de vent.
  • Baies de Hendaye (Pyré­nées Atlan­tiques) : des eaux calmes, idéales pour les débu­tants de tous âges, qui peuvent décou­vrir la planche à voile en toute séré­nité.

Manche

  • Presqu’île du Coten­tin : de Barne­ville à Jonville, les longues plages du Coten­tin offrent des condi­tions privi­lé­giées pour la pratique de la planche à voile dans les vagues.
  • Wissant (Nord) : l’un des spots les plus célèbres du Nord, réputé pour être l’un des plus venté mais aussi l’un des plus fréquen­tés.
  • La plage du Sillon à Saint-Malo (Côtes d’Ar­mor) : un spot très complet, avec des vagues mais aussi de la mer calme à marée basse. Atten­tion aux rochers !

Les bonnes pratiques

Voici quelques conseils de la SNSM pour pratiquer la planche en tout sécu­rité :

  • Véri­fiez votre maté­riel avant de prendre la mer
  • Marquez vos coor­don­nées sur votre équi­pe­ment, ce qui faci­lite le travail des secours en cas de maté­riel trouvé à la dérive.
  • Rensei­gnez-vous sur les condi­tions météo et les courants auprès du poste de secours. Atten­tion : l’état de la mer peut chan­ger rapi­de­ment. Soyez prudent par vent de terre !
  • D’une façon géné­rale, respec­tez les règles de navi­ga­tion. Dans la bande des 300 mètres, ne dépas­sez pas 5 nœuds Vous pouvez pratiquer la planche à voile jusqu’à 2 milles (un peu moins de 4 kilo­mètres).
  • Respec­tez les chenaux bali­sés pour ne pas bles­ser un baigneur et restez atten­tifs à l’ap­proche de la plage à un.e étourdi.e qui pour­rait se trou­ver dans votre chenal.
  • Evitez de faire de planche à voile seul. Vos amis pour­ront vous aider si besoin.
  • Le cas échéant, donnez l’heure de retour prévue à quelqu’un resté sur le rivage. En cas de retard inquié­tant, vos proches pour­ront déclen­cher les secours.
  • Comme pour la pratique de tous les sports nautiques, le port d’un gilet de flot­tai­son ou d’une combi­nai­son néoprène est obli­ga­toire.
  • Empor­tez des bâtons lumi­neux types Cyalume, permet­tant d’être repéré.e de loin et/ou quand il fait nuit
  • Si vous pratiquez la planche à grande vitesse, notam­ment avec un foil, n’ou­bliez pas de porter un casque, comme sur un kite­surf. Atten­tion égale­ment à l’en­trée et à la sortie de l’eau : le foil consti­tue un réel danger pour les plan­chistes et les baigneurs.
  • Le grée­ment doit être rendu soli­daire de la planche. Prévoir un petit bout ou une garcette pour faci­li­ter l’ac­croche de la planche à un bateau en cas de remorquage (idéa­le­ment 4 m de long)
  • Ne quit­tez jamais votre planche à voile. En cas de problème, elle se repère plus faci­le­ment qu’un homme à la mer.