Pourquoi porter un gilet de sauvetage et quelle est la réglementation en cours ?
Le gilet de sauvetage est-il obligatoire ?
Vous ne serez pas verbalisé si vous ne portez pas sur vous un gilet de sauvetage à bord de votre embarcation en mer. Il n’ y a pas d’obligation légale de « porter » un gilet à bord d’un bateau. Néanmoins, son utilisation est très fortement recommandée par les Sauveteurs en Mer.
Attention, le port du gilet de sauvetage est en revanche obligatoire pour la conduite d’un Jet-Ski©. Voir la division 240 article 240–2.12 des conditions d’utilisation des véhicules nautiques à moteur , page 16.
Est-il obligatoire d’en avoir à bord ?
L’emport de gilets de sauvetage est bien obligatoire sur toute embarcation. Il en faut au moins 1 par personne à son bord. Vous trouverez plus d’information sur la fiche d’information « L’Équipement de sécurité des navires de plaisance en mer » éditée par ministère chargé de la Mer et de la Pêche en collaboration avec la SNSM (mars 2024).
Quand utiliser un gilet de sauvetage ?
Dès que vous posez le pied sur un bateau et où que vous soyez par rapport au rivage. Les accidents n’arrivent, en effet, pas qu’au large. On constate, chaque année, de nombreuses chutes depuis une annexe sur le bref trajet du rivage au mouillage. Même proche des côtes, vous pouvez tomber à l’eau inconscient, à la suite d’un malaise ou si vous vous faites accidentellement projeter par la bôme de votre voilier. Cette recommandation est d’autant plus importante si vous êtes au large.
Quelles que soient les conditions climatiques et l’expérience de la mer que l’on peut avoir, le port du gilet de sauvetage est une recommandation prioritaire des Sauveteurs en Mer.
Chiffres clés sur le port du gilet de sauvetage en mer
Dans le cadre du Forum Mer en Sécurité de 2014, la SNSM a présenté une étude menée avec le soutien de la MACIF sur l’attitude des Français face à la mer.
Interrogés sur les freins au port du gilet, sont cités dans cet ordre :
- L’inconfort : 48 %
- L’habitude : 42 %
- N’en voient pas l’utilité : 37 %
- Parce qu’ils rendent moins performant : 22 %
- Parce qu’ils sont lourds : 17 %
- Parce que ce n’est pas esthétique : 11 %
- Parce qu’ils sont trop chers : 9 %
L’utilisation d’un gilet est freinée par le manque de confort, l’habitude et des idées fausses qui ont la vie dure et prouvent qu’il faut redoubler les efforts d’information auprès du grand public. Même s’il fait chaud, les Sauveteurs en Mer recommandent son utilisation en permanence pour naviguer ou pour exercer des activités nautiques, que vous sachiez nager ou non. Ces dernières années, les fabricants ont fait de réels efforts d’ergonomie, de compacité, de poids et de tenue près du corps (mais aussi de style) et il est ainsi tout à fait possible de trouver des gilets légers, faciles à enfiler et confortables à porter, même par beau temps !
Les types de gilet de sauvetage et leurs usages
On peut distinguer les gilets de sauvetage selon deux grands critères : leur flottabilité et le matériau utilisé.
La flottabilité
Exprimée en newton, elle renseigne sur la capacité à faire flotter un corps. On trouvera des gilets de 50 newton (N), 100N, 150N et 275N. Plus le chiffre est élevé, plus le gilet vous aidera à flotter.
Les gilets 50N ne proposent qu’une aide à la flottabilité. Ils peuvent être utilisés lorsque l’on reste à moins de 2 milles nautiques d’un abri ou d’une côte. Dès que l’on s’éloigne vers la haute mer, il est impératif de choisir un gilet de 100N, 150N ou 275N. Ces derniers sont fortement recommandés en cas de longue traversée, mais également en hiver, lorsque l’on est plus lourdement équipé (polaire, imperméable, chaussures, etc.).
Plus on s’éloigne des côtes, plus il est nécessaire d’assurer une sécurité maximale pour les personnes à bord et donc d’opter pour les gilets de 150 ou 275 newton. Si le temps est mauvais et que vous êtes loin en mer, les secours mettront plus de temps à arriver. Un gilet de 275N permet, en cas d’accident, d’assurer une plus longue flottabilité et de garder la tête hors de l’eau plus facilement dans les vagues.
Les Sauveteurs en Mer vous recommandent de porter un gilet de 100N ou 150N même si on navigue à moins de 2 milles nautiques d’un abri. En effet, une aide à la flottabilité de 50N ne permet pas, par exemple, un dégagement des voies aériennes si la personne est inconsciente. Adaptez le choix de votre gilet à votre pratique sportive et aux risques pris plutôt qu’à l’éloignement d’un abri.
En mousse ou gonflable
Ce sont les deux grands types de gilet de sauvetage que vous pourrez trouver, avec les différents niveaux de flottabilité détaillés ci-dessus.
- Les gilets de sauvetage en mousse
En mousse, ils présentent le premier avantage de proposer une flottabilité permanente, dès l’instant où l’on tombe dans l’eau. Ils sont ainsi bien adaptés à la voile légère, aux catamarans de sport, à la planche. Des activités pour lesquelles on pourra se contenter d’un gilet 50N, étant donné que ces sports se pratiquent souvent avec une combinaison Néoprène®, qui offre déjà un premier niveau de flottabilité. La mousse présente, en outre, une protection contre les chocs et protège du vent. Ils sont enfin faciles à entretenir (il suffit de les rincer) et coûtent généralement moins cher qu’un gilet gonflable.
Les gilets en mousse avec une flottabilité plus importante (100N-150N) proposent, en revanche, une moindre liberté de mouvement et peuvent être moins confortables lorsqu’il fait chaud. De plus, ils prennent plus de place sur un bateau. À noter également que, contrairement aux gilets gonflables et aux gilets en mousse de flottabilité supérieure, les gilets 50N ne garantissent pas automatiquement le retournement de la personne tombée à l’eau sur le dos afin de libérer ses voies respiratoires. En cas de chute inconsciente, à la suite d’un malaise ou d’un accident, la personne peut donc rester sur le ventre et se noyer.
- Les gilets de sauvetage gonflables
Ils sont disponibles en 100, 150 et 275 newton, et se gonflent soit manuellement, soit automatiquement. Pour les premiers, il suffit de tirer sèchement sur une poignée pour libérer le gaz de la cartouche et les gonfler.
Les seconds se déclenchent seuls au contact de l’eau et se révéleront donc particulièrement utiles si la personne tombe à l’eau inconsciente. Il existe deux technologies différentes. Ils peuvent intégrer une pastille de cellulose (qui va se désintégrer au contact de l’eau et déclencher l’ouverture de la cartouche) ou être équipés d’un détecteur de pression de l’eau (système Hammar) qui va déclencher le gonflement. Tous ces gilets permettent également de retourner automatiquement la personne tombée à l’eau.
Comment le choisir ?
Les différents types de gilet répondent, tout d’abord, à des normes précises et strictes, concernant la flottabilité, la présence d’un sifflet, de bandes réfléchissantes, etc. Chacun présente ensuite ses avantages et ses inconvénients.
Le choix se fera donc en fonction de sa pratique (zone et fréquence de navigation), de sa morphologie, de son poids et, bien évidemment, du prix. Les Sauveteurs en Mer vous recommandent les modèles comportant des sous-cutales.
On trouve ainsi des gilets 50N en mousse à moins de 20 euros, quand certains gilets gonflables automatiques peuvent atteindre 500 euros. Plus vous allez loin, pratiquez souvent et naviguez en hiver, et plus il est essentiel de s’équiper du meilleur gilet possible.
En plus du respect des normes, la différence se fera sur les matériaux, avec des mailles par exemple plus respirantes, sur l’ergonomie, avec des coupes plus compactes, près du corps, sur la qualité des coutures et des finitions ou bien sur certaines options (poches, capuche pour se protéger des embruns, etc.).
Et pour les enfants ?
Le gilet de sauvetage est l’un des équipements de sécurité incontournables pour les enfants. Il faut s’assurer, en premier lieu, qu’il est adapté au poids et à la morphologie de votre enfant. Les gilets sont spécifiques aux enfants, il ne faut donc pas choisir un petit gilet pour adulte. Afin de garantir un parfait ajustement et qu’il ne remonte pas en cas d’immersion, il est important qu’il soit équipé d’une sangle sous-cutale (qui passe entre les jambes et sous les fesses).
Suivez les conseils des Sauveteurs en Mer et de son partenaire Ocean Skills sur la manière de se déplacer en toute sécurité sur un bateau 👀