Pourquoi porter un gilet de sauvetage et comment le choisir ?

Le gilet de sauve­tage porté est un élément indis­pen­sable de la sécu­rité du plai­san­cier ou du pratiquant de loisirs nautiques (canoë, kayak, ski nautique, wind­surf…) en cas de chute à la mer. Selon la SNSM, 8 noyades sur 10 auraient pu être évitées si les victimes avaient été munies d’un gilet. Voici nos conseils pour bien s’équi­per et pratiquer les sports nautiques en toute sécu­rité.

Famille portant des gilets de sauvetage sur un voilier
Croisière en voilier © Mael Balland - Unsplash

Pourquoi porter un gilet de sauve­tage et quelle est la régle­men­ta­tion en cours ?

Le gilet de sauve­tage est-il obli­ga­toire ?

Vous ne serez pas verba­lisé si vous ne portez pas sur vous un gilet de sauve­tage à bord de votre embar­ca­tion en mer. Il n’ y a pas d’obli­ga­tion légale de « porter » un gilet à bord d’un bateau. Néan­moins, son utili­sa­tion est très forte­ment recom­man­dée par les Sauve­teurs en Mer.

Atten­tion, le port du gilet de sauve­tage est en revanche obli­ga­toire pour la conduite d’un Jet-Ski©. Voir la divi­sion 240 article 240–2.12 des condi­tions d’uti­li­sa­tion des véhi­cules nautiques à moteur , page 16.

Est-il obli­ga­toire d’en avoir à bord ?

L’em­port de gilets de sauve­tage est bien obli­ga­toire sur toute embar­ca­tion. Il en faut au moins 1 par personne à son bord. Vous trou­ve­rez plus d’in­for­ma­tion sur la fiche d’in­for­ma­tion « L’Équi­pe­ment de sécu­rité des navires de plai­sance en mer » éditée par minis­tère chargé de la Mer et de la Pêche en colla­bo­ra­tion avec la SNSM (mars 2024).

Quand utili­ser un gilet de sauve­tage ?

Dès que vous posez le pied sur un bateau et où que vous soyez par rapport au rivage. Les acci­dents n’ar­rivent, en effet, pas qu’au large. On constate, chaque année, de nombreuses chutes depuis une annexe sur le bref trajet du rivage au mouillage. Même proche des côtes, vous pouvez tomber à l’eau incons­cient, à la suite d’un malaise ou si vous vous faites acci­den­tel­le­ment proje­ter par la bôme de votre voilier. Cette recom­man­da­tion est d’au­tant plus impor­tante si vous êtes au large.

Quelles que soient les condi­tions clima­tiques et l’ex­pé­rience de la mer que l’on peut avoir, le port du gilet de sauve­tage est une recom­man­da­tion prio­ri­taire des Sauve­teurs en Mer.

Chiffres clés sur le port du gilet de sauve­tage en mer

Dans le cadre du Forum Mer en Sécu­rité de 2014, la SNSM a présenté une étude menée avec le soutien de la MACIF sur l’at­ti­tude des Français face à la mer.

Inter­ro­gés sur les freins au port du gilet, sont cités dans cet ordre :

  • L’in­con­fort : 48 %
  • L’ha­bi­tude : 42 %
  • N’en voient pas l’uti­lité : 37 %
  • Parce qu’ils rendent moins perfor­mant : 22 %
  • Parce qu’ils sont lourds : 17 %
  • Parce que ce n’est pas esthé­tique : 11 %
  • Parce qu’ils sont trop chers : 9 %

L’uti­li­sa­tion d’un gilet est frei­née par le manque de confort, l’ha­bi­tude et des idées fausses qui ont la vie dure et prouvent qu’il faut redou­bler les efforts d’in­for­ma­tion auprès du grand public. Même s’il fait chaud, les Sauve­teurs en Mer recom­mandent son utili­sa­tion en perma­nence pour navi­guer ou pour exer­cer des acti­vi­tés nautiques, que vous sachiez nager ou non. Ces dernières années, les fabri­cants ont fait de réels efforts d’er­go­no­mie, de compa­cité, de poids et de tenue près du corps (mais aussi de style) et il est ainsi tout à fait possible de trou­ver des gilets légers, faciles à enfi­ler et confor­tables à porter, même par beau temps !

Les types de gilet de sauve­tage et leurs usages

On peut distin­guer les gilets de sauve­tage selon deux grands critères : leur flot­ta­bi­lité et le maté­riau utilisé.

La flot­ta­bi­lité

Expri­mée en newton, elle renseigne sur la capa­cité à faire flot­ter un corps. On trou­vera des gilets de 50 newton (N), 100N, 150N et 275N. Plus le chiffre est élevé, plus le gilet vous aidera à flot­ter.

Les gilets 50N ne proposent qu’une aide à la flot­ta­bi­lité. Ils peuvent être utili­sés lorsque l’on reste à moins de 2 milles nautiques d’un abri ou d’une côte. Dès que l’on s’éloigne vers la haute mer, il est impé­ra­tif de choi­sir un gilet de 100N, 150N ou 275N. Ces derniers sont forte­ment recom­man­dés en cas de longue traver­sée, mais égale­ment en hiver, lorsque l’on est plus lour­de­ment équipé (polaire, imper­méable, chaus­sures, etc.).

Plus on s’éloigne des côtes, plus il est néces­saire d’as­su­rer une sécu­rité maxi­male pour les personnes à bord et donc d’op­ter pour les gilets de 150 ou 275 newton. Si le temps est mauvais et que vous êtes loin en mer, les secours mettront plus de temps à arri­ver. Un gilet de 275N permet, en cas d’ac­ci­dent, d’as­su­rer une plus longue flot­ta­bi­lité et de garder la tête hors de l’eau plus faci­le­ment dans les vagues.

Les Sauve­teurs en Mer vous recom­mandent de porter un gilet de 100N ou 150N même si on navigue à moins de 2 milles nautiques d’un abri. En effet, une aide à la flot­ta­bi­lité de 50N ne permet pas, par exemple, un déga­ge­ment des voies aériennes si la personne est incons­ciente. Adap­tez le choix de votre gilet à votre pratique spor­tive et aux risques pris plutôt qu’à l’éloi­gne­ment d’un abri.

En mousse ou gonflable

Ce sont les deux grands types de gilet de sauve­tage que vous pour­rez trou­ver, avec les diffé­rents niveaux de flot­ta­bi­lité détaillés ci-dessus. 

  • Les gilets de sauve­tage en mousse

En mousse, ils présentent le premier avan­tage de propo­ser une flot­ta­bi­lité perma­nente, dès l’ins­tant où l’on tombe dans l’eau. Ils sont ainsi bien adap­tés à la voile légère, aux cata­ma­rans de sport, à la planche. Des acti­vi­tés pour lesquelles on pourra se conten­ter d’un gilet 50N, étant donné que ces sports se pratiquent souvent avec une combi­nai­son Néoprène®, qui offre déjà un premier niveau de flot­ta­bi­lité. La mousse présente, en outre, une protec­tion contre les chocs et protège du vent. Ils sont enfin faciles à entre­te­nir (il suffit de les rincer) et coûtent géné­ra­le­ment moins cher qu’un gilet gonflable.

Les gilets en mousse avec une flot­ta­bi­lité plus impor­tante (100N-150N) proposent, en revanche, une moindre liberté de mouve­ment et peuvent être moins confor­tables lorsqu’il fait chaud. De plus, ils prennent plus de place sur un bateau. À noter égale­ment que, contrai­re­ment aux gilets gonflables et aux gilets en mousse de flot­ta­bi­lité supé­rieure, les gilets 50N ne garan­tissent pas auto­ma­tique­ment le retour­ne­ment de la personne tombée à l’eau sur le dos afin de libé­rer ses voies respi­ra­toires. En cas de chute incons­ciente, à la suite d’un malaise ou d’un acci­dent, la personne peut donc rester sur le ventre et se noyer.

  • Les gilets de sauve­tage gonflables

Ils sont dispo­nibles en 100, 150 et 275 newton, et se gonflent soit manuel­le­ment, soit auto­ma­tique­ment. Pour les premiers, il suffit de tirer sèche­ment sur une poignée pour libé­rer le gaz de la cartouche et les gonfler.

Les seconds se déclenchent seuls au contact de l’eau et se révé­le­ront donc parti­cu­liè­re­ment utiles si la personne tombe à l’eau incons­ciente. Il existe deux tech­no­lo­gies diffé­rentes. Ils peuvent inté­grer une pastille de cellu­lose (qui va se désin­té­grer au contact de l’eau et déclen­cher l’ou­ver­ture de la cartouche) ou être équi­pés d’un détec­teur de pres­sion de l’eau (système Hammar) qui va déclen­cher le gonfle­ment. Tous ces gilets permettent égale­ment de retour­ner auto­ma­tique­ment la personne tombée à l’eau.

Comment le choi­sir ?

Les diffé­rents types de gilet répondent, tout d’abord, à des normes précises et strictes, concer­nant la flot­ta­bi­lité, la présence d’un sifflet, de bandes réflé­chis­santes, etc. Chacun présente ensuite ses avan­tages et ses incon­vé­nients. 

Le choix se fera donc en fonc­tion de sa pratique (zone et fréquence de navi­ga­tion), de sa morpho­lo­gie, de son poids et, bien évidem­ment, du prix. Les Sauve­teurs en Mer vous recom­mandent les modèles compor­tant des sous-cutales.

On trouve ainsi des gilets 50N en mousse à moins de 20 euros, quand certains gilets gonflables auto­ma­tiques peuvent atteindre 500 euros. Plus vous allez loin, pratiquez souvent et navi­guez en hiver, et plus il est essen­tiel de s’équi­per du meilleur gilet possible.

En plus du respect des normes, la diffé­rence se fera sur les maté­riaux, avec des mailles par exemple plus respi­rantes, sur l’er­go­no­mie, avec des coupes plus compactes, près du corps, sur la qualité des coutures et des fini­tions ou bien sur certaines options (poches, capuche pour se proté­ger des embruns, etc.).

Et pour les enfants ?

Le gilet de sauve­tage est l’un des équi­pe­ments de sécu­rité incon­tour­nables pour les enfants. Il faut s’as­su­rer, en premier lieu, qu’il est adapté au poids et à la morpho­lo­gie de votre enfant. Les gilets sont spéci­fiques aux enfants, il ne faut donc pas choi­sir un petit gilet pour adulte. Afin de garan­tir un parfait ajus­te­ment et qu’il ne remonte pas en cas d’im­mer­sion, il est impor­tant qu’il soit équipé d’une sangle sous-cutale (qui passe entre les jambes et sous les fesses).

Suivez les conseils des Sauve­teurs en Mer et de son parte­naire Ocean Skills sur la manière de se dépla­cer en toute sécu­rité sur un bateau 👀