L’erse simple consiste à lacer un cordage pour lui donner une forme d’anneau. Alors à quoi sert-elle et quelles sont ses caractéristiques ?
Quelles sont les particularités de l’erse simple ?
L’erse simple est scellée aux extrémités par une épissure. L’acte d’épisser signifie qu’on ne fait pas de nœud, mais qu’on entrelace les torons du cordage pour fermer la confection. Elle permet, entre autres, de remplacer des manilles métalliques et des mousquetons. Plus souple et moins imposante, elle est généralement fabriquée dans un cordage en textile moderne comme le Dyneema ou le kevlar. Le Dyneema est un polyéthylène haut module de plus en plus populaire, car il est léger et ne s’étire pas.
L’erse simple est facile à faire avec quelques outils de matelotage et reste à la portée de tous, débutants comme initiés.
Cet anneau de cordelette est une solution idéale pour supporter des charges faibles et peut s’utiliser dans de nombreuses applications, tant qu’il n’y a pas de risque de frottements.
Dans quels cas va-t-on utiliser l’erse simple ?
L’erse simple était très utilisée autrefois et on la retrouve de plus en plus sur les voiliers aujourd’hui. Elle peut servir comme élément d’attache ou de fixation, et créer des points d’ancrage supplémentaires sur des équipements marins. On s’en sert, par exemple, pour estroper une poulie en pied de mât ou un anneau de friction.
L’erse simple peut être utilisée pour confectionner d’autres nœuds marins :
- un nœud de Machard : c’est un nœud autobloquant qui ne peut se bloquer que dans le sens de la traction. L’erse est la base de ce nœud. Elle est d’abord enroulée de manière serrée autour d’une corde marine, dans un nombre suffisant de tours pour obtenir un frein efficace. Le bout de l’erse est alors placé dans le fond de sa ganse de départ puis tiré vers le bas pour resserrer le nœud de Machard ;
- un nœud de Prussik (ou prusik) : c’est un nœud autobloquant, mais symétrique. Il permet de déplacer le nœud sur une corde et se bloque automatiquement en cas de mise en tension. Pareillement, l’erse est la base de ce nœud d’assurage. Premièrement, on entoure une corde avec l’erse et on enfile l’un des fonds de ganse dans l’autre pour former une tête d’alouette. Il faut ensuite tourner autour de l’axe avec et au centre de la ganse, puis réaliser une série de tours avec toute la longueur disponible. Après avoir ajusté l’ensemble, il faut relier l’erse au pontet du baudrier avec un mousqueton de sécurité.
Par ailleurs, une erse de petite taille est appelée « erseau ». En forme de bague ou d’anneau, l’erseau peut permettre de saisir un palan, de servir de poignée sur une main courante, à fixer les avirons sur des tolets, etc.
Comment bien faire une erse simple : les différentes étapes ?
Pour réaliser une erse simple, vous aurez besoin d’un cordage à torons, d’une aiguille creuse ou à voiles, d’une paire de ciseaux, de fil à surlier, d’une aiguille à long chas, d’un marqueur et d’un épissoir. Un épissoir est un outil de marine qui permet de désolidariser les différents torons d’un cordon dit « toronné » ou de défaire la tresse d’un câble métallique.
Comment faire une erse simple ? Voici un tutoriel étape par étape :
- Couper deux fois la longueur de la circonférence finale,
- Repérer le milieu du cordage,
- Repérer également le milieu de chaque brin,
- Introduire l’aiguille à long chas au point milieu et la faire ressortir à mi-longueur. Y fixer l’extrémité du brin opposé,
- Tirer sur l’aiguille pour faire remonter le brin dans la gaine,
- Répéter l’opération avec les brins opposés,
- Bien lisser la gaine sur tout le périmètre,
- Couper les sur-longueurs,
Pour éliminer tout risque de glissement, faire une couture de quelques centimètres de part et d’autre de la jonction des deux extrémités.
Certains matelots réalisent des erses en bitord. Le bitord est un assemblage de 3 ou 4 fils tordus entre eux et recouverts de goudron naturel. Ce type de cordage résiste particulièrement bien à l’eau et aux intempéries grâce à l’absence de commettage (les fils ne sont pas toronnés).
Pour la confection de l’anneau, il suffit de tourner du bitord autour de 2 points fixes écartés d’une distance égale à celle souhaitée pour l’erse. Il faut ensuite réaliser un transfilage à demi-clés sur toute la longueur pour maintenir les filins ensemble.
Retrouvez dans cette vidéo, réalisée par les sauveteurs en mer bénévoles de Bandol, comment réaliser une erse simple :
Quelle différence avec l’erse à bouton ?
Il existe aussi l’erse à bouton, appelée « manille textile ». Il s’agit également d’un anneau de cordage, mais celui-ci est ouvert et non fermé. En effet, l’une des extrémités se termine par un nœud d’arrêt (bouton) et l’autre par une boucle. Croisé ou non, l’anneau se ferme en boutonnant le nœud dans la boucle.
Ce nouage est très pratique, car il est plus léger qu’un mousqueton ou qu’une manille métallique. Il peut servir à rabouter deux cordages ou à frapper les écoutes sur une voile, par exemple.
L’erse à bouton est moins blessante en cas de choc ou de raguage (usure du cordage pour cause de frottement).
Comment faire une manille textile ?
- Couper la gaine creuse à la bonne longueur (environ 1 m) et en repérer le milieu,
- Introduire l’aiguille à long chas légèrement au-delà du milieu d’un brin,
- La faire ressortir au niveau du repère et y fixer l’extrémité du brin opposé,
- Tirer sur l’aiguille pour faire passer le brin dans la gaine,
- Bien lisser la gaine en conservant l’œil légèrement ouvert, en y introduisant une grosse aiguille, par exemple,
- Bloquer les brins en faisant traverser le courant par l’extrémité du brin extérieur,
- Confectionner le nœud d’arrêt, dans le cas présent, un nœud de sifflet de bosco.
Le nœud de sifflet de bosco se réalise à partir d’un nœud de carrick. Il est volumineux ce qui lui permet de sceller l’erse de manière sécurisée.
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