Les conseils des sauveteurs en mer pour éviter et soigner les piqûres de vive

Les vives sont des pois­sons veni­meux que l’on rencontre fréquem­ment dans les eaux côtières peu profondes. Leur capa­cité à se camou­fler dans le sable les rend parti­cu­liè­re­ment diffi­ciles à éviter pour les baigneurs ou les amateurs de marche aqua­tique. Une piqûre de vive est très doulou­reuse. Si cela vous arrive, voici nos conseils pour la soula­ger et la soigner.

Une vive cachée dans le sable
Une vive cachée dans le sable © Hilde Demeester - Unsplash

Qu’est-ce qu’une vive ?

La vive est un pois­son plat de la famille des Trachi­ni­dae. D’une longueur de 10 à 20 centi­mètres, la vive est l’un des rares pois­sons veni­meux présent en Europe. L’hi­ver, ces pois­sons vivent le plus souvent au large. Mais, en été, ils se rapprochent des côtes pour pondre leurs œufs en bordure de plage, occa­sion­nant entre 200 et 300 piqûres par an en France. Enfouie sous le sable, surtout s’il est épais et granu­leux, dans des eaux de faible profon­deur, elle ne laisse que ses yeux et sa mâchoire dépas­ser, ce qui la rend quasi­ment indé­tec­table à l’œil nu. Sous la surface du sable, ses épines dorsales extrê­me­ment acérées sont capables de traver­ser une chaus­sure ou des gants de plon­gée.

Dans quelles eaux trouve-t-on les vives ?

Évoluant en milieu marin exclu­si­ve­ment – on n’en rencontre jamais en rivière ni dans les lacs –, les vives sont présentes sur toutes nos côtes, sans distinc­tion. De la Médi­ter­ra­née à la mer du Nord, en passant par le litto­ral atlan­tique et la Manche, on dénombre 9 espèces de vives. Parmi elles, la petite vive (10 à 15 cm envi­ron, de couleur brun jaunâtre) est celle que l’on observe le plus fréquem­ment sur le bord des plages.

Comment recon­naître une piqûre de vive ?

La piqûre survient le plus souvent en posant le pied sur la vive ou lorsque l’on fouille le sable à la main, à la recherche de coquillages, par exemple. La douleur provoquée est immé­diate, intense, et peut se propa­ger jusqu’à l’os. Elle s’ac­com­pagne rare­ment de vertiges ou de maux de tête et passe géné­ra­le­ment en 48 heures. Au point de piqûre, vous pour­rez obser­ver rapi­de­ment un œdème se former. Il est essen­tiel de recon­naître rapi­de­ment les symp­tômes pour savoir comment réagir et admi­nis­trer les premiers soins appro­priés.

Que faire en cas de piqûre de vive ?

La piqûre de vive, bien que non mortelle, peut provoquer une douleur intense et néces­site une prise en charge rapide et adéquate. D’où l’in­té­rêt de connaître les bons gestes à adop­ter, et ceux à éviter en cas de piqûre de vive.

Comment soigner une piqûre de vive ?

Après avoir iden­ti­fié une piqûre de vive, voici ce qu’il faut faire pour soula­ger la douleur tout en préve­nant les infec­tions et compli­ca­tions éven­tuelles :

  • Si vous ressen­tez cette douleur en marchant dans l’eau, ne paniquez pas ! Les piqûres de vives ne sont pas mortelles et des vomis­se­ments, nausées ou maux de tête asso­ciés sont assez rares. Sortez de l’eau calme­ment et asseyez-vous afin de réduire la circu­la­tion du venin dans le sang. Si la douleur est suppor­table, allez au poste de secours. Sinon, faites préve­nir les sauve­teurs présents au poste de secours, qui pour­ront vous appor­ter les premiers soins.
  • Le venin de la vive est ther­mo­la­bile, c’est-à-dire qu’il dimi­nue d’in­ten­sité avec la chaleur. Rentrez chez vous, si vous le pouvez, et plon­gez le membre piqué dans une bassine d’eau très chaude (aussi chaude que suppor­table : 42 °C maxi­mum), pendant 30 minutes mini­mum, ou chauf­fez la zone à l’aide d’un sèche-cheveux.
  • Si vous êtes sans possi­bi­lité immé­diate de rentrer chez vous, trou­vez une source de chaleur. Vous pouvez, par exemple, enfouir la zone piquée dans le sable chaud, durant au moins 30 minutes. Passé cette première action, pour calmer la douleur, vous pouvez ensuite appliquer de la glace enve­lop­pée dans un linge (atten­tion à ne pas mettre la glace en contact direct avec la peau).
  • Extraire éven­tuel­le­ment les frag­ments de dards ou d’épines faci­le­ment acces­sibles avec une pince à épiler désin­fec­tée.
  • Pensez égale­ment à bien nettoyer la plaie et à la désin­fec­ter.
  • Enfin, appe­lez immé­dia­te­ment les secours si vous ressen­tez des nausées, des vertiges impor­tants ou la moindre gêne respi­ra­toire. De toute façon, ayez le réflexe de préve­nir les sauve­teurs présents sur la plage. Si vous présen­tez des symp­tômes tels que des diffi­cul­tés respi­ra­toires, ils pour­ront contac­ter immé­dia­te­ment les secours.

Piqûre de vive : ce qu’il ne faut pas faire

En cas de piqûre, voici quelques consignes perti­nentes à respec­ter :

  • N’es­sayez pas d’in­ci­ser le point de piqûre pour en faire sortir le venin, ni de sucer la plaie pour l’as­pi­rer.
  • Ne faites pas de garrot autour de la zone touchée.
  • Ne frot­tez pas la plaie avec du sable, car cela peut augmen­ter le risque d’in­fec­tion.
  • Comme pour les méduses, uriner sur la piqûre ne sert à rien. 

Comment éviter les piqûres de vives ?

Les vives ne sont pas agres­sives à propre­ment parler. Leurs épines dorsales ne sont qu’un méca­nisme de protec­tion qu’elles activent lorsque l’on s’ap­proche d’elles. Comme elles sont malheu­reu­se­ment indé­tec­tables à l’œil nu, rensei­gnez-vous auprès des sauve­teurs présents pour savoir si elles se trouvent sur la plage que vous fréquen­tez.

Si c’est le cas, le mieux reste de porter des chaus­sures avec une semelle un peu épaisse.

Les pêcheurs locaux sauront égale­ment vous rensei­gner sur la présence de vives dans la région.

Évitez de fouiller le sable à mains nues, notam­ment lors de la recherche de coquillages ou crus­ta­cés.

Comme nous l’avons vu, la piqûre de vive, bien que doulou­reuse, n’est pas dange­reuse et peut être faci­le­ment soignée. La clé pour passer des vacances à la plage en toute séré­nité réside dans la préven­tion, une vigi­lance accrue lors de vos acti­vi­tés aqua­tiques, et une réac­tion rapide et adéquate en cas de piqûre.


En respec­tant les consignes de prudence, les plai­sirs de la mer peuvent être appré­ciés sans crainte. N’ou­bliez pas de parta­ger ces conseils avec vos proches et de sensi­bi­li­ser votre entou­rage sur les risques liés aux vives, aux méduses ou aux oursins. La sécu­rité en bord de mer est l’af­faire de toutes et tous !

Si vous avez d’autres inter­ro­ga­tions sur la sécu­rité en mer ou souhai­tez en apprendre davan­tage sur la faune aqua­tique et ses dangers, n’hé­si­tez pas à consul­ter nos conseils ou à nous contac­ter.

Vous pouvez aussi donner à la SNSM pour soute­nir nos missions de préven­tion et de sauve­tage. Ensemble, faisons de nos plages des lieux sûrs et agréables pour tous.