Rachelle Goineau intègre la SNSM en tant que trésorière en 2015
Elle s’en excuse humblement. Mais avant sa rencontre avec Antoine Sablone, président de la station de Fort-de- France, Rachelle Goineau, ignorait tout de la SNSM. Pourtant, née en Martinique il y a 46 ans, avant de partir en Guyane puis en Allemagne, où elle fait ses études de comptabilité et de gestion, Rachelle ne manque pas d’avouer qu’elle a ce besoin de mer cher aux îliens.
Sportive, c’est même par la natation qu’elle tisse ses premiers liens avec l’océan, avant de toucher à d’autres activités physiques telles que le volley ou le handball. Cerise sur le gâteau, Rachelle pratique la voile depuis une vingtaine d’années en profitant des îles voisines de la Martinique à portée d’étrave.
Il y a un an c’est donc comme trésorière qu’elle intègre les rangs de la station de Fort-de-France, l’une des cinq – dernière en date, La Trinité – qui ponctuent les côtes martiniquaises.
Une gestionnaire à la tête des sauveteurs de Fort-de-France
D’emblée, ses qualités sont appréciées. C’est une gestionnaire. Elle l’a déjà démontré au quotidien dans l’exercice de son métier où elle dirige une société de cinq personnes, spécialisée dans le nettoyage de façades et les travaux d’élagage. Elle va le confirmer durant plusieurs mois avant d’occuper, depuis mai 2016, la fonction de présidente.
Quand on lui pose la question sur son statut de femme, sur son accueil par les hommes de la station, Rachelle esquisse un sourire en rappelant qu’en Martinique une femme a déjà exercé ce poste de présidente dans une autre station. Mais, il n’empêche que certains ne voient pas toujours d’un très bon oeil son degré d’exigence. Surtout cette rigueur qu’elle souhaite appliquer dans la vie de la station. Car, Rachelle, toute jeune au sein de la SNSM, est animée par le désir de se former, et aussi de s’informer.
Le canot de Fort-de-France a retrouvé sa zone d’intervention
Deux bonnes raisons qui justifient ses deux voyages au siège parisien pour mieux comprendre les rouages de cette grande et belle maison. Il n’empêche qu’en toute modestie, cette jeune femme de 46 ans, a un atout de taille. Selon ses propres mots, « une chance incroyable ». Elle adore les relations humaines. Et d’ajouter : « j’arrive à puiser ce qu’il y a de mieux chez chaque individu. Le reste ne m’intéresse pas. » Ce qui est dit est dit. Mais ça marche. Pour preuve, le canot de Fort de France, la SNS 146 Commandant Nicole, longtemps en panne, a retrouvé sa zone d’intervention, la côte ouest de La Martinique, depuis Le Prêcheur – au nord – au Marin – au Sud –. Une zone de 20 milles marquée par la présence de deux canaux, celui de la Dominique et celui de Sainte-Lucie, où la mer, souvent agitée, peut surprendre le plaisancier imprudent ou les pêcheurs confrontés à des problèmes mécaniques.
Soit entre 20 et 30 interventions selon les années. Il reste que, par-delà les chiffres, Rachelle offre une large part de son temps à la SNSM. Bien au-delà des promesses émises lors de son entrée au poste de trésorière.
Aujourd’hui, c’est une à deux journées par semaine que la présidente consacre à la station : « une cause juste justifie qu’on se donne à fond. »
Il est vrai qu’elle regrette son emploi du temps qui l’oblige à n’embarquer qu’en de très rares occasions sur le canot, aux côtés du patron Nicolas Rodap, employé aux Phares et Balises, ou du reste de l’équipage, venu d’horizons très divers.
Dans le désordre : un chocolatier, Nicolas Bel ; deux sapeurs-pompiers ; un jeune étudiant en médecine ; et des anciens de la police et de la base navale.
En nous quittant, Rachelle a tenu à ajouter comme une sorte de message universel « que grâce à la SNSM, elle se sent utile ». « Qu’elle ne fait que rendre à la SNSM ce que la mer lui apporte, le bonheur. » Au son de sa voix, comment en douter.
Article de Bernard Rubinstein, paru dans le magazine Sauvetage n° 137 (3e trimestre 2016).
Martinique: une 218e station pour la SNSM !
En juin dernier, le président de la SNSM, Xavier de la Gorce, s’est rendu en Martinique pour inaugurer l’ouverture de la 218 ème station des Sauveteurs
en Mer à Trinité.
S’il a pu exprimer toute sa satisfaction à cette occasion, il a également tenu à soutenir la centaine de bénévoles de l’île, répartis sur 5 stations, qui, depuis quelques mois connaissent de grandes difficultés, liées au mauvais état de leurs moyens d’intervention.