Le rocher du Diamant, avec ses reflets brillants, offre l’un des plus beaux panoramas de Martinique. Ce paradis est devenu l’enfer de deux plongeurs le 20 janvier dernier. Alors qu’ils explorent les fonds marins depuis une heure, le courant éloigne ces deux amateurs chevronnés du Turtle Haze, leur bateau support de plongée. Les voilà perdus en mer. « Il y avait 1,5 mètre de houle, précise Philippe Chabalier, patron de la station du Marin. Les courants étaient plus forts qu’à l’accoutumée dans cette zone. »
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) est informé vers 11h20 de la disparition des plongeurs. D’importants moyens sont rapidement envoyés à leur recherche. Une patrouille terrestre de gendarmes scrute l’horizon. Les hélicoptères Dragon 972 de la Sécurité civile et Griffon 972 de la gendarmerie épient l’eau depuis les cieux. En mer, les sauveteurs de la station du Marin ouvrent l’œil sur la SNS 256 La Sauvegarde. « Dans ces situations, le CROSS envoie un schéma de recherches à chaque navire pour couvrir une très large zone », explique Philippe Chabalier. Les semi-rigides de la gendarmerie et des Affaires maritimes, Bekin et Thazard, complètent le dispositif.
« Ils avaient besoin de parler et d’être soutenus »
Le périmètre est minutieusement observé par les canotiers. Soudain, vers 15 heures, l’un d’eux donne l’alerte. Il a repéré les naufragés grâce à leur parachute de plongée. Les recherches entamées quatre heures plus tôt prennent fin. « Ils étaient à la dérive depuis plus de 5 heures, précise Philippe Chabalier. Ils étaient complètement paniqués. » Deux sauveteurs se mettent à l’eau et récupèrent les plongeurs. Ils sont en hypothermie. L’une des victimes, affolée, vomit. « Nous les avons nourris, séchés et rassurés, rapporte le patron. Ils avaient besoin de parler et d’être soutenus. »
La vedette rentre à la station avec les plongeurs. Ils sont ébranlés psychologiquement. « Nous avons longuement discuté avec eux de ce qu’il s’était passé, relate le bénévole. Ils avaient plus besoin de ça que de soins physiques. » Les vacanciers restent à la station un long moment à converser avec les sauveteurs. Ils sont hors de danger, mais traumatisés. « Parler leur faisait un bien fou, souligne le patron. Nous les avons rassurés autant que nécessaire. » Les plongeurs finissent par rentrer chez eux. Ils prendront le temps de saluer les bénévoles quelques jours plus tard, avant de repartir vers la métropole.
Article rédigé par Rémy Videau.