Le Pacha, péniche repérable aux couleurs de la charte graphique de la SNSM – dorénavant amarrée sur la rive gauche du Rhône –, a déjà connu une longue histoire fluviale. Construite en 1951 dans le nord, puis affrétée au transport commercial, elle a parcouru les canaux français durant trente ans, sous différents noms.
Acquise par la SNSM en 1983, elle deviendra, trois ans plus tard, le siège du centre de formation et d’intervention de Lyon. D’après Jean-Marc Boisson, son directeur : « À la suite d’une obligation de mise à terre réglementaire pour obtenir le renouvellement de son titre de navigation, une expertise a montré un affaiblissement généralisé de la coque : la « peau » de la coque et la plupart des tôles du fond étaient à remplacer. Un carénage s’avérait indispensable pour prolonger son utilisation, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un centre destiné à accueillir du public. »
Sept mois de travaux
Le chantier étant basé en Bourgogne, il a fallu trois jours de navigation sur la Saône, à couple d’un remorqueur – soit un trajet de deux cent vingt kilomètres et cinq écluses à franchir –, avant d’atteindre l’atelier pour une modernisation carénage, qui a duré sept mois et nécessité vingt visites au chantier. Coût de l’opération ? 400 000 €. « Cela comprend la réfection complète de la carène de la péniche et des circuits électriques, la réhabilitation de la salle de cours, la mise en place d’une centrale de traitement des eaux noires, ainsi que la sécurisation des passerelles d’accès et les peintures », détaille Philippe Perrin, responsable soutien technique de la zone Est Méditerranée, qui a suivi ce chantier pour le compte de la direction technique.
Un centre de formation 100 % opérationnel
Avec la pandémie de Covid-19, les travaux ont duré plus longtemps que prévu et eu une incidence sur l’activité. Le recrutement de nageurs sauveteurs et la surveillance de sécurités nautiques ont été assurés. Mais les calendriers de formations premiers secours et permis bateau ont glissé au début de l’année 2022. « Je remercie nos formateurs bénévoles, investis et flexibles, qui ont permis le redémarrage de l’activité, au gré des retards de chantier ou de la crue du Rhône ! », ajoute, enthousiaste, le directeur. Aujourd’hui transformé et fonctionnel, Le Pacha comporte une partie administrative, ainsi qu’une grande salle adaptée aux formations. La péniche a de nouveau une cinquantaine de belles années de vie devant elle !
Article rédigé par Philippe Payen, diffusé dans le magazine Sauvetage n°159 (1er trimestre 2022)