À l’Assemblée générale de la SNSM, en juin, Emmanuel de Oliveira, président de l’association, a été clair : « D’importants retards ont rendu pressant le besoin de renouvellement de navires atteints par la limite d’âge, comme en témoignent les nombreuses avaries dues au vieillissement, qui ont fortement impacté certaines stations. »
Il a donc été demandé à Couach de concentrer ses moyens sur la production accélérée du navire de sauvetage hauturier de type 1 (NSH1), le plus imposant de la nouvelle flotte. « Les premières interventions du prototype par gros temps, à L’Herbaudière, confirment ses qualités nautiques et les problèmes de finition doivent disparaître avec la production en série », souligne Olivier Stosskopf, directeur du programme. La nouvelle gamme comporte cinq autres modèles : un hauturier et quatre côtiers. Où en sont-ils ? Pour répondre à l’urgence, la SNSM s’est concentrée en priorité sur la production du plus grand des navires côtiers (le NSC1, d’une longueur de 12 mètres) « dans une logique différente », explique Baptiste Fantin, directeur technique. Onze bateaux sont nécessaires d’ici 2027. Laissant de côté, pour le moment, le modèle NSC1 esquissé pour la nouvelle flotte, l’association va « capitaliser sur les retours d’expérience » des vingt vedettes de 12 mètres produites ces dernières années.
Résultat : une VSC1 (vedette de sauvetage côtier de type 1), qui devra notamment répondre parfaitement à la barre par mer de l’arrière. L’architecte naval Mauric est déjà en train de modifier les plans ; de nouveaux moules adaptés à une production par infusion, comme chez Couach, sont commandés. Un contrat de production a été signé avec deux chantiers « que la SNSM connaît bien » : Gatto, à Martigues (Bouches-du-Rhône), et Pors Moro, à Pont-l’Abbé (Finistère). La SNSM sait aussi que son Pôle de soutien de la flotte (PSF) de Saint- Malo (Ille-et-Vilaine) reste capable de terminer un bateau une fois les coques moulées. Il vient justement de le faire pour le nouveau canot tous temps de Saint-Malo.
Plusieurs modèles en cours de finalisation
De son côté, Couach finalise la mise au point du navire côtier de type 2 (NSC2), très prometteur semi-rigide de 9 mètres doté d’une timonerie. Pour les stations sans port (voir SAUVETAGE n° 163), notamment dans le Cotentin, reste à fiabiliser une remorque pour ce bateau lourd et à vérifier sa capacité à « beacher », c’est-à-dire à s’échouer sur le sable. D’autres solutions sont possibles : vedettes légères en aluminium ou semi-rigides construits par d’autres fournisseurs de la SNSM. Côté Couach, les premiers semi-rigides NSC3 sont en cours de livraison et le petit NSC4 attend toujours l’homologation administrative de son réservoir d’essence souple. Dernière interrogation, le navire hauturier de type 2 (NSH2), plus court que le NSH1 avec ses 14 mètres, est-il capable de respecter les limites de poids tout en atteignant les performances demandées ? « Réponse attendue à l’automne », promet Baptiste Fantin. Pendant ce temps, l’inflation n’arrange rien. Olivier Stosskopf donne en exemple l’envolée des prix de l’aluminium. La SNSM préserve son programme en faisant très attention à ses dépenses, financées grâce à la générosité de l’État, des collectivités territoriales et de ses donateurs.