Plongée sous marine : les bonnes pratiques à adopter

La plon­gée loisir est une manière unique de décou­vrir le fabu­leux monde sous-marin, et notam­ment la faune et la flore qui le composent. Elle reste malgré tout une acti­vité qui peut s’avé­rer dange­reuse. On dénombre chaque année envi­ron 350 acci­dents en France, certains mortels ou lais­sant des séquelles irré­ver­sibles. Retrou­vez ici tous les conseils des Sauve­teurs en Mer sur la plon­gée sous-marine et les bonnes pratiques en cas d’ac­ci­dent.

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Plongée sous-marine © Pascale Cossin

Avant de commen­cer à pratiquer la plon­gée sous-marine

Préci­sion impor­tante : la plon­gée sous-marine ne s’ap­prend en aucun cas seul. Où que vous soyez, il est indis­pen­sable de commen­cer avec un orga­nisme agréé et un moni­teur. Si vous voulez décou­vrir la plon­gée, vous pouvez avant cela effec­tuer un baptême de plon­gée : une première immer­sion d’en­vi­ron 20 minutes, en piscine ou en mer, qui vous permet­tra d’ap­pré­hen­der et de décou­vrir une première fois le milieu sous-marin.

Les stages et niveaux de plon­gée sous-marine

Le code du sport encadre la pratique de la plon­gée et précise les apti­tudes requises, l’en­ca­dre­ment néces­saire et les zones de plon­gée auto­ri­sées, en fonc­tion de 5 niveaux, devant être vali­dés dans des centres agréés.

  • Niveau 1 : plon­geur enca­dré jusqu’à 20 m.
  • Niveau 2 : plon­geur enca­dré jusqu’à 40 m et auto­nome jusqu’à 20 m.
  • Niveau 3 : plon­geur auto­nome jusqu’à 40 m et auto­nome jusqu’à 60 m avec accord du direc­teur de plon­gée (personne respon­sable de l’or­ga­ni­sa­tion de la plon­gée).
  • Niveau 4 : guide de palanquée (enca­dre­ment en explo­ra­tion de plon­geurs de 0 à 40 m) et plon­geur auto­nome jusqu’à 60 m.
  • Niveau 5 : direc­teur de plon­gée et plon­geur auto­nome jusqu’à 60 m.
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Sortie d’une plon­gée © Pascale Cossin

Quelle condi­tion physique pour débu­ter la plon­gée sous-marine ?

Il n’y a pas de niveau athlé­tique requis pour effec­tuer une séance de plon­gée. Il est seule­ment recom­mandé d’ef­fec­tuer une pratique spor­tive régu­lière et de savoir correc­te­ment nager.

Quelles contre-indi­ca­tions ?

Les problèmes respi­ra­toires tels que l’asthme, les patho­lo­gies cardio-vascu­laires, neuro­lo­giques ou les tympans fragiles peuvent consti­tuer des contre-indi­ca­tions, et requièrent une visite médi­cale, idéa­le­ment par un méde­cin fédé­ral. La gros­sesse est une contre-indi­ca­tion formelle.

Hormis pour le baptême, il est néces­saire de four­nir un certi­fi­cat médi­cal, qui peut être déli­vré par votre méde­cin de famille ou un spécia­liste agréé par la Fédé­ra­tion française d’études et de sports sous-marins (FFESSM).

Certains clubs ou struc­tures de plon­gée sont orga­ni­sés pour l’ac­cueil et l’en­ca­dre­ment de personnes en situa­tion de handi­cap. Rensei­gnez-vous.

Le maté­riel à utili­ser

Il dépend du type de plon­gée que vous souhai­tez pratiquer. Si vous restez près des côtes et plon­gez en apnée, masque, palmes et tuba pour­ront vous suffire. Selon la tempé­ra­ture de l’eau, il ne faut pas oublier la combi­nai­son. Si vous pratiquez la plon­gée en bouteille, il faudra vous équi­per un peu plus lour­de­ment !

Les pavillons

Si vous prenez un bateau pour aller au large, il est impé­ra­tif de hisser un pavillon indiquant que vous et/ou d’autres personnes êtes en plon­gée. Il en existe trois : 

  • Le pavillon Alpha : il signi­fie « plon­geurs en immer­sion ».
  • Le pavillon rouge à diago­nale blanche ou le pavillon à croix de Saint-André : ils signi­fient « plon­geur isolé ».
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De gauche à droite : un pavillon alpha, un pavillon avec une croix de Saint-André et un pavillon rouge avec une diago­nale blanche

Ce pavillon est une indi­ca­tion pour les plai­san­ciers, pêcheurs ou autre utili­sa­teur de Jet-Ski® de l’obli­ga­tion de passer à une distance mini­mum de 100 mètres pour ne pas bles­ser un plon­geur qui remon­te­rait en surface à distance du bateau.

Le maté­riel de plon­gée sous-marine

En plus de la bouteille de plon­gée, qui sera four­nie par votre centre de plon­gée, voici l’équi­pe­ment indis­pen­sable à vous procu­rer si vous voulez plon­ger plus régu­liè­re­ment :

  • Le trio PMT : palmes, masque et tuba, néces­saire pour voir, nager et respi­rer à la surface (notam­ment si vous faites du snor­ke­ling). Atten­tion, pas d’apnée, ni d’ef­forts après une plon­gée !
  • Un déten­deur : impé­ra­tif pour décou­vrir les fonds marins, puisqu’il vous permet­tra de respi­rer sous l’eau une fois relié à votre bouteille de plon­gée.
  • Une combi­nai­son : le choix dépend de la zone où vous plon­gez et de la tempé­ra­ture de l’eau. En fonc­tion, vous devrez opter pour :
    • une combi­nai­son étanche, pour les eaux froides (avec des tempé­ra­tures infé­rieures à 12° C),
    • une combi­nai­son semi-étanche ou 7 mm pour les eaux tempé­rées (tempé­ra­tures entre 12 et 26° C),
    • une combi­nai­son humide 3 ou 5 mm pour les eaux chaudes (tempé­ra­tures supé­rieures à 24° C).
  • Le gilet stabi­li­sa­teur : il assure un bon équi­libre à votre équi­pe­ment et permet de fixer votre bouteille de plon­gée.
  • Un ordi­na­teur de plon­gée : c’est une montre / ordi­na­teur minia­ture qui vous four­nit des infor­ma­tions sur la profon­deur, la tempé­ra­ture et la pres­sion de l’eau, votre réserve d’air, etc.
  • Un moyen de décom­pres­sion, une table et un profon­di­mètre ou un ordi­na­teur est obli­ga­toire à partir du niveau 2.

Ces équi­pe­ments peuvent être coûteux. Il est inté­res­sant de les louer ou de les emprun­ter dans les clubs où vous pratiquez ou via des maga­sins spécia­li­sés, pour tester ce qui vous convient avant d’in­ves­tir.

Quelques acces­soires pour profi­ter au mieux de votre explo­ra­tion sous-marine

  • Gants et chaus­sons en Néoprène® : notam­ment si vous plon­gez en eaux froides, mais égale­ment pour vous proté­ger d’éven­tuelles coupures.
  • Une petite lampe ou un phare pour voir au mieux toute la richesse des paysages sous-marins.
  • Un appa­reil photo étanche ou, si vous plon­gez plus profond, un cais­son étanche pour votre appa­reil, afin de rame­ner un maxi­mum de souve­nirs.
  • Une sangle en Néoprène® pour atta­cher votre masque.

Les lieux pour pratiquer la plon­gée sous-marine

On peut plon­ger partout en France, le terri­toire français abrite d’ailleurs de magni­fiques spots de plon­gée. Il n’est pas forcé­ment néces­saire d’al­ler à Bali ou dans les Caraïbes pour faire de belles décou­vertes. Comme pour toutes les acti­vi­tés un peu risquées, la SNSM recom­mande ferme­ment de ne jamais pratiquer la plon­gée seul et de plon­ger avec une struc­ture recon­nue, par exemple par la FFESSM (Fédé­ra­tion française d’études et de sports sous-marins).

Voici une sélec­tion des plus beaux sites de plon­gée sur les litto­raux français.

Mer Médi­ter­ra­née

Des eaux trans­lu­cides qui regorgent de faune, de flore et d’épaves :

  • le golfe de Porto (Corse-du-Sud),
  • le parc natio­nal de Port-Cros (Var),
  • la réserve marine de Cerbère-Banyuls (Pyré­nées-Orien­tales),
  • le golfe d’Ajac­cio (Corse-du-Sud),
  • la réserve natu­relle des îles Lavezzi (Corse-du-Sud),
  • le parc natu­rel des Calanques (Bouches-du-Rhône).
     

Côte Atlan­tique

Elle abrite des eaux magni­fique­ment turquoise, notam­ment en Bretagne sud, pour décou­vrir des reliefs et une faune extra­or­di­nai­re­ment variés :

  • la rade de Brest et Le Conquet (Finis­tère),
  • Belle-Île-en-Mer (Morbi­han),
  • archi­pel des Glénan (Finis­tère).

Manche

Des eaux froides et sombres, avec une faune variée et d’in­nom­brables épaves de bateaux du débarque­ment améri­cain en Norman­die :

  • les plages du débarque­ment (Norman­die), pour les amateurs d’épaves.
  • Arro­manches (Calva­dos).

Alpes

Il n’y a pas que l’eau salée ! Décou­vrez dans les Alpes la plon­gée souter­raine (plon­gée spéléo) ou la plon­gée en eau froide :

  • Le lac de Tignes (Savoie),
  • Crest, Grotte du Grou­nier (Vercors),
  • La Grotte de Choranche (Vercors).

Les conseils pour pratiquer la plon­gée sous-marine

  • Commen­cez par vous former dans un club. Vous appren­drez à vous équi­per et à véri­fier le bon fonc­tion­ne­ment de votre maté­riel.
  • Ne plon­gez jamais seul. Plon­gez toujours au mini­mum en binôme, que vous soyez des plon­geurs débu­tants ou un peu plus expé­ri­men­tés, c’est la règle pour que la pratique de la plon­gée se déroule en toute sécu­rité.
  • Avant de plon­ger, assu­rez-vous de ne pas être fati­gué, de ne pas avoir froid ou de ne pas être enrhumé.
  • Ne consom­mez pas d’al­cool, de drogue ni de médi­ca­ments avant une plon­gée.
  • Ne plon­gez avec un scaphandre auto­nome que si vous êtes en parfaite condi­tion physique.
  • Si vous faites de l’apnée, respi­rez norma­le­ment avant de plon­ger et enta­mez votre remon­tée avant de ressen­tir le besoin de respi­rer.
  • Ne pratiquez pas l’apnée après avoir effec­tué une plon­gée bouteille.
  • Pendant la plon­gée, respec­tez les paliers de décom­pres­sion s’il y en a et signa­lez votre présence en surface à l’aide d’un pavillon appro­prié (pavillon Alpha, croix de Saint-André ou rouge avec une diago­nale blanche).
  • Après une plon­gée, atten­dez 24 heures avant de prendre l’avion.
  • Réhy­dra­tez-vous bien après être sorti de l’eau, car la plon­gée déshy­drate.

Que faire en cas d’ac­ci­dent de plon­gée sous-marine ?

Chaque plon­geur doit savoir réagir en cas d’ac­ci­dent. Déclen­chez les secours en mer via le canal 16 de votre VHF ou par télé­phone au 196, même en cas de doute. La rapi­dité de l’in­ter­ven­tion des secours est déter­mi­nante et l’état d’une victime d’un acci­dent de plon­gée ne s’amé­liore jamais de lui-même. Il est donc primor­dial de faire en sorte que sa prise en charge soit la plus rapide possible.

Numéro d'urgence en mer : 196 par téléphone ou canal 16 par VHF